Ce mercredi 10 février, ils étaient quelques 250 enseignants du Val-de-Marne issus de 134 écoles de 34 villes à se réunir en AG à la Maison des Syndicats de Créteil à l’appel d’une intersyndicale SNUDI-FO, CGT Educ’Action, Sud Education, ainsi que la FO et la CGT des Territoriaux pour partager leurs griefs contre la réforme des rythmes scolaires et autres problèmes rencontrés au quotidien. En est ressorti un appel à préparer la grève, que la réception d’une délégation au cabinet de la préfecture l’après-midi même n’a pas annulé.
“Désormais, on ne peut que constater l’échec scolaire, on ne peut plus rien faire. C’est démotivant et ça me met très mal à l’aise“, lâche une enseignante de primaire à Vitry-sur-Seine, couverte d’applaudissements. “Tout va mal, c’est un ras-le-bol général, et les gens doivent savoir que l’Education Nationale, celle qui s’occupe de leurs enfants, est au bord de la rupture” , renchérit un collègue de Champigny. Parmi les raisons de la colère : la réforme des rythmes scolaires, appliquée depuis septembre 2014. “Au lieu de réduire les inégalités, elle les creuse ! Tout en dégradant les conditions de travail des enseignants qui doivent partager leurs locaux, et des animateurs, dont le statut n’est jamais clair et qui bénéficient de très peu de moyens“, tempête un délégué du personnel de l’école Karl Marx, à Villejuif.
“J’ai beaucoup d’envie, mais aussi beaucoup de peurs, pour mon avenir, mes élèves et mes futurs enfants qui fréquenteront l’école publique, reprend une jeune enseignante de l’école Eugénie-Cotton à Vitry-sur-Seine. Mais je m’interroge sur une grève telle que celle qu’on a fait le 26 janvier. Dans notre école, nous étions 7 grévistes sur 9. Et le lendemain ? Tout reprenait normalement. Il faut qu’on bouge tous ensemble ! Il faut bloquer les écoles, autant de temps qu’il le faudra !” lance-t-elle. Une grève prolongée pour demander le retrait de la réforme des rythmes scolaires ? L’idée fait son chemin dans l’esprit des enseignants et des syndicalistes, qui rêvent d’un cadre national pour une telle mobilisation.
Les irritants locaux
A une échelle plus locale, des revendications sont aussi exprimées. L’opposition à la fermeture programmée de l’école Paris à Chennevières, les difficultés annoncées des écoles de Fresnes et Limeil pour la rentrée prochain, ou encore les critères d’ouvertures et de fermetures des classes pour la rentrée de septembre 2016. Reçus en délégation au cabinet de la préfecture du Val-de-Marne le mercredi après-midi, les enseignants ont exposé leurs revendications. “On leur a dit que sans une réponse rapide, les choses pourraient vite s’envenimer“, prévient Luc Bénizeau, délégué SNUDI-FO, membre de la délégation.
Pour les enseignants, il est urgent de passer à l’action. “C’est déjà un début de mobilisation, à nous de préparer les modalités au niveau local“, invite un syndicaliste. D’ores et déjà, l’intersyndicale a incité les enseignants délégués à nommer des référents dans leurs établissements pour recenser les doléances, afin qu’une mobilisation locale serve un mouvement de plus grande ampleur. Certains rêvent même de frapper plus fort, comme les deux abstentionnistes qui n’ont pas voté l’appel. “J’aurai voulu qu’on associe encore plus les animateurs territoriaux, qui sont étranglés, comme nous. Ils sont isolés dans nos écoles, et ils ont besoin d’aide“, estime cette enseignante de l’école des Mûriers, à Saint-Maur-des-Fossés.
L’appel, signé à l’unanimité moins deux abstentions, énumère déjà un certain nombre de revendications comme la “protection des salles de classe qui doivent être réservées à l’enseignement”, “l’application stricte de la loi et de la réglementation en découlant protégeant les personnels de l’Education Nationale et l’école publique de toute ingérence extérieure”, ou encore “le rétablissement des normes d’ouverture de classe”, “l’intervention des représentants de l’Etat pour que des mesures d’urgence soient prises afin que toutes les écoles de Fresnes et de Limeil-Brévannes bénéficient des mêmes taux d’encadrement que les autres écoles du département”, “que soit bloquée la destruction de l’école Paris à Chennevières-sur-Marne et que les 2 classes y soient maintenues à la rentrée prochaine”, “que les représentants de l’Etat assurent le maintien des études faites par des enseignants dans toutes les écoles du département et rémunérées sur la base d’au moins 1h30 (tarif au BO), “que des mesures d’urgence soient prises pour recruter immédiatement des enseignants formés, pour pourvoir tous les congés non remplacés.”
Dans les rangs des enseignants, on prévient : “les vacances d’hiver n’atteindront pas notre détermination à nous faire entendre.“
Ceux qui expliquent que le meilleur moyen d’aider des élèves an difficulté est de faire des grèves à répétition, voir de faire des grèves prolongées se moquent de monde.
Carlus
Il s’agit de faire grève pour exiger des moyens supplémentaires pour aider tous les élèves, dont ceux en difficulté car le ministère prend le chemin inverses (cf le tableau avec les fermetures de classes sur le département)
Exiger des créations de postes, des formations continues, un renforcement des RASED pour aider le plus grand nombre… dont peut être des jeunes élèves qui vous sont proches
Ps : j’ai demandé tout cela au Père Noël… mais il ne m’a rien ramené…
Et ceux qui ne comprennent pas ce moque tout autant du monde de méconnaître à ce point ce dossier : la hiérarchie des prof. ne comprend que l’épreuve de force simplement pour ne serait-ce dialoguer.
Une parent d’élèves élues et non prof.
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