Après le T12 (Grand-Orly Val-de-Bièvre Seine-Amont), installé ce mardi 12 janvier dans la bonne humeur à Vitry-sur-Seine, c’est au tour des 90 conseillers territoriaux de l’EPT 10 (13 villes riveraines du Bois de Vincennes ou de la Marne, à l’Est du département) d’élire leur exécutif ce vendredi 15 janvier à 15 heures en mairie de Champigny-sur-Marne.
Ici encore, peu de suspense sur le nom du futur président. 11 des 13 villes ayant une majorité de droite dont 9 avec des maires LR, la question s’est réglée en amont. Ce qui ne veut pas dire que les choses ont été simples, plusieurs maires étant candidats au départ.
Pour rappel, les 13 villes du T10 sont : Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Fontenay-sous-Bois, Joinville-le-Pont, Le Perreux-sur-Marne, Maisons-Alfort, Nogent-Sur-Marne, Saint-Mandé, Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maurice, Villiers-sur-Marne et Vincennes. Le T10 est l’un des 12 territoires de la Métropole du Grand Paris. Il est gouverné par 90 élus territoriaux issus des conseils municipaux des villes membres.
Jacques JP Martin devrait être élu président
In fine, le consensus s’est fait autour de la personne de Jacques JP Martin, maire LR de Nogent-sur-Marne, également président du Sipperec, l’élu a à son actif d’avoir été président de Paris Métropole en 2011, parmi les premiers maires de droite à intégrer ce syndicat d’étude initié par le maire de Paris en 2009 pour faire dialoguer ensemble la capitale et sa banlieue, et d’être le président de la communauté d’agglomération la plus importante du territoire qui n’en compte que deux, celle de Charenton – Saint-Maurice et celle de Nogent – Le Perreux. L’élu avait aussi fait campagne pour la métropole du Grand Paris avant de jeter l’éponge en vue de présider le T10. La venue de Patrick Ollier, député-maire LR de Rueil-Malmaison, à ses voeux samedi dernier, quelques jours avant la primaire pour la présidence de la métropole du Grand Paris qui le départageait de Gilles Carrez, député-maire LR du Perreux-sur-Marne, a en revanche un peu fait grincer des dents. Entre les maires PCF de Champigny et Fontenay, et les élus LR et UDI, qui se connaissent bien, le dialogue est également établi dans de bonnes conditions depuis des années et l’ambiance devrait donc être aussi cordiale que lors de l’installation du T12. “Je proposerai une gouvernance partagée, dans l’esprit de Paris Métropole”, promet le maire de Nogent.
A Champigny, François Cocq dénonce la gouvernance gauche-droite
Une gouvernance partagée, plébiscitée par les élus et qui semble s’imposer d’évidence sur les différents territoires de la métropole, mais qui a aussi quelques détracteurs. François Cocq, maire adjoint PG de Champigny-sur-Marne et conseiller territorial du T10, la dénonce dans une tribune cosignée avec Gabriel Amard (PG). “Le mélange des genres affiché dans ces intercommunalités, en effaçant toute majorité et donc toute opposition, développe la confusion chez l’électeur. Les mêmes qui feignent de s’opposer localement pourraient donc se retrouver dans la collégialité dans les EPCI ? Pour justifier ces alliances de circonstance, ils évoquent la nature de ces nouvelles intercommunalités : il faudrait selon eux que toutes les communes soient représentées dans leur diversité dans un exécutif pluraliste. Dire cela, c’est abandonner l’idée même de regroupements volontaires ou de projets, comme pouvaient l’être les intercommunalités issues des lois de 1992 ou 1999, au profit des découpages autoritaires de la loi NOTRe qui se font au service de la compétitivité et de l’efficience libérale. C’est aussi nier la logique des rapports de force qui structurent la politique comme nous l’a enseigné Machiavel. C’est enfin acter que les communes ne sont plus des lieux de souveraineté dès lors que ce qui peut se décider collectivement au sein de l’EPCI doit pouvoir s’imposer à la commune. Les mêmes arguent enfin que ces collectivités ne sont pas élues directement par les citoyens et ne représentent pas donc pas des cadres dans lesquels se dessineraient une majorité et une opposition. C’est prêter le flanc à ce que s’installe dès 2020 une double légitimité issue du scrutin direct entre les communes et les EPCI. C’est surtout nier aux citoyen-ne-s qui les ont élu-e-s dans leur ville la dimension de leur choix. C’est aussi s’arroger deux interprétations opposées du mandat qui leur a été confié en fonction de la structure dans laquelle il s’applique. Si tel devait être le cas, nous exigerions en tant que citoyens de voter à nouveau pour l’EPCI quand notre vote communal est ainsi détourné !“, dénoncent les deux membres du PG.
“Au sein des Conseils de territoire, les élus d’opposition des villes vont devoir avaler des couleuvres” pointait pour sa part il y a quelques semaines Gildas Lecoq, conseiller d’opposition UDI de Fontenay-sous-Bois, à l’époque élu au Conseil territorial. (il a démissionné depuis car cette fonction n’était pas compatible avec sa fonction de directeur de cabinet de la ville de Vincennes)
Un territoire à l’étroit ?
