Des sacs remplis de vêtements, des jouets en pagaille, un canapé encombrant, des tas de bibelots, une cocotte-minute à l’ancienne, un bidet rétro, une imprimante et une chaîne-hifi… La Mine, future ressourcerie d’Arcueil a lancé avec succès sa première collecte ce samedi 19 novembre. L’idée ? Réaliser un stock de départ avant l’ouverture officielle de la boutique prévue le samedi 3 décembre.
C’est dans un grand entrepôt réaménagé en local que de nombreux habitants ont déchargé le coffre de leur voiture tout en s’arrêtant prendre un café. Composée d’une équipe de 13 personnes, dont 3 permanents et 10 salariés en parcours d’insertion professionnelle, à laquelle s’ajoutent une trentaine de bénévoles et plus de 70 membres adhérents, la Mine a obtenu un local de stockage à Arcueil et un autre à Cachan.
Collecter, trier, valoriser, revendre
Les missions sont nombreuses pour l’association qui souhaite concilier à la fois réduction des déchets et création d’emploi. “C’est un projet autour de l’économie sociale et solidaire qu’on a voulu mettre en place afin de générer des emplois utiles pour la société et de réduire les déchets. C’est très participatif et citoyen. Le monde qu’il y a aujourd’hui veut bien dire que c’est une préoccupation pour les gens” se réjouit Régis Pio, co-initiateur de la Mine avec Diane Joly, directrice de l’association. “C’est aussi le principe d’une brocante à l’année mais au niveau local. L’avantage de la revente, c’est que nous vendons à 20% du prix neuf” détaille la directrice.
Des habitants chargés
Et les participants n’ont cessé d’affluer. Comme beaucoup d’habitants, Vivien est plutôt chargé. Après avoir donné un bagage rempli de “fringues d’hiver“, c’est au tour de son imprimante de chercher une seconde vie. “Cela m’a permis de faire du ménage à la maison familiale. Y a un côté pratique. S’il n’y avait pas ça, tout irait directement à la poubelle” reconnaît le jeune homme de 28 ans.
Même démarche pour Valérie qui cherche à libérer de l’espace à la maison, quitte à se séparer de sa cocotte-minute qui débordait des placards de la cuisine. “Je veux d’abord me débarrasser parce que je n’ai pas de place, et puis j’ai travaillé dans l’insertion“, motive l’Arcueillaise. “On a un coffre entier de vêtements, d’outils en double, une imprimante …” détaillent encore les Cachanais Simone et Bernard . “On n’aime pas donner nos déchets aux encombrants. C’est important de pouvoir donner une seconde vie aux objets. On est trop dans le consumérisme aujourd’hui. Y a un peu un côté militant” confie le couple, qui ne repartira pas les mains vides. “On a racheté cette grande bassine !”
Un esprit de récup’ porté par les bénévoles
Du côté des bénévoles, on fait place à son imagination pour pouvoir envisager le futur d’un objet autrement. Comme ce vieux bidet, que Sophie est bien décidée à transformer en un bac à fleurs. “C’est l’esprit de récupération et de la transformation de la Mine!“. Tout ce qui n’a pas vocation à être transformé peut être soit revendu, ou alors servir de décoration au local. “On peut imaginer suspendre les pièces de cette imprimante dans les airs, attachées par un fil” suggère une autre bénévole.
Un projet de FabLab
Pour faire face à tous ces dons, la Mine s’est entourée d’artisans compétents. “On travaille avec un ébéniste et un tapissier pour revaloriser tout ce qu’on nous ramène. Cela permet à nos salariés de développer des compétences, de gagner en confiance, et de lever les freins au retour à l’emploi. Le choix d’avoir un FabLab (laboratoire de fabrication), c’est aussi la volonté d’inscrire la Ressourcerie dans la modernité“, affirme la directrice de l’association. Pour assister aux ateliers et aux événements de la Mine, il faudra pouvoir adhérer à l’association.
Des salariés en parcours d’insertion professionnelle
Côté emploi, des personnes ont été embauchées en insertion professionnelle, à l’instar d’Ibrahima, 30 ans, Guinéenne formée en chimie pour le contrôle agro-alimentaire, arrivée en France en 2015. “Je voudrais pouvoir travailler dans une grande chaîne de magasin comme hôtesse de caisse” se projette-t-elle. Ivoirienne au parcours similaire, Kara a rejoint l’Île-de-France en 2012 en débutant par un job dans le commerce et la vente. Mais elle souhaite faire tout autre chose. “Je me verrais bien travailler en aéroport, pour m’occuper de nettoyer les avions.”
Après l’ouverture officielle, le 3 décembre, des apports pourront être faits en continu du mercredi au samedi entre 14 heures et 18 heures. De quoi atteindre les objectifs fixés de 17 tonnes d’objets récoltés d’ici fin 2016, et de 54 tonnes pour 2017. “Nous sommes dores-et-déjà à la recherche de nouveaux locaux” annonce la co-initiatrice du projet.
Une seule règle pour déposer : les objets doivent pouvoir être en bon état d’utilisation pour être acceptés. A noter également que les personnes à mobilité réduite peuvent demander des collectes à domicile via le mail : collecte@ressourcerie.com.
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Dommage qu’un “jeune” homme de 28 ans ignore que les déchetteries permettent de se débarasser proprement d’un imprimante et qu’il la jette à la poubelle. Y a du travail pour que les jeunes s’interessent à autre chose que fesse de bouc ou à leur zmartphon.
Génial cette idée , ( il y en a une à chateaubriant 44) mais quelle est son adresse ?????
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