Des parties de pêche au tri sélectif, de vieux tee-shirts transformés en sac, des instruments de musique fabriqués avec des boîtes de conserve, des bouteilles en plastique en guise de bacs à fleurs, des vélos cassés réparés gratis, des conférences sur le compostage et des défilés de mode avec des créations “natures” … Le Festrival a fait du tri des déchets une fête au Rond d’Or de la Cité Verte à Sucy-en-Brie. Le familles se sont prêtées au jeu toute la journée ce samedi 26 novembre.
“C’était important de faire passer ce message sous forme de jeux. Les enfants portent leur avenir et c’est à eux d’avoir les bons réflexes !“pose Valérie Noël, chargée de mission. “Pour bien trier, il faut prendre du plaisir à le faire. Cette journée est une façon de récréer du lien social et de fédérer les gens autour de choses extrêmement simples, en mettant par exemple des composteurs au pied des immeubles. Un tiers de nos déchets pourraient être mis en compostage plutôt que d’être incinérés“, défend Sandrine Felgines, conseillère municipale déléguée en charge du développement durable, de l’agenda 21 et des forêts. C’est à la fois dans le cadre de l’agenda 21 local et à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets que la commune a imaginé cette initiative, en partenariat avec plusieurs associations.
Composée d’une quarantaine de membres, l’association TissEco Solidaire créée en 2010, concilie recyclage textile et création d’emplois. Chaque année, elle récupère plusieurs tonnes de vêtements grâce à ses boîtes à vêtements réparties partout en Île-de-France. Sucy-en-Brie en compte 12. Ces vêtements sont ensuite triés par des personnes en parcours d’insertion professionnelle, sous la responsabilité des encadrants. “Aujourd’hui, trois vêtements sur quatre se retrouvent à la poubelle. Les gens n’ont pas le réflexe de donner. On consomme trop de vêtements“, déplore Pascale Bruneau, directrice de l’association. Pour tenter de modifier les comportements, l’équipe proposait de découper de vieux tee-shirts à l’aide de ciseaux pour en faire des sacs. “L’important, c’est qu’ils comprennent comment ça fonctionne pour pouvoir le refaire chez eux.”
Au rythme des percussions, l’association Talacatak, fondée en 2004, a animé un atelier de création de kazoo, un instrument dont les sonorités rappellent entre autre “Le petit bonhomme en mousse” de Patrick Sébastien. L’originalité ? Les instruments sont fabriqués à base de déchets, comme l’ensemble de la panoplie sur le présentoir, littéralement pris d’assaut par les enfants qui ont mis l’ambiance à leur façon. Une occasion de découvrir et jouer du cajòn, confectionné grâce à une caisse de vin pour recréer la résonance, mais aussi de l’agogô, avec le clinquement de deux boites de conserve de thon. “On voulait valoriser le réemploi artistique des déchets. Alors, on s’est spécialisé dans la fabrication d’instruments de musique dont la plupart sont brésiliens,” présentent Jonathan Delaunay et Eric Boursin, les animateurs de l’atelier. Près d’une trentaine de salariés pour quelques bénévoles, interviennent en Île-de-France dans cette démarche. “On a une sollicitation importante pour venir dans les quartiers“, constate Jonathan.
Créée en 2014, l’association Sucy Environnement et Transition (SET) était aussi partie prenante. Ce mouvement regroupe plusieurs initiatives locales autour de la pratique du vélo, du compostage, de la cuisine diététique et végétarienne, du jardinage et même de la transition intérieure, un atelier pour apprendre à changer ses habitudes. Depuis la création du mouvement jusqu’à maintenant, la SET a quasiment doublé le nombre de ses bénévoles adhérents, passant de 65 à 110. “Il y a un vrai dynamisme“, se réjouit Jocelyne Anglade, présidente de l’association.
Cet après-midi, c’est Armando, fin mécanicien à la retraite qui tenait justement un atelier de réparation de vélos. Contrôle technique, gonflage de roue, resserrement de quelques vis… “Mon vélo est resté des années dans une cave, alors j’en ai profité pour venir“, apprécie une cycliste. De son coté, Agnès a roulé sur son vélo électrique depuis Marolles-en-Brie pour participer à la fête, et en a profité pour faire réajuster son cadran. Chaque troisième samedi du mois de 9h30 à midi dans un local au Fort de Sucy, Armando et un autre de ses collègues, proposent de réparer des vélos et d’apprendre aux usagers à les entretenir.
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