Mexicains, Chinois, Canadiens, Coréens, Allemands, Espagnols ou Français de province… tout le monde se retrouve au Trendy Hostel, l’auberge de jeunesse d’Ivry-sur-Seine qui s’apprête à fêter son premier anniversaire.
A deux pas de la ligne 7 du métro et moins de 20 minutes de la tour Eiffel, l’endroit séduit les globe-trotteurs avec son approche décontractée et ses tarifs plancher de 25 euros la nuit dans des dortoirs de 4 à 22 lits.
Ce lundi matin, alors que le soleil d’hiver se montre timidement, l’auberge de jeunesse se réveille à son rythme. On boit un café, on va sur Internet ou on regarde la télé – en Anglais. “On reviendra, c’était super !” , lance un couple de Bordelais en rendant leurs clefs à Christophe Debras, l’un des trois associés du Trendy Hostel (au milieu sur la photo). Comme beaucoup ici, ce-sont les commentaires déposés sur les plateformes hôtelières en ligne qui les ont conduits à réserver leur séjour ici. “On cherchait quelque chose d’humain, de familial, où on peut rencontrer des gens. Et bien sûr, le prix est l’argument massue” , explique le couple.
Depuis son ouverture le 15 mars 2015, le Trendy Hostel affiche souvent complet. En moins d’un an, Christophe et son équipe, composée entre autres de Mike, venu du Danemark, et Kim, originaire d’Espagne, ont déjà accueilli plus de 7000 voyageurs. Des routards, ou “backpackers” , sac à dos et popote à portée de main, à l’affût des bons plans. “C’est toujours là qu’on s’amuse le plus…” , affirme l’un deux, croisé sur le seuil du Trendy Hostel. Dans le hall de l’auberge, on parle Anglais, Espagnol, Chinois… Les Français représentent un peu plus de 10% de la fréquentation globale de l’auberge. “Malheureusement, comme pour tout le monde, les attentats nous ont porté un coup dur : -35% de chiffre d’affaires…” , constate Christophe Debras.
Mécaniciens chez Air France et gérants d’auberge de jeunesse
Le projet du Trendy Hostel a vu le jour en 2012. A cette époque, Christophe Debras, âgé aujourd’hui de 27 ans, sillonne le monde avec son ami et collègue, Hamza Ghodbane. “On s’est rencontré à l’école d’Air France, et à l’heure actuelle, nous sommes toujours mécaniciens sur les moteurs d’avion de la compagnie à Orly” , témoigne Christophe. Grâce aux avantages offerts par le comité d’entreprise d’Air France, les deux jeunes découvrent la Chine, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud et encore l’Europe de l’Est. “A chaque fois, on logeait dans des auberges de jeunesse, et c’est là que nous fabriquions nos meilleurs souvenirs” , se souvient Christophe. En 2012, face au manque d’offres de ce type à Paris, les deux jeunes décident de chercher un lieu pour ouvrir leur propre auberge de jeunesse. “A Paris, la ville la plus visitée du monde, on compte une quarantaine d’auberges de jeunesse. Londres, qui occupe la deuxième place du podium, en accueille au moins 80” , motive l’hôte.
Dans un premier temps, les entrepreneurs pensent s’installer à Montmartre. Mais au dernier moment, la transaction capote. “Le propriétaire s’en voulait un peu, nous avions eu un très bon feeling. Il a promis de continuer à nous soutenir pour ce projet” , explique Christophe. Promesse tenue quelques mois plus tard, quand ils jettent leur dévolu sur un entrepôt à Ivry, occupé par quelques bureaux. “Il a acheté le bâtiment pour nous le louer après et est devenu associé” . Six mois de travaux plus tard, le Trendy Hostel ouvrait ses portes, faisant rapidement le plein. “Il n’a fallu que quinze jours et quelques commentaires sur TripAdvisor ou HostelWorld pour que les réservations affluent” , précise Christophe, présent à l’auberge dès qu’il a une minute de libre.
Heureux à Ivry, il ne regrette pas de s’être lancé. “On avait la fibre entrepreneuriale et on a pris le temps de monter un projet bien structuré. On ne cherche pas à faire du chiffre à tout prix, on vend par exemple les produits dans les distributeurs quasiment à prix coûtant. On veut que l’auberge soit un lieu dans lequel les gens aient des souvenirs, aient envie de revenir, et d’en parler autour d’eux.”
Après un an d’existence, le Trendy Hostel ne se contente plus seulement d’héberger mais propose aussi événements et des sorties, à la Tour Eiffel, dans les bars parisiens, ivryens, comme le Nouveau Brooklyn voisin, qui accueille des concerts, ou encore à l’auberge … “Cette nuit, on a diffusé les Oscars. C’était un moment sympa, entre nous, pour échanger.” Un partenariat avec la ville est également envisagé pour faire découvrir le street-art, très présent dans la commune.
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