Se chiffrant en dizaines de jours par école en quelques mois, le problème du non-remplacement des enseignants dans les écoles de Villejuif a achevé d’ulcérer parents, profs et élus locaux. Depuis des semaines, les actions se succèdent, des occupations d’école aux manifs devant l’inspection académique, voire le ministère.
Ce mercredi 13 avril encore, un rassemblement était organisé devant l’Inspection tandis que les parents occupaient l’école des Hautes Bruyères le matin, où les enfants sans prof ont pu s’initier la préparation des banderoles faute de se plonger dans leur programme scolaire. A plusieurs reprises, des délégations ont été reçues par la Direction départementale de l’Education nationale, consciente du problème mais qui ne dispose pas de baguette magique pour faire surgir des remplaçants. Le problème perdure donc et les nouveaux congés de maternité prévus au printemps ne vont pas améliorer la situation ni apaiser la colère. D’ores et déjà, une assemblée générale est prévue le mardi de la rentrée, le 3 mai, à l’école Langevin, avec les parents, enseignants, syndicats, associations de parents et élus de toute la ville, tandis qu’une pétition a été lancée à l’attention de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Voir la pétition.
De son côté, Franck Le Bohellec, le maire LR de la ville, a décidé de demander audience à la ministre, après avoir été reçu ce mercredi par la directrice académique avec une délégation. “Si la DASEN (directrice académique départementale des services de l’Education nationale) affirme avoir pris au sérieux les doléances des élus, seul un remplacement à l’école primaire des Hautes- Bruyères a pour le moment été consenti, notamment grâce à la mobilisation des parents, qui avaient occupé l’école et manifesté devant l’Inspection académique, aux côtés des élus. Au sein de la deuxième circonscription de l’Inspection de l’Éducation nationale, c’est le no man’s land. Plus aucun professeur remplaçant n’est disponible depuis des semaines. Chaque jour, 12 à 15 classes se retrouvent sans enseignant, contraignant les directeurs et directrices d’école à répartir les élèves dans d’autres classes, nuisant à la concentration et en dépit des normes de sécurité en vigueur. Le 30 mars dernier, c’est le triste record de 27 classes qui a été atteint!“, dénonce l’élu.
Pour illustrer leur propos, syndicats, associations de parents et élus ont listé classe par classe le détail des absences non remplacées dans la ville
École Paul-Langevin : 35 jours non remplacés
– 3 semaines et demie non remplacées sur un CM2
– 2 semaines sur un CP
– 1 semaine sur 1 CE2
– 1 semaine sur un CE1/CM1
Depuis le 7 mars, il n’y a eu que 5 jours avec un enseignant par classe. Les autres jours, il y a eu 3 à 20 enfants supplémentaires au fond de la classe. Jusqu’à 101 élèves supplémentaires ont dû être répartis sur 5 classes, ont décompté les enseignants.
Maternelle Paul-Langevin : 30 demi-journées non remplacées en 3 mois sur une grande section.
Maternelle Karl-Marx : des congés maternité et des congés longs non remplacés.
École Jean-Vilar : 2 semaines et demie non remplacée sur un CE1.
École Georges-Sand : 21 jours de classe non remplacés sur un CP.
École primaire des Hautes-Bruyères :
Une enseignante non remplacée depuis le 8 avril. La classe devrait finalement obtenir un remplaçant, après avoir été occupée une matinée par les parents, occupation assortie de l’envoi d’une délégation d’élus, parents et profs à l’Inspection.
École Paul-Vaillant-Couturier : 20 journées d’absence non remplacées au total en mars et avril, dont 15 en CP.
École Louis-Pasteur : une classe de CE1 sans remplaçant depuis quinze jours. L’enseignant absent étant hospitalisée, la directrice craint qu’elle ne revienne pas d’ici la fin de l’année.
Maternelle Louis-Pasteur : une enseignante absente en grande section depuis le 24 mars, jamais remplacée.
École Marcel-Cachin : 9 journées de classe non remplacées.
Un libéral, adepte du moins disant fiscal, promoteur infatigable des solutions privées, défenseur des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, est-il légitime à se plaindre du manque de moyens dont souffrent les services publics ?
Ou : demeure-t-on crédible à déplorer les conséquences logiques des politiques que l’on soutient ?
Ca fait gamin, comme disait mon grand-père.
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