(mis à jour avec position de la Direction académique) Depuis deux ans, Carla s’occupe, avec un enseignant spécialisé, d’une classe d’enfants handicapés, à l’école Henri Bassis de Champigny-sur-Marne, dans le cadre d’un contrat d’insertion qui arrive à échéance d’ici quelques jours. Un départ en plein milieu d’année déploré par l’ensemble de l’équipe qui s’est mobilisée pour soutenir la jeune professionnelle.
Pour protester, les enseignants ont décidé de faire grève le mercredi de 9h à 10h. A l’unanimité ce mercredi 13 janvier, l’équipe pédagogique a refusé de donner cours. Dans cette classe ULIS (Unité Locale d’Inclusion Scolaire), se retrouvent 11 enfants handicapés âgés de 8 à 12 ans, avec des besoins spécifiques. “Pendant deux ans, Carla a tout donné pour ces enfants, et à la fin, elle n’a rien, même pas une formation” , regrette Marc Alizon, l’enseignant avec qui elle travaille, qui s’occupe d’enfants handicapés depuis 1995 . “Je me sens utile ici, je connais les enfants, leurs difficultés, leurs projets. J’aurais au moins aimé finir l’année scolaire à leurs côtés” , témoigne la jeune femme, qui prépare le concours de moniteur-éducateur spécialisé.
Embauchée en contrat d’insertion en janvier 2014 au poste d’auxiliaire de vie scolaire (AVS), Carla a signé pour deux ans. “J’ai postulé à ce poste sans penser y rester longtemps et finalement, je m’y plais, malgré des conditions de travail difficile.”
“On ne lui propose aucune formation et, à cause d’une erreur administrative, Pôle Emploi l’a radiée et ne peut pas lui apporter d’accompagnement” , reprend l’enseignant spécialisé, qui devrait accueillir une nouvelle personne dès lundi. “Mais on ne sait rien de cette personne, qui arrive en plein milieu d’année sans connaître les enfants : est-elle formée ? Ou vais-je devoir la former ? Il faut reconstruire le lien pédagogique, qui est primordial pour ces enfants” , insiste l’enseignant.
Du côté des parents d’élèves, une pétition a été diffusée dès ce mercredi, qui sera envoyée à l’Inspection Académique. Les élèves, eux, ont dessiné pour exprimer leur soutien. La municipalité est aussi venue en renfort, avec la visite de Valérie Zelioli, maire-adjointe en charge de l’enseignement. Plusieurs organisations syndicales ont également apporté leurs soutien (SNUipp-FSU ; FO, CGT, SUD). En parallèle, le conseil des maîtres de l’école Henri-Bassis a décidé d’organiser une réunion sur les conditions de travail et les perspectives d’évolution des contractuels, lundi prochain, avec les représentants des écoles de son territoire (Villiers-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne).
Réaction de la direction académique
“Le contrat de deux ans de la personne qui exerçait les fonctions d’auxiliaire de vie scolaire dans la classe de l’ULIS école de l’école Henri Bassis à Champigny-sur-Marne s’est terminé le 12 janvier 2016. La situation personnelle de cette personne est prise en compte puisqu’elle sera reçue demain pour envisager les possibilités professionnelles qui s’offrent à elle. Le poste d’auxiliaire de vie scolaire à l’école Henri Bassis à Champigny-sur-Marne a été pourvu. En effet, un nouvel auxiliaire a été recruté et sera présent à l’école dès le 18 janvier prochain”, indique de son côté la Direction des services départementaux de l’Education nationale dans un communiqué de ce jeudi 14 janvier.
L’école Henri-Bassis accueille 256 élèves.
Quelle logique y a t-il à mettre en place un soutien aux enfants en situation de handicap puis à le leur retirer sans plus d’explication, sans tenir compte de l’implication affective , psychologique, cognitive des uns et des autres? Comment peut on parler de qualité de l’enseignement? Quelle reconnaissance vis à vis du travail de l’enseignant et de l’AVS?
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