Après Ormesson-sur-Marne il y a quelques mois, c’est Saint-Maur-des-Fossés, autre ville carencée en logement social, que le gouvernement a choisi comme décor ce jeudi 3 mars pour annoncer le renforcement de son dispositif d’aide au logement passerelle Solibail dans le cadre de la future loi Egalité et citoyenneté.
Ce dispositif permet de louer des logements privés dans des conditions de logement social tout en garantissant des loyers au prix du marché aux propriétaires, grâce à une intermédiation locative assurée par une association habilitée. L’association s’occupe de faire l’interface entre les locataires, dont elle se porte garante, et les propriétaires. La différence entre le loyer social et le loyer au prix du marché est payée par l’Etat. Ce jeudi, le délégué interministériel en charge de la mixité dans l’habitat, Thierry Repentin, était en visite dans un appartement loué dans ces conditions, à Saint-Maur.
“Ça a changé ma vie !“reconnaît Aurélie Yémélé Nguepi, installée dans un 50 m² depuis février 2014 grâce au dispositif Solibail. Avec son fils Bastien, cette jeune femme originaire du Cameroun a vécu pendant un an dans un hôtel à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) avant d’être accompagnée par l’association Soliha qui loue pour elle cet appartement. En contrepartie, Aurélie doit reverser 25% de ses revenus mensuels, soit 342 euros. “Depuis que je suis ici, à quelques minutes à pied du RER A, je peux travailler. Bastien va dans une bonne école, il est très bien vu de tout le monde. Les voisins nous ont très bien accueillis“, témoigne la mère de famille, ravie de “vivre enfin dans un quartier chic, propre.”
Dans son salon, Thierry Repentin détaille les avantages du dispositif. “L’association qui prend en charge la location de l’appartement garantit le paiement du loyer, même si le logement se trouve vide. Elle garantit aussi son entretien et la remise en état entre deux locations. Enfin, 70% des montants perçus pour les loyers sont déductibles de l’impôt sur le revenu, et ce pour compenser la perte de location au m²” , précise Thierry Repentin. Par exemple, dans la résidence d’Aurélie, le m² est loué entre 24 et 25 euros au m². Soliha ne le loue que pour 17 euros le m² . Les familles qui bénéficient du dispositif Solibail sont également accompagnées par les services sociaux. “Un conseiller personnel vient au moins une fois par mois pour faire un état des lieux des différentes situations : logement, emploi, santé…” , précise Natalia Gaire, responsable du pôle d’intermédiation locative chez Soliha.
Ce dispositif devrait permettre d’accélérer le développement du logement social dans les communes qui ne respectent pas la loi de Solidarité et Rénovation Urbaine (SRU) qui prévoit un minimum de 25% de logements sociaux par commune. Dans le Val-de-Marne, 19 villes n’ont pas atteint ce seuil et six d’entres elles (Saint-Maur-des-Fossés, Ormesson-sur-Marne, Périgny-sur-Yerres, Nogent-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Saint-Mandé) ont été déclarées en constat de carence car elles n’atteignaient pas les objectifs de rattrapage. Depuis fin décembre 2015, un décret permet de réclamer aux communes carencées de financer ce dispositif d’intermédiation locative à raison de 5000 euros par logement. “Une mesure que le projet de loi Egalité et Citoyenneté veut élargir en allant jusqu’à 10000 euros en région parisienne“, précise Thierry Repentin. “L’Etat n’hésitera pas, comme il l’a déjà fait en 2015, à utiliser tous les moyens légaux pour faire respecter la loi (préemption, …)“, renchérit Thierry Leleu, préfet du Val-de-Marne.
