Des paysages imaginaires, des reproductions minutieuses de gares et des locomotives de toutes les époques… Il n’y a pas d’âge pour les petits trains et la 16e édition du salon du modélisme ferroviaire de Saint-Mandé l’a démontré à nouveau ce weekend avec ses 80 exposants venus de toute la France et ses 2000 visiteurs. Retour en images.
“Quel plaisir de venir regarder les trains rouler, j’adore le réalisme, la netteté et la précision avec laquelle le travail est fait. Cela fait 65 ans qu’on joue au train, on est toujours des grands gamins !” témoignent Alain et Jean-Claude du Val d’Oise. “Ah, si j’étais riche …” rêve un retraité à la vue des maquettes.
“Le plus cher, ce-sont les trains et les bâtiments, qui peuvent monter jusqu’à 1000 euros, mais tout le reste, c’est de la récupération, comme cette gouttière de maison qui est en réalité une paille de chez Mac’Do !” confie Jean-Michel Menet, dans l’industrie pharmaceutique, qui a mis en scène ses bolides sous une belle neige de bicarbonate de sodium. “Je me suis intéressé aux petites gares de campagne dans le temps, puis j’ai fait quelques recherches sur les charpentes, pour coller au plus près de la réalité” explique ce participant au Groupe d’Etude du Modélisme à voie Métrique et Étroite (GEMME).
Appareil photo dernier cri, Pierre-Yves, modéliste à ces heures, capte tous les détails. “Dans mon bureau, je fais du train américain, c’est plus exotique. Les nôtres ont moins d’envergure mais ce que je vois me plait bien“, reconnaît-il, face au travail du Sucycien Alain Chenut, qui rend hommage à plusieurs régions de France, Hautes-Alpes, Cantal, Vendée et Bretagne…
“Mon intérêt pour le modélisme a commencé le jour où je suis tombé sur une vitrine de Noël“, se souvient le Val-de-Marnais, retraité de France Télécom et membre de l’Association Française des Amis du N (échelle de taille de reproduction équivalente à 1/160ème) (AFAN). “J’ai gardé quelques compétences électroniques pour faire avancer mon train.”
Natif de Saint-Mandé et membre du club Arpajonnais, Gérard Cicéron, lui, est à la baguette d’une oeuvre imaginaire et collective qui n’appartient qu’aux artistes. De la gare “Jenesaizou” à la gare “Tout-Juste”, les modélistes embarquent les visiteurs dans un univers qui leur est propre. “Tout ça, ça n’existe pas, la maison reproduite que vous voyez, c’est celle du copain“, reprend Gérard. Avec plus d’une centaine de wagons et voitures, et une quarantaine de locomotives, l’ancien Val-de-Marnais possède une collection étoffée. “Ça m’a toujours amusé, petit, je passais régulièrement devant un magasin de train, et maintenant que j’ai la chance d’être à la retraite, je prends du plaisir à construire l’environnement, à y faire évoluer le train.”
“Faut juste savoir bricoler, être menuisier, peintre, technique et créatif“, taquine Christophe Pitault, concepteur d’une gare des années 80 de presque 10 mètres de long, avec son ami François Gobbey, télécommande à la main pour ramener le train en gare. “On invente le scénario, on joue à se renvoyer les trains… C’est une belle récompense après plus de cinq ans de travail“, motivent ces Orléannais de l’Association des Modélistes Ferroviaires du Centre (AMFC).
“On permet aux petits artisans de province d’avoir une vitrine à Paris” se satisfait un des principaux organisateurs Bernard Gazeau, vice-président du Saint-Mandé Club Ferroviaire (SMCF) et membre de la Fédération Française de Modélisme Ferroviaire.
Cheminots ou amateurs, les fous de locos pouvaient aussi compter sur le doyen de l’exposition, François Palau, ex-cheminot de 84 ans, auteur et éditeur de livres historiques sur le chemin de fer, pour vérifier les détails techniques afin de reproduire le réel avec exactitude, à toutes les échelles de taille. Avec son épouse, François ne manque aucune édition. “C‘est un défilé d’anciens collègues“, se réjouit le retraité, adhérent à l’Association Française des Amis du Chemin de fer (AFAC).
Ce weekend, la relève était là aussi. “Ceux que je préfère, ce-sont les TGV et les locomotives à vapeur, et depuis tout petit, j’adore les mettre en marche et les faire rouler“, explique Gauthier, inscrit au club de modélisme de Draveil, dans l’Essonne, venu avec son camarade Théo.
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