La Nuit Debout commence à se propager dans le Val-de-Marne. Première ville à ouvrir le bal, Ivry-sur-Seine, où se sont rassemblées quelques 300 personnes place Voltaire en début de soirée, à l’appel du collectif citoyen d’information et de mobilisation contre la loi Travail baptisé “On vaut mieux que ça”. Parmi la foule, des jeunes, des familles, quelques syndicats et élus, et des militants de la Nuit Debout place de la République venus faire part de leurs témoignages.
Les indignés de la place Voltaire disposaient d’une véritable tribune avec une règle du jeu simple : chaque intervenant avait le droit à deux minutes d’intervention durant lesquelles le public pouvait réagir par des gestes codifiés. Pour signifier l’adhésion au discours, il suffisait d’agiter ses deux mains en l’air.
Pour cette première, il a beaucoup été question de chômage et de précarité. Une lycéenne de Romain Rolland à Ivry est l’une des premières à prendre la parole pour annoncer que les élèves bloqueront leur établissement ce jeudi pour protester contre la loi travail. “On a besoin de gens qui viennent nous aider. On soutient ce combat, on soutient les syndicats, on est déterminé à fond“, lance-t-elle, galvanisée par la foule. A 22 ans, Oscar, ancien élève de Jean Macé à Vitry et résident maintenant à Ivry, suit ce mouvement de près. “Je suis très intéressé parce que c’est une nouvelle manière de manifester, pacifique, et qui démontre une plus grande détermination“, affirme le jeune homme, motivé pour rester au moins jusqu’à minuit.
Jamel et Marie sont venus avec leur bébé dans sa poussette. “Nous sommes venus pour montrer que l’on fait partie du collectif et que l’on est contre toutes ces lois El-Khomri, Macron … Mais avec notre tout petit, on ne passera pas toute la nuit“, sourit Jamel. “En même temps, de la part de la commune, ça ne m’étonne pas. Ivry, c’est militant“, se réjouit Marie qui envisage de revenir aux prochaines manifestations. “Être citoyen, c’est aussi dire ce qu’on pense, et c’est avoir un esprit critique.”
“Je suis venu voir le peuple qui parle, le peuple qui s’exprime“, confie un militant. “On tourne un peu en rond. Faudrait un nouveau modèle démocratique, par tirage au sort. Des mouvements citoyens, sans tête d’affiche“, suggère l’observateur. Plus en retrait, David et sa mère Brigitte profitent de l’instant présent, eux qui habitaient à Ivry près de la place Voltaire. “On vient prendre la température et filer un coup de main au démarrage. La Nuit Debout ne pourra prendre que par des actions locales, et ça a déjà dépassé les frontières ! Pour l’instant, y a pas mal de monde, c’est encore le début, les gens se regardent. Il manque peut-être un peu des jeunes de cité“, regrette David, arborant les autocollants distribués par les organisateurs “Je lutte des classes” et “Rêve général”.
Pour accompagner les manifestants tout au long de la nuit, la cantine prise en main par le Groupe d’Ivry contre la Loi travail et son Monde (GILM) servait des plats chauds à prix libre. “Nous resterons sur la place jusqu’à ce qu’il en reste !” promet Khadija, membre du GILM.
Ce jeudi soir, c’est à Villejuif que le PCF a donné rendez-vous à partir de 18h30 devant la médiathèque, et vendredi, le ralliement est fixé à 18h sur le parvis de l’Université Paris-Est Créteil (M° Créteil Université).
Victoire à la Nuit Debout ! À bas la loi “travail” !” Grève générale jusqu’au retrait !
et on recommence samedi même, même lieu
La bouffe est à prix libre ? Je vais peut-être aller manger là-bas vendredi soir alors. Je vais garder une pièce de 50 cts pour l’occasion.
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