Entre la crainte des attentats, l’Euro 2016 et la difficulté de mobiliser dans la durée – pendant les heures ouvrables, l’appel à manifester devant les fenêtres du ministère de l’Education nationale pour réclamer des postes de remplacements et des non-fermetures de classes dans les écoles du Val-de-Marne n’a pas été suivi massivement ce mercredi 15 juin.
Une soixantaine de personnes selon notre propre observation, 150 selon les organisateurs, se sont déplacées jusque dans le septième arrondissement. “La mobilisation a commencé il y a plusieurs mois, on peut comprendre que certains soient fatigués de ne pas être entendus. Mais on ne peut abandonner ce combat : il s’agit de nos enfants, et c’est le plus important“, commente Yannick, dont la fille fréquente une école d’Orly. “On a bien prévenu qu’on ne lâcherait pas, et on tient toujours nos promesses !“, lance une mère de famille dont les élèves sont scolarisés à l’école Anatole France de Champigny-sur-Marne. “On voit bien l’objectif du ministère : attendre les grandes vacances pour que les parents lâchent. Mais ils pensent qu’en septembre, le jour de la rentrée, on aura oublié que nos enfants sont à 27 par classes dans des écoles classées REP ?” fulmine Aïda.
Sur place, des parents, enseignants, élèves, des représentants des deux fédérations de parents d’élèves Peep et Fcpe, des syndicats SnudiFo, Snuipp-Fsu, Cgt Educ’Action et Sud Education, mais aussi des élus comme les vice-présidents du Conseils départemental Daniel Guérin (MRC) et Evelyne Rabardel (PCF). L‘ensemble des présidents de groupe du département avaient du reste écrit à la ministre pour demander audience et soutenaient le mouvement, du PCF à LR en passant par le PS, ainsi que le président du Conseil départemental.
Incident diplomatique
Alors qu’aucune audience n’avait été accordée à l’avance, une délégation de cinq personnes a fini par être acceptée après deux heures d’attente. L’occasion d’un incident diplomatique. Alors que devaient être reçus un élu, représenté par Evelyne Rabardel, 1ere vice-présidente du Conseil départemental en charge de l’Education, les représentants des deux premiers syndicats Snuipp-Fasu et Snudi-Fo, et les représentants des deux fédérations de parents d’élèves, Fcpe et Peep, la présidente la Peep s’est retrouvée exclue de la délégation alors qu’un représentant de Sud s’imposait dans la délégation en passant la barrière. “C’est inadmissible. Nous avons soutenu le mouvement et mobilisé les parents d’élèves. Cela fait des mois que nous alertons sur les manques de remplaçants et plusieurs élus ont réagi à la suite de notre mobilisation. Les autres membres de la délégation auraient du refuser que nous ne soyons pas représentés. Si nous sommes traités de la sorte, c’est la dernière fois que nous nous joignons à un mouvement”, réagit Myriam Menez, la présidente de la Peep Val-de-Marne. “Sa colère est légitime mais nous avons été pris de court et nous n’avons pas voulu risquer de ne pas être reçus“, indique un membre de la délégation.
Prochain rendez-vous le 23 juin
Reçus par des adjoints à la Dgsco ainsi que par Marie-Françoise Rohée, inspectrice adjointe auprès de la Directrice académique départementale, les cinq représentants de la délégation ont exposé leurs inquiétudes concernant les effectifs de classe à la rentrée et l’insuffisance de remplaçants. Leurs interlocuteurs les ont écoutés sans donner de gage quant à une éventuelle modification de la carte scolaire. La prochaine étape est le 23 juin, date du dernier CTSD (Comité technique spécial départemental) qui réunit la Direction académique et les représentants de syndicats enseignants et fédérations de parents d’élèves pour faire le point. Les derniers ajustements seront ensuite décidés au moment de la rentrée, en fonction des effectifs réellement constatés dans les classes. Un rassemblement est prévu devant l’Inspection de Créteil à l’occasion de ce CTSD.
Contexte
Pour rappel de la situation, environ 136 400 élèves de maternelle et élémentaire sont attendus dans le public dans le Val-de-Marne en septembre 2016, selon les estimations de février de la direction départementale de l’Education nationale, soit 1000 de plus qu’en septembre 2015. En face, sont prévues 88 fermetures et 89 ouvertures de classes, ainsi que quelques postes plus de maîtres que de classe mais aussi 15 enseignants remplaçants supplémentaires. Initialement, il devait y avoir 30 remplaçants supplémentaires pour faire face à la crise des remplacements qui a touché de nombreux établissements durant l’année 2015-2016, avec notamment des congés maternité non remplacés durant plusieurs semaines. Afin de limiter le nombre de fermetures de classes, le nombre de remplaçants a toute fois été diminué par deux. Pour les syndicats enseignants et parents d’élèves, le compte n’y est pas. Ces derniers réclament une dotation exceptionnelle comme cela a été le cas en Seine-Saint-Denis qui a obtenu 503 postes contre 80 pour la Seine-et-Marne et 67 en Val-de-Marne.
Bonjour 94.citoyens,
Souvent je trouve que vos articles sur ce qui se passe pour les écoles sont vraiment bien, factuels, détaillés etc… je vous dis bravo car d’autres journaux locaux sont moins synthétiques que vous, la couverture de cette manifestation en est encore un exemple. Continuez ainsi!
