Cela fait déjà pas mal années maintenant que les bibliothèques ont cessé d’être de scrupuleux gardiens des livres pour se muer en passeurs de culture, simplifiant les procédures d’emprunt pour aller à la rencontre du public. A Choisy-le-Roi, le réseau des trois médiathèques de la ville pousse cette logique résolument jusqu’au bout.
D’ici quelques semaines, les adhérents pourront emprunter autant de livres qu’ils le souhaitent. “L’objectif est d’évacuer cette contrainte qui vient parasiter l’esprit du lecteur pour se concentrer sur le fond, ce qu’il vient chercher, ce qu’il attend. Nous faisons confiance à nos adhérents et savons qu’ils ne vont pas repartir avec une brouette. Et puis, si cela se passe mal, nous reviendrons en arrière”, motive Raphaële Gilbert, directrice des médiathèques de la ville. Les livres peuvent être rendus dans les trois bibliothèques de la ville, indépendamment du lieu d’emprunt.
D’ores et déjà, la grande médiathèque Aragon, inaugurée il y a deux ans devant les quais de Seine, a tout mis en oeuvre pour que les visiteurs s’approprient le lieu. Accessible, non seulement aux personnes à mobilité réduite mais aussi conçue pour les sourds et malentendants, ce vaste espace invite à prendre ses aises, multipliant les espaces pour s’asseoir, devant une table ou dans un pouf, proposant des casiers-consigne pour se débarrasser d’un manteau trop lourd ou un sac encombrant, un local à poussettes… Fait rarissime dans une bibliothèque, des distributeurs de boissons et autres friandises sont disposés dans plusieurs salles, et les personnes qui travaillent à proximité peuvent venir avaler leur sandwich tout en plongeant dans un livre ou un film à leur pause déjeuner. “Bien sûr, si quelqu’un rentre avec un gros cornet de frites grasses, on va lui demander de le finir à l’extérieur, mais les gens sont raisonnables. Nous n’avons pas de problème”, témoigne Raphaële Gilbert. Et si un gobelet de café venait à se répandre sur une page de livre ? “Au pire, nous risquons de perdre un livre, mais mieux vaut perdre un livre qu’un lecteur.”
Pour les lycéens ou étudiants studieux qui ont besoin d’un silence absolu pour se concentrer, des salles de silence sont aussi à disposition, ainsi qu’une autre dédiée au travail collaboratif que des groupes peuvent réserver pour tenir une réunion sans importuner les usagers de la médiathèque. Les petits, eux, ont leur salle de contes, aménagée aussi bien pour raconter l’histoire à haute voix que pour proposer une heure du conte numérique avec vidéoprojecteur. Et en été, il y a même un solarium sur la terrasse qui surplombe les quais de Seine, pour l’instant occupés par des sablières mais qui seront prochainement convertis en quais de loisirs une fois ces-dernières déplacées un peu plus loin.
Prêt d’ordinateurs pour regarder un film, surfer ou jouer à un jeu vidéo sur place, bornes de partage culturel qui permettent de télécharger légalement musique, film, livre avec une clef Usb, partenariat avec le portail départemental Eurêka (qui propose toutes sortes de contenus aux adhérents des médiathèques du Val-de-Marne, des loisirs aux cours en ligne, auxquels la médiathèque de Choisy a rajouté 600 titres de presse), et bien sûr vastes rayons d’ouvrages papiers mais aussi de DVD (films, jeux, documentaires…) sur deux niveaux, la nouvelle médiathèque mixe délibérément numérique et physique, relation à distance ou présentielle, passant de l’un à l’autre en fonction de ce qui est le plus pratique pour l’usager.
“Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans une problématique de gestion des stocks. C’est la médiation qui est au coeur de notre métier”, développe Raphaële Gilbert. Un rôle de prescripteur qui n’est pas seulement celui du conseil type “lisez ceci” mais qui passe par le participatif et l’incitatif, via notamment un café littéraire, lancé il y a quelques mois. “Cet objectif de médiation se traduit dans l’organisation. Au lieu d’avoir des responsables de collection jeunesse, adultes, films…, nous avons une personne qui s’occupe de la programmation culturelle, une autre qui s’assure que l’on est bien présent dans tous les quartiers de la ville… Actuellement, nous faisons par exemple un travail auprès des entreprises locales pour leur signaler notre présence, inciter leurs collaborateurs à venir.” Au total, 30 personnes travaillent dans le réseau des médiathèques de la ville.
Un cocktail qui semble séduire. “Depuis l’ouverture de la médiathèque, nous avons augmenté le taux d’inscrits à notre réseau de 13% à 24% des habitants, contre 17% de moyenne nationale. Au-delà des inscrits, quelques 40% de la population fréquentent la médiathèque, si l’on compte les scolaires et les personnes qui viennent sans emprunter, juste pour venir travailler ou prendre un café“, évalue la directrice des médiathèques.
Bonsoir ,
Je voulais savoir si c’est obligé de faire l’inscription à la médiathèque pour les étudiants ? et pour quel tarifs svp??
c’est juste à propos de la salle de silence où j pourrais réviser mes cours .
?? …
Merci d’avance,
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