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Politique | Val-de-Marne | 27/01/2016
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Conseil de territoire T11 : Laurent Cathala élu président grâce à la droite

Conseil de territoire T11 : Laurent Cathala élu président grâce à la droite

Derrière les airs patelins des deux candidats, le député-maire PS de Créteil, Laurent Cathala, et l’ex sénateur-maire Modem du Plessis-Trévise, Jean-Jacques Jégou, l’élection du territoire T11 était une vraie élection, sans concession.  

Contrairement aux territoires T10 et T12 où les majorités à droite et à gauche étaient très larges et où les camps majoritaires s’étaient accordés sur leur champion avant le scrutin, la messe n’était pas dite dans le T11, avec sur le papier 36 voix à gauche, 37 à droite et une voix pour le FN. Un score légèrement en défaveur de la gauche en raison du passage de Valenton et Villeneuve-Saint-Georges du T11 au T12.

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Alors que le découpage des trois territoires semblait dès le départ avoir été calculé pour faciliter une répartition politique, en plus de la logique géographique, en faisant notamment passer Saint-Maur-des-Fossés et Maisons-Alfort dans le T10, ce passage à droite du territoire était difficile à avaler pour le PS, d’autant que la ville préfecture est PS, et la principale communauté d’agglo du territoire, celle de Plaine centrale, l’est également en majorité.  Pas question donc de perdre sans combat. Dans les négociations à venir sur les places à prendre, découpages, candidatures… l’étiquette a son importance. Même si la gouvernance est partagée sur le terrain, un territoire fléché à droite ou à gauche, ce n’est pas pareil.

Seule solution pour combler les voix de gauche manquantes, aller les chercher à droite et au centre, ou au moins s’assurer de plusieurs blancs pour refaire basculer l’aiguille. Ceci fut fait, avec succès. Au terme du scrutin, 36 voix se sont portées sur Laurent Cathala, 34 sur Jean-Jacques Jégou et 4 bulletins se sont révélés blancs ou nuls. Sur le fond des programmes, présentés par chaque candidat via des lettres à leurs grands électeurs, les 74 conseillers territoriaux, le principe d’une gouvernance partagée était acquis de chaque côté, comme il l’est du reste dans tous les territoires. Côté profil, les deux élus avaient des points communs, tous deux infirmiers diplômés d’Etat, âgés de 70 ans et avec une belle et longue carrière politique dans le Val-de-Marne et au parlement. Au final, ce n’est pas tant  le programme qui a fait la différence, que les relations interpersonnelles et l’alchimie compliquée des rapports de force.

Le suspense était réel. Avant la séance, la bonne humeur se lisait sur tous les visages. A droite, on était sûr de ses 37 voix, verrouillées par un accord LR-UDI-Modem. A gauche, on savourait d’avance une victoire surprise. Un isoloir avait été disposé dans la salle pour permettre de voter à bulletin secret sans aucun risque d’être vu en train de glisser son choix dans l’enveloppe.

Sitôt élu, Laurent Cathala a immédiatement appelé à une gouvernance partagée, “tant du point de vue politique qu’administratif“. Concrètement, le nouveau président du territoire a proposé de mettre en place un Conseil des maires, l’élargissement de la participation des communes n’ayant qu’un seul représentant dans le cadre de “collèges associés” et encore la mise en place d’un “Observatoire de la vie économique, sociale et environnementale, ouvert à toutes les forces vives du territoire.”

Le député-maire PS a également proposé une réflexion participative, étendue aux écoles et un concours sur Internet, pour réfléchir au futur nom du territoire, répondant à une suggestion de nom comme Confluence et Brie, ou Marne et Brie, proposée par la conseillère alfortvillaise Catherine de Rasilly.

Au terme de ce scrutin dont le comptage des voix a été fébrilement suivi par l’auditoire, le nouveau président a conclu par un adage d’Albert Einstein à méditer : “Ce qui compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas forcément”. 

“Alors ce soir, des voix et des votes ont été comptés, mais cela n’est pas ce qui comptera réellement dans l’avenir que nous devons partager et construire”, a explicité l’élu.

Jean-Jacques Jégou n’a pas souhaité prendre la parole. Se-sont exprimés le seul élu FN de l’assemblée, Gaëtan Marzo, qui a moqué la fracture à droite et fustigé la métropole et ses territoires comme sources de “gabegie“. Martine Garrigou (PCF), plusieurs élus PS, PRG (François Vitse)… et Brigitte Jeanvoine (société civile) ont ensuite félicité le nouveau président, plaidant, côté PCF, pour une “coopérative de ville“, tandis qu’à droite Cédric Tartaud-Gineste et Marie-Carole Ciuntu ont également salué l’élection et défendu une approche non partisane.

La liste des présidents sera élue lors d’un prochain Conseil qui se tiendra mercredi 2 février à 19 heures à l’hôtel de ville de Créteil.

Les villes qui composent le territoire T11 sont Alfortville, Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne, Chennevières-sur-Marne, Créteil, Limeil-Brévannes, Mandres-les-Roses, Marolles-en-Brie, Noiseau, Ormesson-sur-Marne, Périgny-sur-Yerres, Le Plessis-Trévise, La Queue-en-Brie, Santeny, Sucy-en-Brie, Villecresnes.

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