Alors que plusieurs altercations avec des jeunes d’autres quartiers se sont déroulées devant le lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne à la mi-mai, les professeurs de l’établissement continuent d’user de leurs droits de retrait pour réclamer une réaction de la part du rectorat. Si les examens prévus ont bien lieu, les cours ont été annulés.
Pour les élèves, la situation ne risque pas de changer. “Il y a des gens qui ont des comptes à régler, c’est tout, ça n’a rien à voir avec le lycée. Franchement, ça nous touche que les profs s’inquiètent pour nous et qu’ils se mobilisent. Mais ça ne changera jamais ici, comme dans beaucoup de quartiers, même en mettant la police !“, lance Ahmed, posté devant les grilles du lycée. Comme pour les autres lycéens, ses cours de la journée ont été annulés. Vendredi 13 mai, un lycéen de 15 ans, pris dans une rixe impliquant plusieurs personnes cagoulés et armés d’objets divers, a été blessé à la tête. “Ça s’est passé ici, parce que les gens savaient sûrement qui y trouver, mais si ça ne se passe pas là, ça se passera ailleurs. Si ce n’est pas aujourd’hui, ça sera demain ! “estime Ahmed, fataliste. “C’est la loi du silence, c’est clair. Mais on sait que si on ne s’implique pas, on n’aura aucun problème. Tout ça, ça nous regarde pas ! Ce sont des histoires qui existent depuis toujours dans toutes les villes“, juge pour sa part une lycéenne.
Pour les professeurs, la direction de l’établissement et le rectorat de Créteil ne prennent pas la mesure des événements. “Depuis 2 ans et le déclassement du lycée de la catégorie ZEP, les effectifs ont explosé dans les classes, passant de 24 élèves maximum jusqu’à 35 élèves en terminale“, explique Jean-Matthias Fleury, délégué Snes-FSU et professeur de philosophie. “On ne tient pas l’établissement“, ajoute-t-il. La communauté éducative réclame notamment la création de deux postes de surveillants et d’un poste de CPE (conseiller principal d’éducation), ainsi que le plafonnement des effectifs pour le lycée ou la création de postes de professeurs en conséquence. “On attend des réponses précises du rectorat, qui nous reçoit mercredi soir. On veut des solutions pérennes : on a déjà contacté des associations campinoises, des chercheurs en sciences sociales, … On veut créer un lycée qui soit un lieu de vie, où les élèves laissent les codes de la rue et du quartier à l’extérieur“, plaide l’enseignant.
Les professeurs ont d’ores et déjà prévus de ne pas reprendre les cours avant le rendez-vous prévu avec le rectorat, ce mercredi après-midi. Les examens prévus sont cependant toujours assurés.
Comment, en étant enseignant, peut oser prendre en otage des élèves en pleine préparation de leur bac et donc de leur avenir professionnel ? Simple, il suffit de prendre un prétexte comme un incident extérieur pour exercer le droit de retrait (qui permet de conserver son salaire). Il faut ensuite revendiquer des moyens supplémentaires qui , vous l’aurez compris, ne résoudront aucunement les phénomènes de bandes, mais permettront à quelques enseignants d’arrondir leurs fins de mois. Car le classement des établissements en zone prioritaire permet cela. HONTE A VOUS
La violence à l’école: de l’art pour les profs de condamner les conséquences des causes qu’on chérit…
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.