Plus de 400 personnels de santé du groupe hospitalier Henri-Mondor, qui regroupe 5 établissements, Henri-Mondor et Albert-Chenevier à Créteil ; Emile-Roux à Limeil-Brévannes ; Joffre-Dupuytren, à Draveil (Essonne), et Georges-Clemenceau, à Mennecy (Essonne), ont manifesté entre Limeil et Créteil ce vendredi 7 octobre pour protester contre la nouvelle organisation du temps de travail en vigueur depuis le 1er septembre au sein de l’Assistance publique/Hôpitaux de Paris (AP-HP).
“Depuis des années, rien ne va plus. Mais là, avec cette nouvelle OTT, c’est vraiment trop” , estime Joséphine, infirmière à Emile-Roux. Depuis le 1er septembre, les agents hospitaliers doivent effectuer des cycles de travail de 4 jours l’après-midi, suivi d’un jour de repos, à nouveau 4 jours d’après-midi pour un jour de repos, avant d’enchaîner sur 4 jours du matin pour deux jours de repos. Des rythmes imposés alors que les services pouvaient s’organiser en interne auparavant. Les plages horaires ont également évolué de 6h40 à 14h16 contre de 7h à 14h50 avant. Des changements que les agents vivent comme un bouleversement dans l’organisation de leur vie personnelle. “Qui arrive à trouver une nounou pour garder son enfant avant 6h du matin?” demande Rosemay Rousseau, infirmière et secrétaire générale de l’USAP-CGT d’Henri-Mondor. Dans certains hôpitaux, les horaires des crèches ne sont plus adaptés aux heures de service. “La crèche ferme à 15h le week-end. Ceux qui sont d’après-midi n’ont aucune solution…” , regrette Franck Moubeche, secrétaire général de la CGT à Georges-Clémenceau, un hôpital gériatrique de Mennecy. “Notre établissement est situé en pleine campagne : il n’y a aucun transport, plus aucun service aux alentours. Sans la crèche, il n’est plus du tout attractif pour les agents.” A Emile-Roux, la crèche ferme aussi ses portes à 15h, un week-end sur deux.
“Cette nouvelle OTT a été décidé sans concertation et l’AP-HP n’a pas mis les moyens nécessaires” , regrette encore Jean-Claude Lamart, secrétaire de SUD Santé à Albert-Chenevier. “Et tout ça ne sert même pas à créer de l’emploi ! Un départ à la retraite sur deux n’est toujours pas remplacé. Par exemple, en neurologie à Chenevier, ils ont prévu de supprimer 15 aides-soignantes et 5 infirmières, soit un tiers des effectifs du service, qui accueille 80 patients, tous alités. Ce sont bien les patients qui paient le prix fort de la dégradation de nos conditions de travail” , poursuit le syndicaliste. A l’hôpital Emile-Roux, d’où une centaine de manifestants sont partis en menant une opération escargot sur l’A86 jusqu’à Albert-Chenevier, une grève reconductible et illimitée a été votée il y a déjà une semaine. “Le personnel est vraiment remonté. Cette nouvelle OTT ne tient pas du tout compte des autres paramètres de la vie de chacun. On demande un retrait pur et simple en attendant de négocier” , prévient Patrick Cavalier, secrétaire général de la CGT de l’établissement brévannais.
Reçus en délégation, les manifestants ont demandé à Martine Orio, la directrice des hôpitaux universitaires Henri-Mondor, quelle était sa marge de manœuvre. “Concrètement, elle n’en a pas” , indique Rosemay Rousseau. Une nouvelle manifestation est d’ores et déjà prévue lors du prochain conseil de surveillance de l’AP-HP, qui se tient le 12 octobre à Paris.
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