Peuplé de 502 700 habitants répartis dans 13 villes, le territoire T10 de la Métropole du Grand Paris a déjà commencé à travailler ensemble sur une large partie de son territoire (sa totalité moins Saint-Maur-des-Fossés et Maisons-Alfort) au sein de l’Actep (Association des élus de l’Est parisien), qui réunissait à la fois des villes du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis (Rosny-sous-Bois, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne…). Un territoire élargi dont les élus auraient souhaité qu’il conserve son intégrité en tant qu’EPT mais qui s’est retrouvé coupé en deux, à la fois pour respecter les frontières départementales et pour caser dans un territoire les quelques villes isolées de Seine-Saint-Denis. Avec les villes du 93 en moins, Saint-Maur et Maisons-Alfort en plus, c’est donc un nouveau périmètre que devra s’approprier ce T10. Un périmètre un peu à l’étroit par rapport à ses voisins, même s’il dispose de quelques réserve foncière, du côté notamment de l’ex VDO (partagée entre T10 et T11) et du secteur Bry-Villiers-Champigny, et qui devrait se tourner à nouveau au-delà des limites du département, du côté du T9 dont plusieurs villes ont signé un Contrat de développement territorial avec des villes du T10 (le CDT Marne et Bois) et aussi du côté de la Seine-et-Marne (Marne la Vallée, Chelles…).
Séance d’installation
Le premier Conseil de territoire T10 se tient en mairie de Champigny à 15 heures ce vendredi 15 janvier. La séance est publique.
A lire aussi :
Les 90 conseillers territoriaux, par ville, du territoire T10
Métropole du Grand Paris mode d’emploi
Retour sur le Conseil d’installation du T12 à Vitry
j’avais cru comprendre qu’au 1er janvier 2016, les communauté d’agglo n’existaient plus.
Les communauté d’agglomération ou de communes de la petite couronne n’existe plus depuis le 1er janvier 2016 et sont remplacés par les territoires. Pour le Val-de-Marne, il y a en 3. Deux ont élus leur présidents et vice-président. La troisième a la fin du mois.
lire “compliquer”
Ce mille feuille est devenu incompréhensible pour le citoyen lambda. Je ne suis pas sûr que
Les élus le comprennent eux-mêmes.Comment saisir les attributions des communes, des aglos,
Des départements, de la Région, des conseils territoriaux , du conseil métropolitain?
Tout celà irrite au plus haut point les citoyens. Nous avons trop d’élus et pas assez d’entrepreneurs. On comprend pourquoi les Français ont un dégoût pour la politique et
Soit s’abstiennent, soit votent pour les extremes.
Bonjour,
Ces nouvelles structures (territoire et métropole) ajoutent une couche administrative supplémentaire avec de nouveaux présidents, vice-présidents, secrétariats, chauffeurs, indemnités, … bref, de nouvelles dépenses avant même d’avoir rendu le moindre service public, tandis que perdure l’ancienne organisation (commune, département, région). Ce qui veut dire des impôts en plus avant même d’avoir la moindre perspective d’économies.
Il y a en Val-de-Marne 3 arrondissements dirigés par un sous-préfet et 3 territoires, mais chaque sous-préfet coiffe 2 territoires, et chaque territoire doit composer avec 2 sous-préfets : de belles réunions en perspective, et beaucoup de temps, d’énergie et d’argent public de perdu.
J’avais proposé lors des élections départementales 2014 de n’avoir qu’un seul département, le Val-de-Seine, par fusion de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, exerçant par ailleurs les attributions dévolues à la Métropole. Ce qui permettrait de générer des économies sur les services de soutien pour maintenir ou améliorer les services publics rendus aux usagers tout en modérant les impôts demandés aux contribuables.
Quand comprendra-t-on que l’argent public doit être géré comme une ressource en voie d’extinction ?
Par ailleurs, je peux comprendre le point de vue de François Cocq et Gabriel Amar :
– Villiers-sur-Marne sera représenté par 100% de conseillers de droite, alors que la liste majoritaire n’a obtenu que 47% des voix au 1° tour ;
– aux élections départementales, EELV a obtenu au moins 8% des voix sur chacune des communes du T10, mais n’aura que 2% des conseillers (Chrysis Caporal pour Champigny et Régis Pio pour Fontenay) ;
– les conseils municipaux comptent autant d’hommes que de femmes, mais le conseil territorial T10 concentre 59% d’hommes pour 41% de femmes.
Je ne me sens pas représenté par ce conseil de territoire qui va pourtant impacter obligatoirement ma vie dans 4 domaines clés : développement économique, aménagement de l’espace communautaire, équilibre social de l’habitat, politique de la ville, ainsi que dans ceux auxquels il plaira à ces “messieurs” de s’intéresser.
Si l’on estime que la structure optimale est le territoire, alors faisons comme à Paris : élisons au suffrage universel direct le conseil territorial , seul habilité à lever l’impôt, et alignons les pouvoirs des conseils municipaux sur ceux des conseils d’arrondissements, sans possibilité de lever l’impôt.
Et que le territoire devienne la circonscription électorale unique pour élire à la proportionnelle les député-e-s et les conseiller-e-s départementaux.
Jacques Grenier
Ancien candidat EELV pour le canton de
Villiers-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Le Plessis-Trévise.
Votre article pose également la réorganisation de l’action des associations locales de défenses du cadre de vie, de l’urbanisme et de l’environnement qui vont devoir composer avec des instances au delà du périmètre communal. Nécessité ou obligation de se regrouper entre associations intercommunales pour faire entendre ses préoccupations citoyennes (et non partisanes!) face à des décisions qui vont s’imposer au delà de nos communes ? Quid du PLU communal, va-t-il se substituer à un PLU métropolitain? Quid de la spécificité des communes noyées dans des obligations territoriales ? Décidément on simplifie pour compliqué…
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