319 habitants du Bois l’Abbé ont participé aux ateliers artistiques encadrés par la plasticienne américaine Susan Hackett pour créer des dizaines de mosaïques, posées ensuite sur les jardinières en béton du quartier. Une initiative qui séduit les habitants et l’artiste, prêts à rempiler.
“C’est la deuxième année que je réalise un projet participatif au Bois l’Abbé : j’adore les gens de ce quartier !” , lance Susan Hackett le jour du vernissage des mosaïques, qui a attiré une centaine d’enfants et d’habitants du quartier. Depuis le mois de décembre, elle a organisé des ateliers au sein de la Maison pour Tous. “Pendant quinze jours d’affilée, les habitants, et surtout les jeunes, étaient disponibles, ouverts au dialogue et très intéressés” , note Diawara, responsable de projet pour le bailleur 3F, qui co-finance l’opération avec un autre bailleur, Paris Habitat (les deux se partagent l’exploitation du Bois l’Abbé). “Certains habitants voulaient même faire des heures supplémentaires !” , sourit Susan Hackett.
Parmi eux, Maria Barrios et ses enfants, qui vivent depuis 10 ans dans le Bois l’Abbé. “Avec mes 3 filles, on a participé tous les jours ! C’était une super activité, tous ensemble, à partager. Et puis vous avez vu comment ça embellit le coin ? J’aimerais que toutes les jardinières du Bois l’Abbé aient ces mosaïques ! J’habite de l’autre côté du quartier, et on est prêtes à s’y remettre dès que possible !” . “C’est un quartier où il règne une super ambiance, familiale et métissée, qui me rappelle les quartiers sud de Chicago, là où j’ai grandi” , raconte Susan Hackett. “Il y a beaucoup de clichés sur ce genre de quartier. Mais on veut montrer que les habitants, encore plus les jeunes, peuvent faire de belles choses. Ils sont fiers de leur travail, ils ne l’abîmeront pas” , prévient l’artiste, qui a déjà mené des projets similaires à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et sur le square Lully, déjà à Champigny-sur-Marne. “Je reviendrais les voir souvent !” .
Multiplier les projets participatifs et les chantiers d’insertion
Au delà de la pratique artistique, le projet Mosaïque is back a aussi permis à 5 jeunes du quartier de participer à un chantier d’insertion. “Quelqu’un du quartier nous a dis qu’ils préparaient un chantier, alors on est allé à leur rencontre” , raconte Amir, qui, comme Diabé, Djibril, Bangoura et Youris, a passé 10 jours a coller les mosaïques sur les jardinières. “Dans le quartier, pour nous, les jeunes, c’est vrai que c’est compliqué de trouver un boulot. Là, on a pu apprendre quelques bases, et les éducateurs vont nous aider à trouver une formation ou un emploi. C’est vraiment une expérience enrichissante“, poursuit Amir. “Et puis, cela permet aussi aux voisins de changer de regard sur certains jeunes“, motive Susan Hackett. Comme cette dame, qui travaille dans le collège voisin mais qui ne vit pas au Bois l’Abbé. “Je suis passée pendant 10 jours et je les voyais travailler. On pouvait constater l’avancée du chantier, c’était super.”
Pour l’association Prévention Champigny et le service municipal de la jeunesse, qui ont aussi participé à l’organisation du projet, l’expérience est également concluante. “C’est une belle réussite et on va essayer de promouvoir ce genre de projets, qui permet d’embellir le paysage urbain de la ville mais aussi d’offrir un premier contrat, une première expérience professionnelle, un premier salaire et une première fiche de paie aux jeunes de la ville“, promet Salma, chargée de mission au service jeunesse de la commune.
“Du coup Susan, l’année prochaine, on fait quoi ?” conclut Bernard Chargelegue, directeur territorial du bailleur Paris Habitat.
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