Ce mercredi 13 avril, c’était le grand oral pour la Cité de la gastronomie. Face à Babette de Rozières, conseillère régionale d’Ile-de-France délégué à cette question mais élue dans les Yvelines, différents protagonistes du Val-de-Marne ont expliqué le dossier avec conviction et unité de vue. De quoi le rendre irrésistible. La conseillère déléguée et Valérie Pécresse devraient se rendre sur le site prochainement.
Le temps semble désormais bien révolu des divergences affichées sur la manière de développer la Cité de la gastronomie de Paris-Rungis, l’un des sites retenus avec Dijon, Tour et Lyon, pour accueillir un équipement ambassadeur du Repas gastronomique des Français, inscrit comme tel au patrimoine de l’Unesco depuis 2010. A l’origine de cette inscription : une initiative de l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA) de Tours qui a donné lieu à la création de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA). Une fois obtenu ce label de l’Unesco, il fallait trouver un moyen d’incarner dignement ce repas à la Française (apéro, entrée, plat de viande ou/et de poisson, dessert, café, digeo et vin). Pour ce faire, la MPCA a lancé un appel d’offre auquel ont répondu Dijon, Lyon, Tours et Chevilly-Rungis, ainsi que Beaune et Versailles qui ont depuis abandonné. Chaque cité étant en charge de son financement, la MPCA (qui dépend des ministères de l’agriculture et de la culture), a finalement retenu l’idée d’un réseau en juin 2013. A Paris-Rungis, la cité sera située au pied de la future gare M.I.N. Porte de Thiais de la ligne 14 Sud, qui devrait être en service en 2024, et sera en correspondance avec le T7 Porte de Thiais, le Trans Val de Marne (TVM) et plusieurs lignes bus du secteur.
Une fois le site retenu, restait à s’accorder sur le développement d’un projet ambitieux et tenable économiquement. C’est là que les choses se sont compliquées, avec différentes prises de position et lancement de réflexions. En septembre dernier, deux équipes distinctes s’étaient rendues en voyage d’étude à l’exposition universelle de Milan, dont le thème était “Nourrir la planète”, pour s’inspirer des bonnes idées, l’une prônant à cette occasion le développement de partenariats public-privé, l’autre l’élaboration d’un syndicat mixte d’étude. Pourtant, tout le monde est motivé sur le dossier, et les idées fusent tous azimut dès qu’il est évoqué, en témoigne la table-ronde organisée sur ce sujet par le Comité du tourisme départemental à l’automne. Depuis cette date, les lignes ont bougé et tout le monde semble s’être parlé pour porter le projet d’une seule voix. Fin décembre 2015, c’est à l’unanimité que le Conseil départemental du Val-de-Marne a voté la création d’un syndicat mixte d’étude, qui s’est déjà réuni une première fois fin mars pour faire un premier point. Ce syndicat fédère le département, les ville de Paris, Rungis, Chevilly-Larue, Orly et Thiais, et devrait accueillir également la région.
Intégrer la région et la convaincre de la réalité et de l’intérêt stratégique du projet, c’était tout l’enjeu de la réunion qui se tenait ce mercredi 13 avril, à l’invitation de la conseillère déléguée, Babette de Rozières. Autour de la table : Raymond Charresson, maire DVD de Rungis, Vincent Jeanbrun, conseiller régional- maire LR de L’Haÿ-les-Roses, Stéphanie Daumin, maire PCF de Chevilly-Larue, Pascal Savoldelli, vice-président PCF du Conseil départemental et président de la Sadev 94, Christian Hervy, président de l’association du Grand Orly, Christian Garcia, directeur des relations territoriales de la Société du Grand Paris (SGP – l’établissement public maître d’ouvrage du métro Grand Paris Express), trois représentants de la CCI dont le président de la CCI 94, Gérard Delmas, et le président du Conseil d’administration de l’école Ferrandi, Georges Nectoux, un représentant de la Semmaris, la société qui exploite le MIN de Rungis, Jean-Robert Pitte, le président de la MFPCA, la mission à l’origine des projets de cités de la gastronomie et encore d’autres professionnels.
Du côté de la Société du Grand Paris, Christian Garcia était là pour rappeler le cadre concernant la future gare, à savoir des travaux préparatoires dès juin 2016 et un métro opérationnel d’ici 2024, “très fréquent avec un métro toutes les 85 secondes“, ainsi qu’une gare avec une émergence au-dessus qu’il reste à définir avec les différents acteurs et le syndicat d’étude. Les élus, eux, étaient là pour démontrer leur volonté politique. “C’était une belle réunion avec beaucoup de personnes impliquées. L’objectif était que tous les acteurs autour de la table aient la même base de connaissance et il y a eu beaucoup d’échanges. Je crois que Babette de Rozières a pu se rendre compte que les Val de marnais étaient fédérés autour ce projet et a été convaincue de son bien-fondé pour la région. Nous avons aussi évoqué la complexité du site avec notamment l’installation de la nouvelle gare et exprimé notre volonté de raccourcir les délais pour inscrire la Cité de la gastronomie dans le paysage avant même qu’elle ne sorte de terre, en organisant par exemple des événements“, rapporte Vincent Jeanbrun. “Le Val-de-Marne est apparu comme solidairement porteur du projet, se réjouit également Christian Hervy. Il y a aujourd’hui consensus sur le fait que les collectivités qui portent ce dossier ont besoin de travailler ensemble pour en définir les conditions. C’est à cela que le syndicat est utile. Ensuite, il faut travailler sur le sens général qui sera donné à la présence publique sur le terrain à travers ses différents équipements, c’est le rôle du comité scientifique, culturel et éducatif du syndicat. Il y a aussi un certain nombre de questions qu’il faudra réfléchir, notamment autour du numérique“, pose l’élu. “Tous les acteurs du Val-de-Marne étaient présents, c’est très positif, note encore Gérard Delmas, président de la CCI Val-de-Marne. Au delà de la Cité de la gastronomie. c’est tout un pôle qui va se réorganiser. Contrairement à Dijon et Lyon qui partent de bâtiments historiques, il faut ici tout construire et cela va prendre un peu plus de temps. Mais le jeu en vaut la chandelle. Cela va conforter et renforcer le pôle du Grand Orly et contribuer au rayonnement de la région.”
Le projet devrait aussi pouvoir compter sur le soutien de la Métropole du Grand Paris, dont le bureau compte désormais un conseiller délégué convaincu, en la personne de Richard Dell’Agnola, maire-conseiller départemental LR de Thiais, qui entend bien défendre le dossier, parmi les grands projets de la zone économique Orly-Rungis.
Bonjour, Bravo pour Babeth, pour qui j’ai beaucoup d’admiration, elle a les compétences pour la Délégation.
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