Pourra-t-on un jour rejoindre le coeur de Paris en vélo depuis les quais de Marne puis de la Seine, sans croiser de voiture, poser sa serviette quai Henri IV et piquer une tête jusqu’à l’île Saint Louis ? Tel est l’objectif affiché de la ville de Paris avec comme prochaine étape, la piétonnisation de 3,3 km de la voie Georges Pompidou rive droite, entre le tunnel Henri IV et le tunnel des Tuileries, trois ans après celle de la rive gauche entre le pont Royal et le pont de l’Alma.
Cette voie créée dans les années 1960 en mordant sur la Seine, correspondait à la période du plein essor de l’automobile. Une époque dont souhaite sortir la capitale, au profit de circulations douces et transports en commun. A la place des voitures : vélos, piétons et rollers seront les bienvenus. Divers aménagements sont prévus, notamment de loisirs et de restauration-bar, en réinvestissant les locaux situés dans le renfoncement des quais. Pour la ville de Paris, cette reconquête des berges de la Seine répond à la fois à des enjeux environnementaux de lutte contre la pollution, de valorisation du patrimoine architectural de la capitale et d’encouragement du sport et des activités de plein air dans le cadre de la candidature aux Jeux Olympiques de 2024 lors desquels elle espère qu’il sera à nouveau possible de se baigner dans le fleuve.
Ce projet fait actuellement l’objet d’une enquête publique auprès des Parisiens, du 8 juin au 8 juillet. Voir le site Internet avec tous les documents. Auprès des seuls Parisiens, c’est bien ce qui énerve en banlieue, car l’impact de la fermeture des quais à la circulation automobile ne concernera pas que les habitants intramuros. C’est dans ce contexte que le sénateur-maire LR de Saint-Maurice, s’est fendu de courriers au président de la Commission d’enquête ainsi qu’aux préfets de région et de police de Paris et à celui de la Métropole du Grand Paris, pour réclamer une consultation à l’échelle métropolitaine. “Car la fermeture des voies sur berge n’est pas une question à régler entre soir, c’est à dire entre Parisiens. Elle aura un impact direct sur le temps de déplacement des habitants de nos communes. Les voies sur berges constituent aussi un axe majeur pour les entreprises du Val-de-Marne, comme pour leurs employés. La thrombose orchestrée de cette artère vitale porte en elle un risque économique certain“, s’inquiète l’élu. “Si d’ans l’absolu, la reconquête des berges peut se justifier à terme, il aurait été bien plus souhaitable de créer d’abord un réseau alternatif de transports en commune avant d’imposer de nouvelles contraintes à des dizaines de milliers de Franciliens“, reprend l’élu qui questionne également le projet de tramway sur les quais haut, envisagé par la ville de Paris pour relier l’est et l’ouest, en demandant qui paiera, les seuls Parisiens ou l’ensemble des Franciliens. “Il paraît paradoxal que, dans le même temps, Paris affiche un réel mépris de la qualité de vie des autres Franciliens et accapare à ses propres fins une partie considérable de l’effort fiscal qu’ils consentent”, appuie le parlementaire.
L’impact des fermetures sur la circulation a également été questionné par l’Autorité environnementale, qui a malgré tout rendu un avis positif tout en réclamant un approfondissement concernant les partis pris architecturaux, insistant sur l’enjeu du projet portant sur un patrimoine classé par l’Unesco, les risques d’inondation et les conséquences sur le trafic des quais haut, du boulevard Saint Germain et des autres voies. “La voie Georges Pompidou supporte un trafic élevé : environ 43 000 véhicules par jour au niveau du tunnel des Tuileries et environ 2700 véhicules par heure pour le trafic aux heures de pointe”, note l’Autorité, qui s’inquiète de “complications importantes pour l’écoulement des flux” durant ces heures de pointe alors que les temps de parcours sont déjà multipliés par deux ou trois entre les places de la Concorde et du Châtelet. L’Autorité demande un étude plus globale sur les impacts en termes de circulation automobile mais aussi de report sur les transports en commun. “Les conséquences de la fermeture à la circulation de la voie Georges Pompidou sont déjà largement appréhendées et analysées lors des épisodes de crue qui interviennent régulièrement mais qui, en raison de leur soudaineté, ne laissent pas un temps d’adaptation suffisant aux automobilistes pour changer leur comportement. Comme après la fermeture de la voie sur berges rive gauche, il apparaîtra que les constatations faites sur le terrain seront plus favorables que les simulations, notamment en raison de ce changement des comportements et de l’évaporation du trafic“, répond de son côté la ville de Paris qui indique avoir à la fois réalisé une modélisation macroscopique à l’échelle de l’Ile-de-France et une simulation microscopique à l’échelle de projet pour anticiper l’impact sur la circulation.
Voir la description du projet.
Voir l’avis de l’Autorité environnementale et les réponses de la ville de Paris.
