Une quarantaine de parents d’élèves ont organisé une opération “école morte” ce mercredi 11 mai devant le groupe scolaire Makarenko, à Vitry-sur-Seine. L’objectif de leur mobilisation : obtenir l’annulation de la fermeture d’une classe prévue pour la rentrée prochaine en élémentaire.
“Vitry c’est déjà chaud, bientôt ça sera le ghetto !” : entre des peluches de tigres, une boîte de sardines et des pneus, les parents d’élèves expriment leurs inquiétudes pour leurs enfants, leur école et leur quartier. “Les peluches, c’est parce qu’on est des tigresses, on ne lâchera rien“, prévient, déterminée, Halissa Teguia, qui fait partie de la dizaine de mères de famille qui organisent la mobilisation. “La boîte de sardine, évidemment, représente nos enfants dans l’école à la rentrée prochaine. Et les pneus symbolisent l’insécurité du quartier où les feux de joie nocturnes sont très communs : on est dans la symbolique totale“, reprend la mère d’élève. Pour elle et les autres, organiser une contestation dans l’école, c’est une première. “Mais l’enjeu est de taille : dans cette école classée REP (Réseau d’éducation prioritaire), en CP, les classes frôlent déjà les 30 élèves“, détaille une autre mère de famille.
Actuellement, le groupe scolaire Makarenko est divisé en deux établissements. L’école maternelle compte 237 élèves, répartis en 10 classes, et l’école primaire accueille 250 élèves dans 11 classes. C’est l’école primaire qui devrait perdre une classe, pour la rentrée prochaine, en septembre 2016. “Certains de nos élèves sont en très grande difficulté : leurs parents sont parfois allophones, ou ils sont dans des situations sociales très compliquées. Les associations de quartier ne peuvent plus répondre aux demandes de soutien scolaire. En plus, en mars 2017, de nouveaux logements sociaux seront livrés, et les enfants seront accueillis ici“, s’inquiète Halissa Téguia. “On a installé une boîte à souhaits devant l’école un jour : les enfants veulent devenir chercheurs dans les laboratoires, chefs d’entreprises, ou avocats. Ils ont des rêves : est-ce qu’on va réellement leur donner les moyens de réussir ?“, s’interroge un parent.
Finalement, seulement 32 élèves sur 250 sont venus à l’école ce mercredi matin. Après plusieurs initiatives similaires, les parents d’élèves ont décidé de reconduire la mobilisation tous les mercredis du mois de mai.
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