Créée en 2011, la Boite à champignons produit chaque semaine des centaines de kilos de pleurotes, vendues des tables du Ritz au Monoprix, à partir de marc de café récupéré auprès des approvisionneurs de distributeurs automatiques. La startup s’est fixée comme défi de s’inscrire intégralement dans l’économie circulaire.
Trois entrepreneurs ont forgé cette petite entreprise. Dès 2009, Cédric Peschard, spécialiste de l’agroalimentaire et de l’économie circulaire, veut convertir les déchets en ressource et travaille sur le substrat de marc de café pour fabriquer des champignons. Il teste sa champignonnière sur la transat Jacques Vabre en 2011 et crée Upcycle (le nom est devenu La Boite à champignons en mars 2016). Depuis 2015, l’agro-économiste s’est envolé pour le Canada, pour rejoindre la chaîne de magasins Sobeys. Diplômé de l’Edhec en 2005, Arnaud Ulrich, aujourd’hui directeur général, a fait ses classes chez Leroy Merlin avant de lancer My Kitchen garden. L’objet de sa startup : développer des kits de champignons à faire pousser soi-même pour vendre au grand public, sous le nom de La Boite à champignons. Partageant la même idée et les mêmes principes d’économie sociale et solidaire, les deux se sont rapidement associés et My Kitchen garden a intégré UpCycle. Diplômé de l’Escp en 2003, Grégoire Bleu est arrivé ensuite. Ardent défenseur de l’économie circulaire, l’entrepreneur s’est formé au commerce équitable chez AlterEco, avant de travailler sur les initiatives développement durable du groupe agroalimentaire breton Norac. Trois profils complémentaires pour construire un projet commun : une ferme urbaine zéro déchet capable de fabriquer des pleurotes à partir du marc de café, en travaillant avec des personnes en insertion professionnelle.
L’aventure a commencé par plusieurs années de R&D. «C’était compliqué car le champignon change de comportement», explique Grégoire Bleu, président de l’entreprise. C’est à Bonneuil-sur-Marne que s’installent les premiers containers prototypes en 2013, les «U-Farm». C’est aussi à Bonneuil, que l’association locale d’insertion par le travail, Ateliers Sans Frontières, prépare les sacs de culture et les boites à champignon. Outre cette sous-traitance, l’entreprise emploie aujourd’hui cinq salariés dont deux en recherche et développement. En 2014, elle ouvre ses champignonnières dans les caves du MIN de Rungis, prenant place dans les anciennes mûrisseries de bananes du E3, et installe son siège sur place, au sein de la pépinière Rungis & Co (gérée conjointement par le MIN et la CCI). A Rungis, la pme fait un peu figure d’Ovni, avec ses salariés qui circulent à vélo entre les différentes halles. «Nous avons bénéficié de beaucoup de bienveillance de la part des professionnels du MIN, pour que nous puissions trouver notre place», note le patron de la PME.
Aujourd’hui, La Boite à champignons récupère chaque semaine cinq tonnes de marc de café, essentiellement via les approvisionneurs de distributeurs automatiques qui en manipulent de grandes quantités, et produit 300 à 400 kg de pleurotes qu’elle commercialise à différents stades de maturité. Ses caves de Rungis, dont elle triplé la taille depuis septembre 2015, lui permettent de vendre les pleurotes prêtes à consommer sous la marque Monte Cristo, aux restaurants franciliens (comme le Ritz ou les chefs étoilés Yannick Alléno et Thierry Marx) en partenariat avec le grossiste Charraire. L’entreprise vend également ses sachets prêts à pousser La Boite à champignons au grand public, via des magasins comme Monoprix. Et propose même des kits pour les écoles, afin que les élèves puissent voir toutes les étapes de développement du champignon et les conditions à respecter pour qu’ils puissent croître dans les meilleures conditions. «Désormais, nous vendons également le substrat enrichi en mycélium aux maraîchers pour qu’ils puissent vendre eux-mêmes leurs champignons. C’est très intéressant pour eux en termes de saisonnalité», indique Grégoire Bleu.
Après avoir gagné le prix Shamengo 1000 pionniers en 2013, l’entreprise a fait appel au crowdfunding sur Ulule en 2014 pour peaufiner ses sites de production, récoltant 22 000 euros. Début juin 2016, la société a également remporté le premier prix de l’entrepreneur en agro-alimentaire du Val-de-Marne, décerné par les élus de la CCI. A la clef, un chèque de 10 000 euros qui doit contribuer à une levée de fonds plus importante destinée à financer le déménagement de l’entreprise qui cherche un nouveau site pour installer ses containers. «Nous recherchons idéalement un emplacement dans une serre horticole pour partager certaines fonctions logistiques ou d’accueil client, souhaite Grégoire Bleu. Cela correspond à nos principes de travail collaboratif.»
Bonjour
Je souhaitais savoir si il est possible qu’une champignionnere soit enregistré à la CCI?
Et sinon comment ce rapprochement c’est fait?
Mon commentaire est un peu tardif mais merci de la réponse si jamais.
Bonjour,
voici quelques questions sur ce sujet :
– quid de la dimension économique et sociale de l’Affaire : un produit par qui, à quel coût, pour qui et à quel prix ?
– quid de la dimension écologiques de l’Affaire : quel café, quels intrants, quel produit final ?
Des questions pour enrichir la dimension collaborative, circulaire et durable de la boîte de l’ESS qui nous est ici présentée.
Merci
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