Voir le courrier de Christian Cambon au commissaire enquêteur
En février, le Conseil départemental du Val-de-Marne avait auditionné le premier adjoint à la mairie de Paris, Christophe Najdovski, sur le projet, voir l’article à ce sujet.
Parion que dans 1 an, tous les grincheux iront se promener sur les quais de Seine sans voiture.
Cool la Seine
Sous la voie Pompidou
Que ces zazous
Veulent rendre sereine.
Dès qu’il y a une mesure de ce type, les réactionnaires et beaufs de tout poils râlent. Grand bien leur fasse. Et qu’ils laissent les familles profiter des bords de Seine sans voiture.
Pour votre info, il y a aussi des gens qui TRAVAILLENT à Paris et qui ne font pas que flaner en famille le long des berges. Les quais contribuent donc à faciliter les déplacements et à gagner du temps. Ne raisonnez pas comme Mme Hidalgo qui ne sait pas que Paris est aussi une ville où les gens travaillent…
heureusement qu’on a créé la Métrople (MGP) pour mettre en commun les réflexions et actions sur les 10 millions d’habitants de Paris et la petite ceinture
Parce qu’on continue à faire comme si Paris était une ile qui décidait seule…
C’est vrai que la concertation, voire la décision, à l’échelle de la métropole MGP devrait s’imposer pour ce qui concerne les transports routiers. Il s’agit de l’entité la plus proche de l’agglomération.
On éviterait les décisions solitaires de la maire de Paris, qui se fiche complètement des conséquences pour les villes de banlieue.
Ceci en particulier pour les routes départementales, et voies rapides, souvent les plus fréquentées : une compétence à passer à la MGP ?
Bonjour
C’est vraiment navrant de raisonner ville par ville , sans se soucier des répercussions sur les communes environnantes, comme le montre ce projet.
Je suggère un échange:
– la ville de Paris renoncerait à la pietonnisation
– Créteil et Villeneuve St Georges renonceraient à leur projet de ” prolongation ” de la ligne 8 du métro de manière à ce que les parisiens puissent l’utiliser. Avec la prolongation le métro serait complètement ” bourré” dès Créteil
Et personnellement, en tant que piéton en famille, je n’ai pas de souci avec les vélos sur le trottoir ni sur voie verte.
Par contre à de nombreuses intersections je dois faire face au comportement crétin (et parfois illégal) de certains usagers motorisés, du scootériste au chauffeur de bus.
Véhicules dont l’énergie cinétique représente un danger certain.
Tiens, c’est marrant, Carotène, mêmes sources pour 2015, je lis :
Piétons tué :
– par 1 piéton : 0
– par 1 vélo : 1
– par un 2 roue motorisé : 26
– par une voiture : 286
– par une camionnette : 47
– par 1 poids lourd : 69
Faut-il rappeler ce que l’accidentologie de tous les pays européens nous apprend ? Une ville avec + de déplacements à vélo est une ville + sûre pour tous les usagers (car moins de vitesses trop élevées)
Vous parlez de tués, et moi d’accidents corporels…
Pour la vitesse, les zones 30 se généralisent dans plusieurs villes. Mais quelle est la distance de freinage respective, pour un vélo à 20 km/h et une voiture à 30 km/h ?
Remarque : un vélo qui freine, à la vue d’un piéton sur un passage piéton, ça existe ? Très rarement.
Eh oui, c’est si dur de redémarrer… D’où un refus généralisé des priorités . Ville plus sûre ?
“Amsterdam: en 2009, les cyclistes représentaient 56 % des 950 blessés graves, contre 48 % en 2000. La première cause d’accident étant le défaut de priorité (42 %), souvent lié à une vitesse excessive.
http://www.lemonde.fr/mobilite/article/2012/11/22/amsterdam-depassee-par-le-succes-du-velo_1792570_1653095.html
“un vélo qui freine, à la vue d’un piéton sur un passage piéton, ça existe ?”
Ben oui Carotène, ça existe. C’est même la moindre des choses. C’est comme ça que nous pratiquons.
J’aimerais pouvoir en dire autant de tous les conducteurs de ouatures, camions et bus.
Quant au refus des priorités, vous faites fausse route. Une ville + sûre est une ville + lente, avec moult priorités, c’est ce que l’accidentologie nous apprend.
Bin tiens, ce midi, Vincennes, feu rouge pour véhicules. Moi (piéton) qui traverse. Arrive un vélo qui n’a même pas fait semblant de ralentir…. Olé !
Avec certes le droit (vélo) de tourner à droite au feu, mais lui allait tout droit…
Il faudrait peut-être prévoir un article sur les priorités aux feux, passages piétons et ailleurs. Voire le passage du code de la route, avec la multiplication des conducteurs sans permis de 2-roues.