Selon le gouvernement, l’intermédiation locative – dans laquelle s’inscrit le dispositif Solibail – peut être une alternative à la construction pure et simple d’immeubles, qui effraie parfois les élus locaux. “La mairie de Saint-Maur-des-Fossés est par exemple très favorable à cette démarche“, explique Thierry Leleu. 21 logements ont déjà été “captés” pour le dispositif Solibail dans la ville. Dans le Val-de-Marne, 789 logements sont actuellement occupés sous ce statut, et 3927 en région Île-de-France. Le gouvernement aimerait aller plus loin, notamment dans les régions les plus carencées que sont l’Île-de-France, Rhône-Alpes et la région PACA. Porté par les associations, le dispositif pourrait également être adopté par une municipalité, qui créerait son propre outil dédié. “L’objectif est de mettre en relation les propriétaires et les services concernés“, motive Natalia Gaire, responsable du pôle intermédiation locative et interventions sociales chez Soliha.
Dans le Val-de-Marne, 74 000 demandes de logements sociaux sont recensées chaque année pour 3500 nouveaux logements construits.
A lire aussi :
L’Apur livre une analyse détaillée du logement social en Val-de-Marne
4 079 logements sociaux supplémentaires en 2013 dans le Val de Marne
Villes du Val de Marne en constat de carence, qu’est-ce que cela change?
Détail des zones de loyer médian par ville du Val de Marne
Mobilisation des terrains de l’Etat en Val de Marne, où en est-on?
Bonsoir
Je suis une femme marier j’ai trois enfants je suis loger avec ma familles a département 77 temporairement avec une association , pour le moments son préparé mon dossier pour le solibail es-que j’ai le droit pour choisir un notre département par exemple département 94 merci.
J ai deux anfan on na resté lonten a l otele la je travaill merci
Plus de place pour les classes moyennes il n’y en a que pour les pauvres on les logent maintenant dans ce type de logement que la classe moyenne doit louer à défaut de ne pas avoir DROIT aux HLM.
Ils vont envahir les beaux quartiers et les transformer en un rien de temps kebab, et j’en passe crachats, cross motos, jetés les détritus je sais de quoi je parle je quitte enfin le 93 où j’ai atterri par erreur.
Tout est fait pour cette population qui ne consomme pas, qui profite de tout….
La classe moyenne doit leur financer leur bien être et tant pis pour elle-même, j’en ai pire que marre de cette politique de la stigmatisation? TROP FACILE!!!!
Ce dispositif peut, sans doute, être effectivement une aide au logement social mais à la seule condition qu’il reste dans le volontariat du bailleur. Si cela devient une obligation parle biais de préemptions, on se trouvera devant une atteinte au droit de propriété par l’état. Qui, alors, ira investir dans un appartement en vue de le louer pour augmenter sa retraite ou ses revenus, ou pour loger plus tard ses enfants, ses parents ou lui même, en sachant que l’état ou la commune pourront à tout moment décider de gérer entièrement son bien pour un rapport diminué de 32%?? A Paris, le nombre de petits investisseurs privés a fortement chuté depuis l’encadrement des loyers (par ailleurs très peu respecté si l’on regarde les annonces…). Les mesures fiscales n’empêcheront pas le sentiment de spoliation. Et au final, c’est tout le locatif “libre” qui sera pénalisé au profit du social et des gros investisseurs qui rachètent les petites surfaces que vendent les particuliers. “Dernierdes mohicans” a raison et dans quelques années, les middle class n’auront plus droit de cité dans les grandes villes, qui seront réservées soit aux très riches soit aux très pauvres………
Ils devraient aussi prévoir un dispositif pour les villes qui connaissent le problème inverse (trop de logements sociaux) comme dans mon quartier à Créteil (60%). Il faudrait verser une prime pour inciter les français de souche à rester habiter dans ces infâmes favelas dont on a l’impression qu’elles ne sont même plus situées en France, sinon, il ne faudra pas s’étonner de voir le communautarisme remplacer la mixité sociale, quand on voit tous ceux qui sont déjà partis (vers le 77 notamment)…
Le fait de ne pas avoir à rembourser chaque mois un emprunt pour se loger est un confort (étant donné les prix dérisoire de nos logements), mais cet avantage ne compense plus le désagrément quotidien d’habiter là (insécurité, incivilités, deals, etc…) et la honte vis à vis de la famille, des amis et des collègues de bureau.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.