André
Bonjour, l’Uléa, Union locale pour les écoles d’Alfortville comprend parents et enseignants aussi.
Est-il possible dans ces mobilisations qui font l’unanimité dans la communauté éducative (pour 1 fois élu, parent, enseignant TOUS d’accord) de faire des réunions communes :
– PEEP 94 +FCPE94 + Associations indépendantes de Parents +tous les syndicats enseignants afin de faire des actions véritablement ensemble et éviter de se retrouver à 60 devant le Ministère (ce qui au moins de Juin est normal vu les agendas de tous)
Il suffirait d’avoir un référent dans chaque organisation et de programmer 1 réunion à 2 réunions par an pour pouvoir avancer ensemble.
Les élus se bougeraient un peu plus si on est groupé.
Un exemple : à l’Uléa on est assez structuré et moteur sur Alfortville (les 15 écoles se parlent et échangent, surtout côté parent mais cela viendra côté enseignant). Et bien on est incapable de dire quel syndicat enseignant est actif sur la ville ou sur le département, qui représente quel syndicat, les noms des responsables départementaux, etc…. Pourtant on manifeste devant la Préfecture etc… mais tout ce monde se parle t-il?
Comment joindre SUD Education 94? COmment avoir accès aux compte-rendus de l’audience par exemple?
Ceci dit il se passe peut-être plein de réunions entre vous, mais nous les “atypiques” on ne voit pas du tout si vous travaillez ensemble!
D’ici le CTSD du 23, venez donc à notre GOUTER SARDINE à l’inspection de la 5ème circonscription lundi 20 juin à partir de 16h30 https://www.facebook.com/ULEAlfortville/posts/735964139876747.
Et n’hésitez pas à publier sur notre page FB ULEALFORTVILLE pour nous dire vos actions, infos etc…
On est content d’échanger. mireille.motte@ulea.fr
Nous ne sommes jamais dans l’antisyndicalisme primaire et avons l’habitude de discuter avec tous ceux qui respectent les parents. Nous constatons dans le cas présent que ce n’est pas le cas de Sud.
Si vous avez des problèmes entre syndicats vous les réglez entre vous sans empiéter sur la place des parents qui n’ont visiblement pour vous aucun rôle à jouer en dehors d’être vos supplétifs. Ce n’est pas notre vision, nous tenons à notre indépendance à l’égard de tout pouvoir et lobby.
La rapartition des représentants des syndicats est à voir entre les syndicats mais il est totalement inadmissible que cela fasse au détriment des parents qui plus est pour des intérêts personnels d’un représentant d’un syndicat non représentatif puisque non présent au CDEN. La PEEP était présente elle pour l’intérêt collectif de tous les enfants du département et assurer la pluralité des positions, il est plus que regrettable qu’elle ait été privée de ce droit.
Sud éducation n’est pas représentatif mais est pourtant bien représenté et très actif à chaque lutte COLLECTIVE. Et nous n’y avons aucun intérêt particulier. Ce n’est pas nécessaire de verser dans l’antisyndicalisme primaire. Vous parlez de pluralité, respectez-la en laissant à Sud sa place dans le paysage syndical. Rendez-vous le 23 juin devant la DSDEN de Créteil.
Cordialement
Eric Charles
Bonjour,
Je suis le représentant de Sud qui “s’est imposé dans la délégation en passant la barrière”.
Je tiens à souligner que Sud éducation est depuis le début (fin février) dans la mobilisation contre les mesures de carte scolaire catastrophiques dans le département.. Je suis enseignant à Champigny sur Marne, dans une école dont une classe est supprimée: cela fait 4 mois que je suis sur le pont et à la lutte pour exiger la non fermeture à Champigny et partout ailleurs, des conditions d’enseignement décentes et la création de tous les postes nécessaires pour le département. Lors du rassemblement du 23 mars au ministère, Sud éducation n’est pas monté dans la délégation, pour laisser la place aux autres syndicats et aux parents d’élèves. Si la démarche dans le 94 est intersyndicale, il semble important que les autorités reçoivent toutes les composantes du mouvement. Nous en faisons indéniablement partie. Nous avions prévenu que, puisque nous n’étions pas monté la dernière fois, nous monterions cette fois-ci. C’est ce qui s’est passé.
Le ministère joue le jeu de la division en faisant mine d’ignorer qu’aucune délégation n’était attendue (alors que la veille confirmation avait été donnée de nous recevoir!), alors qu’un cordon de crs nous empêchait d’arriver jusqu’aux portes du ministère, alors que Mme Rohée, ia-adjointe du 94 était présente (pourquoi? Elle ne travaille pas au ministère mais à Créteil…) et surtout, en lâchant généreusement 5 petites places pour une délégation qui compte bien plus de composantes que cela!
La lutte continue, nous n’avons pour l’instant rien obtenu! Rendez-vous le 23 juin devant la Dsden de Créteil pour les derniers ajustements et dans toutes les écoles pour dire non aux fermetures de classes à la rentrée. Rentrée qui ne pourra pas se faire avec des classes de plus de 25 élèves en Rep et Rep+ et de plus de 30 en zone banale.
Bonne journée
Eric Charles, enseignant à Champigny et militant Sud éducation
Pas le choix les actions continuent
Goûter-Sardine lundi 20 juin 2016 à l’inspection de circonscription à 16h30 https://www.facebook.com/ULEAlfortville/posts/735964139876747
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