Mais, je vous accorde être davantage habitué à prévoir les risques voitures. Le vélo, c’est silencieux (arrive sans prévenir), ça a maintenant le droit de remonter les sens interdits (et moi pas toujours le réflexe d’y regarder des 2 cotés).
Et puis au fond, le problème n’est pas le type de véhicule, c’est le conducteur.
Tous ces vélos, quel danger.
Heureusement que les véhicules motorisés sont courtois et respectent les lois, eux, c’est précisément ce que je constate en famille chaque jour.
Excellent Carotène
Observatoire national interministériel de la sécurité routière :
Statistiques Année 2014, France, accidents en agglomération
Accidents corporels impliquant un conducteur de vélo :
. Seul, 259 cas.
. Avec un piéton, 278 cas
. Avec une voiture, 57 cas.
On dirait que les vélos sont plus dangereux pour les piétons (et pour eux-mêmes) que les voitures pour les vélos… Ce qui reflète mon expérience de piéton
Mais dormez tranquilles promeneurs des berges, Hidalgo ne voit pas de problème y faire cohabiter piétons et vélos. Et puis, il y a tant de bons hôpitaux à Paris.
Je ne comprends pas comment vous pouvez trouver seulement 57 accidents corporels impliquant un cycle et une voiture étant donné que cette année 2014, il y a eu 81 cyclistes tués dans un accident impliquant un VL (source : http://www.securite-routiere.gouv.fr/medias/espace-presse/publications-presse/bilan-definitif-de-l-accidentalite-routiere-2014)
D’autre part, vous comparez la dangerosité des vélos pour les piétons à la dangerosité des voitures pour les vélos pour en tirer une conclusion sur la sécurité des piétons.
Ça n’a aucun sens, vous en rendez-vous compte ?
Comparez plutôt les statistiques des accidents impliquant un cycle et un piéton à ceux impliquant une voiture et un piéton.
En consultant la doc en lien ci-dessous, vous verrez que cette année-là :
— 2 piétons ont été tués dans un accident impliquant un cycle ;
— 292 piétons ont été tués dans un accident impliquant un VL ;
— 440 piétons ont été tués dans un accident impliquant un véhicule motorisé.
Comparez-les aussi à la mortalité liée à la pollution atmosphérique.
J’ai précisé avoir pris les chiffres accidents corporels ‘France, en agglomération’. Distinguant villes et campagne donc. Votre source est intéressante, mais donne les chiffres mortalité, France entière, sauf erreur. Quels accidents mortels ont lieu en ville ? Quels accidents mortels ont lieu sur route hors agglomération ?
Pour comparer la dangerosité vélos et voitures, il faudrait en fait connaitre le nombre de chaque type de véhicule. De façon à connaitre le risque par véhicule individuel. A première vue, il y a nettement moins de vélos…. à Paris et banlieue
Je me suis permis de dire, ce qui est en effet partiel, qu’un vélo blesse plus souvent un piéton qu’il n’est blessé par une voiture. En agglomération.
La question de la cohérence (ou exhaustivité) des sources reste ouverte.
Se pourrait-il que cela soit dû à des infrastructures vélo totalement pourries?
souvient toi, il y a 20 ans, le pourri, c’est toujours mieux que rien !
Oui à la reconquête de la Seine et de la Marne par les piétons et les vélos.
“Pourra-t-on un jour rejoindre le cœur de Paris en vélo depuis les quais de Marne puis de la Seine ?”
On peut déjà. En croisant très peu de voiture, notamment jusqu’au Pont d’Austerlitz, vidéo :
Paris – Banlieue facile à vélo, le long de la Seine et/ou de la Marne : vidéos
Vitesse moyenne élevée assurée.
Pas mal le font tous les jours pour aller bosser (communes des vallées de la Marne et de la Seine , du 94 même profond : est, et sud, et du 91).
Tout à fait d’accord avec vous. La Mairie de paris oublie les gens qui travaillent (mais il y en a de moins en moins n’est ce pas…) pour ne penser qu’aux flâneurs et aux touristes. De plus les transports en commun transverses est-ouest sont saturés quasiment à toute heure et de plus beaucoup plus lents que des déplacements en 2 roues par exemple. Bref encore un bon exemple de boboisation de la ville qui oublie une fois de plus les gens qui ne vivent pas intra muros et qui travaillent loin. Catastrophe annoncée sans aucun doute.
Bien vu “bobo”, bien vu. Ça c’est de l’argumentation prétorien.
La tendance est au développement des voies cyclables, car le vélo constitue, seul ou couplé avec un transport en commun, un des moyens de locomotions les + pratiques, rapides, bon marché, et bon pour la santé . Pour aller travailler.
Vous avez raison prétorien : laissons la voiture à ceux qui en ont vraiment besoin : certains artisans notamment.
Nous aussi avons besoin d’axes pratique pour traverser Paris. A vélo
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.