Passionné par les abeilles sauvages, le Nogentais Philippe Boyer a plongé dans leur intimité en les photographiant patiemment depuis des années. Tout un monde à retrouver pas plus loin qu’au bois de Vincennes et que le photographe explique dans un livre.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, toutes les abeilles ne font pas de miel et ne vivent pas en ruche. Sur les 20 000 espèces mondiales, la majorité sont des abeilles sauvages, souvent solitaires. En France, quelques 800 espèces font leur vie sans reine ni ouvrière, un peu partout dans les jardins, prairies, nichant le plus souvent dans la terre, mais aussi dans des troncs d’arbre. Les femelles confectionnent avec soin des nids en tunnel pour y accueillir leurs oeufs dans des mini cellules qui se succèdent. Elles y accumulent le pollen qu’elles sont allées chercher sur les fleurs avant de refermer les nids chacune à leur manière en fonction des espèces. Les mâles, eux, cessent de vivre quelques heures ou quelques jours après l’accouplement. Bien que ne vivant que quelques semaines une fois émergées, ces abeilles sauvages sont visibles du printemps à l’automne car elles ne sortent pas toutes en même temps, selon les familles.
Comment les observer? Il suffit d’ouvrir les yeux et d’être attentif, dès que l’on est dans un coin de nature, même en ville, à l’herbe sous ses pieds, aux arbres dans les bois…
Cameraman de profession, Philippe Boyer a toujours été sensible à cette nature, depuis son enfance dans le Sud-Ouest, accro aux livres du poète naturaliste entomologiste Jean-Henri Fabre et à l’observation des oiseaux et insectes en tout genre. Habitant à Nogent-sur-Marne depuis 22 ans, il y a installé dans son petit jardin quelques nichoirs pour observer de plus près les habitudes de ces abeilles solitaires, et va aussi croquer ces êtres éphémères dans le jardin d’agronomie tropicale et les prairies du bois de Vincennes, muni de ses Nikon 24×36 et ses optiques macro.
“Ce qui m’intéresse, c’est de saisir l’abeille en pleine vie, au vol, en train de butiner, de s’accoupler, de tapisser un nid avant de pondre… Je ne recherche pas l’esthétique d’une photo posée“, explique Philippe Boyer. Pour donner à comprendre ces espèces méconnues, le photographe a passé plusieurs années à chroniquer leur vie, s’attachant principalement aux Osmies, une espèce velue noire et rousse, également surnommée abeille maçonne. En résultent des images impressionnantes, comme cette photographie réalisée au moment précis de la ponte. “Par expérience,après avoir observé longtemps, je savais que l’abeille avait fini son nid, que c’était le moment“, témoigne le passionné. Ou cette scène d’accouplement où trois mâles complètement excités par les phéromones s’ébattent de façon désordonnée pour tenter d’arriver en premier à leurs fins. Ou encore les multiples façons de s’emparer du pollen des fleurs ou de confectionner son nid.
Autant de photos à retrouver dans son livre, Abeille sauvages (Ed. Ulmer) paru à la fin 2015. Au fil de ces images prises sur le vif, l’auteur y explique la vie de ces espèces de manière simple et témoigne de sa perception de la nature.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les abeilles sauvages, Philippe Boyer donnera une conférence sur le sujet le dimanche 14 février à 14 heures au Jardin d’agronomie tropicale à l’invitation de l’association V’île fertile, qui a développé sur place un jardin potager partagé. Voir l’invitation Facebook.
Les projets à venir de Philippe Boyer : organiser une exposition de ces photographies d’abeilles sauvages, réaliser un documentaire, à condition de trouver des partenaires.
Abeilles sauvages
144 pages, 120 photos
Edition : Ulmer
Prix : 24,90 euros
Magnifique travail, et vos photos et tout ce que l’on apprend sur les abeilles!
Quelle richesse avec toutes ces connaissances que vous nous offrez ainsi, merci beaucoup.
J’ai partagé en lien d’un vidéo destinée aux enfants:
https://www.youtube.com/watch?v=FXoHTEaU3oo&list=PLoNxJhiWRhsJM40PPT80LJd3AAemRMsIb&index=1
Magnifique, je viens juste d’avoir votre livre. Vous m’en aviez parlé lors d’une rencontre au marché de Nogent au stand de “Marie Antoinette”; déjà la 1ère photo est superbe et les autres (je n’ai pas fini de le consulter) sont toutes aussi belles. Je sais ce que je dis ayant passée moi même des heures dans une pièce noire mais à l’époque c’était du noir et blanc. Donc toutes mes félicitations. Avez vous trouvé le tuit-tuit?. Votre patience a-t-elle été récompensée? Les commentaires sont également très instructifs et prenants.
Vraiment un livre réussi; Bravo
v’île fertile, la ferme urbaine participative sera heureuse de vous accueillir dimanche 14 février !
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.