Pour certains, c’était une vocation, pour d’autre, cela n’était pas un choix au départ mais plutôt une échappatoire. Ce mercredi 29 juin, c’est en tout cas avec un bel enthousiasme que les apprentis du CFA (Centre de formation) de Saint-Maur-des-Fossés ont présenté leurs cursus à l’occasion des portes ouvertes du centre, qui dépend de la Chambre des métiers de l’artisanat.
“Franchement, je l’avoue, j’ai choisi l’apprentissage pour ne pas passer mon temps dans les salles de classes” , confie Adrien, la vingtaine, qui termine sa première année de CFA Fleuriste. “Je ne connaissais pas ce métier, mais j’aime le côté décoratif, artistique” , reprend le jeune qui passe une semaine au CFA puis trois semaines avec le fleuriste “Le Val des Roses” , installé à Créteil, près de l’église. Ce mercredi, il vend son futur métier comme personne auprès des visiteurs des journées portes ouvertes. Pour faire découvrir le métier, les jeunes ont décidé d’organiser des vrais ateliers où l’on ne se contente pas de regarder. “Il n’y a rien de mieux pour s’essayer à ce métier que de le pratiquer. En plus, les visiteurs repartent avec leurs compositions” , motive Marine Delorme, développeur apprentissage pour les sections fleuristes et esthétiques.
Jérémy, lui, a choisi la coiffure. Un sacré changement d’ambiance après son premier métier, la maçonnerie. “Je me suis orienté vers la coiffure car j’aime le contact direct avec la clientèle” , explique le jeune homme qui va s’engager dès septembre prochain dans la formation “Brevet professionnel Coiffure” pour pouvoir gérer un salon. “Et puis c’est vrai, le fait d’avoir un salaire est très motivant. Mais surtout, on se fait rapidement la main ! On peut autant travailler dans les grandes chaînes que chez des coiffeurs indépendants” , ajoute l’étudiant qui apprend son métier au salon Camille Albane de La Varenne. Le salaire, un facteur également déterminant pour Anjun, inscrit en 2nde bac professionnel Commerce, qui accueille avec ses camarades les visiteurs des journées portes ouvertes. “C’est un premier pas vers l’indépendance” , lance le jeune homme. Léo, lui, voit dans l’apprentissage “la première occasion de se lancer dans le bain de la vie d’entreprise.”
Si ces jeunes ne sont encore qu’au début de leur parcours professionnel, d’autres choisissent la voie de l’apprentissage pour se lancer dans une deuxième vie. “Après une carrière dans l’informatique, j’ai fais un burn-out” , raconte Isabelle. “Le CFA est ouvert aux adultes, pourquoi s’en priver ?” continue celle qui n’a pas eu peur de se retrouver avec des camarades de classe encore un peu ados. “Plus l’année passait, plus l’ambiance était top. Le mélange des générations est très positif. La barrière de l’âge n’y a pas résisté !” sourit Isabelle. Après sa formation accélérée en un an, elle a trouvé un emploi chez un fleuriste de Seine-et-Marne.
“Je n’ai rien fait pendant quatre ans, après de très mauvaises expériences dans la restauration” , avoue de son côté Benjamin, un colosse venu de Brunoy pour s’essayer au métier de fleuriste à l’occasion de cette journée. “Je suis venu pour les premières portes-ouvertes en mars, et on m’a proposé de participer à cet atelier.” Désormais, il lui reste à trouver un patron pour pouvoir commencer sa formation.
Alors que le chômage peine à diminuer, ces formations aux métiers qui recrutent font désormais le plein. “Il y a quelques années, on manquait de bouchers . Aujourd’hui, l’école des bouchers de Paris refuse des candidats” , explique Fabrice Giudicelli, le directeur du CFA. “L’artisanat subit aussi les conséquences de la crise économique, ou même de l’actualité : il suffit qu’une émission de télévision qui vante le métier de plombier cartonne pour voir les candidatures arriver!” , pointe le directeur. A Saint-Maur, le CFA peut accueillir jusqu’à 1100 apprentis par an. Il propose plusieurs formations dans 6 des 280 domaines de l’artisanat : la coiffure, la plomberie, l’électricité, l’esthétique, le métier de fleuriste-décorateur et la vente-commerce.
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