48% : c’est le pourcentage d’enfants qui ne savent pas nager lors de leur entrée en 6ème, et ce malgré les 85 séances de natation prévues par l’Education nationale en primaire. Pour remédier à cet échec, le Centre national pour le développement du sport (CNDS) finance depuis cette année l’opération “J’apprends à nager”, qui propose des heures de natation dans certaines villes, à des enfants issus des quartiers prioritaires.
Ce lundi 18 avril, le sous-préfet en charge de la politique de la ville dans le Val-de-Marne, Denis Declerck, est venu voir comment fonctionne le dispositif à la piscine Marcel Dumesnil de Bonneuil-sur-Marne. “J’avais peur de me mettre dans l’eau avant, et je suis fier de savoir nager maintenant!” lance l’un des 27 enfants qui en bénéficient depuis le début de l’année. Comme lui, Alexandra, Jérémiah, Stéphane ou encore Sabrina ont perfectionné leur technique de natation, parfois très sommaire. “Certains enfants partent vraiment de très loin“, témoigne Andy, l’un des maîtres-nageurs de la piscine. “Souvent, les enfants qui ont du mal à nager sont ceux qui n’ont jamais eu l’habitude de fréquenter les bassins. C’est très culturel et on se rend compte que si les parents ne savent pas nager et n’accompagnent pas leurs enfants à la piscine, les enfants reproduisent le même schéma. En proposant des entrées et des cours gratuits, on rééquilibre ce décalage qui peut exister entre certains enfants“, insiste le prof de natation. “Certains enfants ne peuvent pas participer à toutes les activités aquatiques avec le centre de loisirs ou les colonies municipales“, ajoute Patrick Douet, le maire PCF de Bonneuil-sur-Marne.
Les cours de natation se tiennent pendant les vacances scolaires, le weekend ou lors des temps périscolaires, par groupe de 15 enfants maximum. La durée minimum du stage est de 10 heures mais les cours peut être divisés en séances de 30 minutes à 1 heure selon le niveau et l’âge des enfants. À l’issue du stage, le passage du test Sauv’nage est proposé aux pratiquants, afin de valider leurs compétences. “Les enfants doivent faire 20 mètres sous l’eau, puis être capables d’aller chercher un objet à 1m80 de profondeur et faire le retour en dos crawlé“, explique Patrick Sibaud, chef de bassin à la piscine Dumesnil depuis 1984. Une épreuve plus compliquée que le simple brevet de natation délivrée en classe de CE2, qui demande de savoir faire un aller-retour sur une distance totale de 50 mètres. “15 enfants sur 27 ont déjà eu leur diplôme : c’est un bon résultat“, se réjouit Andy. “La piscine est l’équipement de base d’une politique sportive dans un territoire.Grâce à ce dispositif, on a rencontré des enfants qui n’ont plus peur de se jeter à l’eau et qui sont fiers : c’est une sacrée barrière qui tombe!” se félicite Denis Declerck.
Au total, 1,5 millions d’euros seront alloués annuellement au dispositif “J’apprends à nager” à l’échelle nationale. Dans le Val-de-Marne, six villes en bénéficient actuellement cette année : Fontenay-sous-Bois, Bonneuil-sur-Marne, Sucy-en-Brie, Choisy-le-Roi, Villiers-sur-Marne et Villejuif. La Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), qui pilote l’opération, espère mobiliser dix villes d’ici à la fin 2016.
super
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