La bataille pour maintenir tous les bureaux de Poste et leurs annexes se poursuit. Ce lundi 12 décembre, le Conseil départemental a voté un voeu exigeant la convocation urgente d’une Commission de présence postale territoriale du Val-de-Marne. Ce mardi 13 décembre, les deux sénateurs PCF du département, Laurence Cohen et Christian Favier, se sont rendus dans les bureaux de Boissy-Saint-Léger et Villeneuve-Saint-Georges avant de rencontrer le directeur départemental du groupe au Sénat.
A l’origine de cette mobilisation, plusieurs annonces de fermeture, une alerte des syndicats faisant état de un quart à un tiers des bureaux val-de-marnais dans le collimator, et, plus en amont, un rapport de la Cour des comptes demandant au groupe La Poste de réajuster sa présence, en particulier dans les zones denses, comme la petite couronne. Dans ce contexte, sont particulièrement concernés les bureaux annexes, lors qu’il y a déjà une agence de centre-ville. “La Poste se justifie en évoquant les points de contacts, qui sont par exemple les buralistes ou les pressings dans lesquels on vient récupérer ses colis“, explique Jean-Louis Berlatier, secrétaire général du syndicat Sud pour le groupe La Poste dans le Val-de-Marne. “Mais un buraliste n’est pas un agent de La Poste, ce n’est pas le même métier. Les postiers sont assermentés, soumis à une déontologie qui évolue sans cesse et que la direction n’oublie jamais de nous rappeler. Elle devrait s’appliquer aux missions de services publics de La Poste“, appuie Sébastien Deaudurand, secrétaire de la CGT dans le département. Les syndicalistes regrettent également la réduction des amplitudes horaires des plus petites agences du département, comme l’annexe de La Poste, rue de Paris à Boissy-Saint-Léger, appelée L’Orangerie. “Le bureau n’est ouvert que de 9h à 12h : il n’y a plus aucun après-midi dans son amplitude horaire“, regrette Jean-Louis Berlatier. “Souvent, les annexes sont situés au sein des quartiers où la population a le plus de besoin“, poursuit-il. “A Champigny-sur-Marne, par exemple, les habitants qui fréquentaient La Poste Stalingrad font partie des plus fragiles de la ville. Pour certains, il est difficile de parcourir plusieurs kilomètres pour poster un courrier ou récupérer un colis“, note Christian Favier.
“Un bureau de poste propose près de 400 opérations, contre 20 dans un point de contact“, détaille Pascal Grambin, postier et délégué CGT à Vitry-sur-Seine. “C’est en fait le rôle social de La Poste qui est en question. Ce n’est pas de nostalgie, on veut juste que La Poste redevienne un service public performant“, motive Laurence Cohen, à l’initiative, avec Christian Favier, de l’ouverture d’un débat public sur La Poste au Sénat. “On veut des informations précises, chiffrées, sur les fermetures de bureaux de postes, les réductions d’amplitude horaires, … On veut porter ce débat au niveau national. On considère que La Poste ne répond plus aux besoins des usagers“, estime la sénatrice.
Selon les parlementaires, Lionel Folch, délégué départemental de La Poste qui rencontrait Laurence Cohen et Christian Favier au Sénat pour évoquer le sujet ce mardi, a confirmé le recours de plus en plus fréquent aux points de contacts sans infirmer ni confirmer les informations estimant qu’une trentaine de bureaux pourraient fermer en Val-de-Marne. Il se serait également engagé à ne pas prendre de décision concernant la modification de l’offre en place sans concertation avec les élus locaux et les habitants.
Du côté des syndicats, la mobilisation se poursuit également. “On va créer un comité de sauvegarde des services publics dans le Val-de-Marne, qui se réunira début janvier, autour de réunions thématiques. La Poste fera évidemment partie des sujets abordés“, annonce Sébastien Deaudurand.
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“un buraliste n’est pas un agent de La Poste” : c’est vrai qu’un buraliste est rarement en grève, ouvre tôt et ferme tard six jours sur sept. Loin de la “déontologie” de Sud ou la CGT… qui feraient mieux de réfléchir à augmenter l’amplitude horaire les soirs et samedi ; ainsi ils pourraient avoir plus d’emplois, et des usagers supplémentaires.
Entre travail et temps de trajets, pour beaucoup la Poste n’est souvent disponible que le samedi matin, où j’ai connu de longues attentes. Il faut se rapprocher des besoins des clients, et pas seulement en distance, si l’on ne veut pas perdre les usagers. Et les clients-usagers, il y en a beaucoup qui bossent, aux heures de bureau (de Poste).
Quand à la vitesse d’augmentation du prix des timbres, elle aussi n’est pas de nature à augmenter la quantité de courrier.
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