Au lendemain des attentats de Bruxelles, l’ambiance était un peu tendue entre forces de l’ordre stressées et les 250 parents, enseignants et élus du Val-de-Marne venus manifester devant le ministère de l’Education nationale pour réclamer une dotation exceptionnelle pour la rentrée scolaire de septembre 2016.
Difficile de contenir tout le monde sur le trottoir, la circulation n’ayant pas été neutralisée pour la manifestation. Quelques bousculades surviennent. “Je n’ai jamais vu ça” , lâche une directrice d’école d’Arcueil. “Alors que nous étions arrivés en car de Champigny, une partie des manifestants s’est retrouvée coincée métro Solférino, empêchée de nous rejoindre pendant un moment, avant de parvenir jusqu’à nous, encadrés par un cordon noir de CRS” , note un délégué Sud Education.
“On est un département dans l’urgence, et on a les mêmes moyens qu’un département moyen. On nous appâte, nous, les enseignants, en nous proposant 140 euros de salaire mensuel en plus, mais derrière, il n’y a rien pour les enfants” , regrette une jeune enseignante de Champigny, venue de province il y a 3 ans. “Nous, on est en REP. Et on veut fermer une classe de maternelle. Il y en a marre des beaux discours, ce qu’on veut, nous, c’est des résultats. Qu’ils viennent pratiquer dans nos classes, et nous dire si on en fait trop, et si la fermeture est justifiée ou non” , explique une enseignante de l’école élémentaire Jean-Moulin de Vitry-sur-Seine.
“Avec d’autres parents, on se relaie pour occuper l’école tous les jours. On ne comprend pas. Notre quartier, le Bois l’Abbé, a des besoins spécifiques. Si on enlève les moyens éducatifs, quelles sont les chances de nos enfants ? Si on ne se bat pas maintenant, on ne se battra jamais” , ajoute un père d’élèves scolarisés a l’école Anatole France de Champigny. “Il y en a assez, on manque de tout : de classes, d’enseignants, de remplaçants, de formation” , explique la directrice de l’école Jean-Moulin, à Vitry-sur-Seine, dont les bureaux sont occupés par des parents d’élèves depuis bientôt une semaine.
Ecoles occupées, manifestations, pétitions… Certains innovent. “On va installer 240 chaises vides sur le parvis de la mairie de Champigny-sur-Marne, le mercredi 30 mars à 18h” , prévient la directrice de l’école Maurice-Thorez. “Pourquoi 240 ? Cela correspond au nombre d’enfants qui manquent dans la liste de l’Académie, basée sur des statistiques de l’Insee, et nos chiffres, qu’on remonte directement du terrain.”
Une délégation a été reçue
Finalement, une délégation de quatre personnes a été reçue dans l’après-midi par Xavier Turion, adjoint de Florence Robine, directrice générale de l’Enseignement scolaire (Dgesco) (et ancienne rectrice de Créteil) et Jean-Baptiste Prévost, conseiller social et vie étudiante de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem. “Ils nous ont d’emblée prévenu qu’ils n’avaient pas mandat pour décider mais simplement nous écouter, mais ont reconnu qu’il y avait sans doute eu des problèmes d’estimation des chiffres, au vu des éléments qui ont été détaillés. Ils ont indiqué qu’ils allaient voir ce qu’ils pouvaient faire. De notre côté, nous ne lâcherons rien” , relate Luc Bénizeau, délégué SnudiFo. “On continue la mobilisation” , motive Marie Kennedy, conseillère départementale PCF du canton de Champigny.
Vendredi dernier, le CDEN (conseil départemental de l’Education nationale) du Val-de-Marne avait voté à l’unanimité pour réclamer une dotation exceptionnelle pour le Val-de-Marne.
Ils bradent nos écoles et ils disent il faut réussir comment réussir ????? S’ils ferment les portes de l’avenir de nos enfants. ???!!!!
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