Les agents des unités de psychiatrie Rosa Parks et Averroes des Hôpitaux de Saint-Maurice replantent leur piquet de grève ce jeudi 17 novembre entre 13h30 et 14h30,
pour protester contre le transfert de deux personnes issues de l’unité polyhandicapées Margueritte Bottard qui a fermé définitivement le vendredi 4 novembre. Une première grève était intervenue début novembre, mais la situation n’a pas bougé, indique le syndicat CGT.
“Depuis, les soignants ont pris en charge ces deux personnes mais les structures ne sont pas adaptées et les assistants sociaux n’arriveront pas à trouver de places adaptées avant un an. Nous souhaitons que la direction prenne les choses en main et décroche son téléphone pour accélérer les choses”, indique David François, délégué CGT. En parallèle du mouvement de grève, le syndicat a pris contact avec des associations d’usagers, contacté Adeline Hazan, contrôleure général des lieux de privation de liberté, et écrit aux conseillers techniques du ministère de la Santé et des affaires sociales.
“Ces deux personnes étaient hospitalisées dans l’unité Marguerite Bottard depuis 17 et 21 ans, ils avaient fini par trouver leurs habitudes, leurs repères et leurs rituels dans le calme d’une structure adaptée, accompagnés par une équipe soignante qui les connaissaient. Ils se retrouvent du jour au lendemain dans des unités de psychiatrie d’entrants au milieu de personnes présentant des troubles psychique grave de type : hallucination, délire, dissociation corporelle et psychique, paranoïa, accès maniaque, agitation, trouble du comportement, dépression…
Cela équivaut, aux dires du médecin chef du Pôle Paris Centre, à hospitaliser des personnes en dermatologie pour un problème cardiaque. Les équipes du Pôle Paris Centre assurent qu’elles feront de leur mieux pour accueillir et prendre en charge ces personnes. Mais elles réaffirment unanimement dans leurs champs d’actions respectifs que l’orientation de ces patients en unités de soins psychiatriques est contre-indiquée, soulève un problème éthique majeur et représente une mise en danger grave de ces patients. En effet, les unités de soins du Pôle Paris Centre ne sont pas en mesure d’accueillir dans des conditions suffisamment sécurisantes ces patients qui nécessitent une surveillance renforcée, des soins de nursing intensifs et un environnement adapté en termes d’hygiène, de sécurité, d’ergonomie et de personnel. De plus, cela aura un impact sur la qualité des soins psychiatriques prodigués aux autres patients. Sur le plan médico-légal, ces deux personnes sont arrivées dans les unités de soin sur décision de la Direction de l’établissement sans motif d’hospitalisation. L’une d’entre elles se retrouve en chambre de soins intensifs. Seule chambre du service pouvant être fermée la nuit pour la placer en sécurité. Mais cela pose un problème évident de privation des libertés. Ainsi nous vous informons que nous alertons Madame Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté et des associations d’usagers et de familles”, détaille le syndicat dans sa missive au ministère.
La direction a été sollicitée il y a plusieurs jours sur ce sujet et sa position sera ici retranscrite si elle donne suite.
A lire aussi
Bonjour,
Pourquoi mélanger les torchons et les serviettes.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.