La réflexion sera lancée dès l’automne. Le territoire T12 (Val-de Bièvre Seine Amont Grand Orly), désormais compétente sur la gestion de l’eau, va lancer des études pour évaluer l’intérêt et la faisabilité de choisir une gestion publique de l’eau, comme cela est déjà le cas à Paris, plutôt qu’une délégation de service à un opérateur privé. Une coopération avec Eau de Paris pourrait être envisagée, alors que beaucoup d’installations parisiennes se trouvent sur le T12.
Avant la création des territoires, la gestion de l’eau était de la compétence des villes ou les communautés d’agglomération. Dans le T12, 18 des 24 villes ont choisi d’adhérer au Sedif, un syndicat intercommunal en charge de la gestion de l’eau pour près de 150 communes de la région. Pour opérer, le Sedif a opté pour une délégation de service public, actuellement confiée à Véolia. Au 31 décembre 2017, le territoire T12 sera retiré de plein droit du Sedif et ses élus devront décider d’y ré-adhérer ou pas. C’est dans ce contexte que les présidents des groupes de gauche du T12, Jean-Jacques Bridey (PS), Philippe Bouyssou (FG), Jean-Marc Nicolle (MRC) et Jacques Perreux (EELV-GC), ont écrit au président du territoire Michel Leprêtre pour l’inviter à lancer des études de faisabilité pour passer à une gestion publique de l’eau plutôt de rester au Sedif. Dans leur courrier, ils rappellent que 300 villes de couleurs politiques différentes sont revenues à une gestion publique de l’eau. Les arguments avancés : les économies de fonctionnement et l’allègement de la facture pour les usagers, la meilleure maîtrise du cycle de l’eau, la réappropriation des savoir-faire de cette filière, l’affirmation de l’eau comme bien commun et non comme marchandise et encore la prise en considération des enjeux environnementaux. Les élus ont donc demandé de lancer des études de faisabilité. Une demande acceptée, et qui devrait donc se concrétiser dès la rentrée.
Paris est prêt à coopérer
“Nous pourrions coopérer avec Eau de Paris (l’entreprise publique en charge de la gestion de l’eau à Paris). Une bonne partie de leurs installations sont justement sur notre territoire. Et leurs coûts de sortie sont de 40% moins chers“, invite Jacques Perreux, l’un des présidents de groupe signataires. Une suggestion bien accueillie par Célia Blauel, maire-adjointe EELV de Paris et présidente de Eau de Paris. “Une coopération ne serait absolument pas compliquée, tout particulièrement avec le T12 car les aqueducs sont sur leur territoire. Il revient aux élus du T12 de se déterminer mais s’ils sont prêts à lancer les études techniques pour voir quels types de coopération mettre en place, je me tiens prête”, indique l’élue. “La gestion publique de l’eau est la garantie de conserver la maîtrise technique des réseaux et la maîtrise financière. Nous ne rémunérons plus de services intermédiaires de l’opérateur, ce qui nous permet de proposer les tarifs les plus bas de la métropole, d’avoir une politique sociale (pas de coupures d’eau) et environnementale sur du long terme. Aujourd’hui, la gestion publique de l’eau dépasse les clivages politiques”, insiste l’élue parisienne, citant l’exemple de Nice. En termes de gouvernance, la présidente de Eau de Paris défend également le modèle de l’entreprise publique, “avec des obligations techniques et financières”, plutôt que de la régie.
Je suis pour une gestion publique, l’eau est un bien commun pas une marchandise. Nous avons des centaines de tarifs différents sur nos communes et ce bien commun nous devons le partager.
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