C’est une nouvelle mondiale d’ampleur, réconfortante pour les patientes atteintes de cancers du sein nécessitant une ablation, que vient d’annoncer l’IGR (Institut Gustave Roussy) de Villejuif. L’hôpital, spécialisé dans la lutte contre le cancer, a mis au point une technique chirurgicale robot-assistée permettant l’ablation totale avec reconstruction simultanée par prothèse, recourant à une incision sous l’aisselle, évitant toute cicatrice sur le sein.
“L’objectif est de proposer, dans le cadre réglementé et sécuritaire d’un essai clinique, une alternative chirurgicale, plus esthétique et moins traumatisante psychologiquement, aux femmes qui doivent subir une ablation du sein suivie d’une reconstruction immédiate”, motive le docteur Benjamin Sarfati (photo), chirurgien plasticien oncologue, à l’origine de cette première mondiale.
Le robot permet de pratiquer l’ablation du sein avec une cicatrice beaucoup plus discrète d’environ 4 à 5 cm placée sous l’aisselle. Le chirurgien place ensuite lui même la prothèse par la même incision, comme cela se pratique déjà en chirurgie esthétique. Gustave Roussy est aujourd’hui le seul centre au monde à avoir l’autorisation officielle d’utiliser le robot Da Vinci Xi dans cette indication, actuellement dans le cadre d’une recherche biomédicale. Cette première opération s’est déroulée dans le cadre de l’étude clinique nommée Marci (Mastectomie avec conservation de l’aréole par voie axillaire). 35 patientes seront incluses dans l’étude qui vise à étudier le taux de complications, les résultats esthétiques et la qualité de vie. La durée du suivi est de un an. Deux patientes ont été opérées à ce jour.
La première patiente qui a été opérée de cette manière, s’est faite enlever les deux seins de manière préventive après avoir découvert avoir hérité d’une mutation de ses gènes Brca (gènes qui empêchent normalement le développement des tumeurs). “Mon histoire personnelle et ma confiance dans la médecine ont motivé ce choix“, motive-t-elle. “Cette technique permettrait de supprimer un risque énorme de développer un cancer du sein sans mutiler la poitrine.”
“Le diagnostic de mon cancer du sein est tombé il y a un an. Six mois après, j’ai dû subir l’ablation du premier sein avec une technique classique de chirurgie. On a découvert que j’avais une anomalie génétique prédisposante et j’ai donc décidé de faire une chirurgie préventive de mon second sein”, témoigne la seconde patiente opérée de cette manière pour l’ablation de son second sein. “J’ai eu beaucoup moins mal et je ne porte pas de marque visible sur la poitrine. Il n’y a aucune comparaison avec le premier sein. Ce nouveau type d’intervention va changer l’image du cancer du sein chez les femmes”, se réjouit-elle.
Pour rappel, la mastectomie consiste à retirer la glande mammaire en conservant la peau du sein. L’indication chirurgicale se pose en fonction des caractéristiques de la tumeur. Elle peut aussi être proposée de manière préventive aux femmes porteuses de la mutation génétique Brca. Chaque année, environ 20 000 femmes en France sont opérées d’une mastectomie. L’Institut opère pour sa part un peu plus de 2 000 patientes atteintes d’un cancer du sein chaque année et pratique près de 500 reconstructions mammaires. Outre cette opération d’ablation-reconstruction du sein, l’IGR recourt à l’utilisation de ce robot chirurgical, Da Vinci Xi, acquis fin 2014, pour la chirurgie gynécologique, la chirurgie digestive, la chirurgie cervico-faciale et la chirurgie plastique et reconstructrice.
Cette technique existe déjà. Sans besoin d’un robot. J’ai moi même été opérée il y a quelques mois à l’Institut du sein, par le Docteur Claude Nos. Et je n’ai qu’une cicatrice sous l’aisselle. Le résultat est très naturel et les suites peu douloureuses.
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