Travaux pratiques pour Najat Vallaud-Belkacem ce mercredi à Créteil. La ministre de l’Education nationale assistait à une séance d’initiation aux premiers secours au collège Laplace de Créteil, illustrant son objectif de former plus de 800000 élèves de 3ème aux gestes qui sauvent.
“C’était important de faire cette mise à jour du PSC1“, lance Founda, scolarisée en 3ème, après avoir sauvé la vie de son mannequin en arrêt cardio-respiratoire, sous les yeux de la minsitre. Comme des dizaines d’autres élèves de l’établissement, Founda a suivi la formation premiers secours (PSC1), qui s’étale sur 7 heures, lors de son année de 5ème. Avec cette remise à niveau de 2 heures, elle se sent plus tranquille. “On devrait même la faire à chaque rentrée !” , pense Raya. “C’est surtout tous les élèves qui devraient avoir le PSC1…” , estime Monisa, qui partage son mannequin avec Sandra. Si aucune des collégiennes n’a eu à utiliser ses talents de secouriste, toutes se disent prêtes à affronter les situations tendues. “Bien sûr, on ne saura jamais avant que ça arrive. Mais, même si on a peur, on sera obligé d’intervenir : on peut sauver une personne, c’est plus qu’important“, insiste Sarah.
Associer les élèves
Si les formations aux premiers secours sont dispensées aux professionnels volontaires dans l’Académie de Créteil depuis 1998, la formation des élèves reste relativement récente. “Dans mon établissement, où l’on compte 4 formateurs (deux professeurs d’éducation physique et sportive (EPS), une infirmière et un conseiller principal d’éducation (CPE), on était un peu réticent à cette idée au départ. Et puis, après quelques minutes de formation, on a compris qu’il était absolument nécessaire d’associer les élèves“, témoigne Diana Simoes, prof d’EPS au collège Elsa-Triolet, à Champigny-sur-Marne. “Dans nos échanges avec eux, on a compris que le besoin était réel. Dorénavant, ils savent quoi faire en cas de situations exceptionnelles. Même s’il ne s’agit que d’appeler les secours et de le faire correctement : ils l’ont travaillé et peuvent s’emparer de la situation. C’est valorisant pour eux-mêmes, pour leur famille et pour leurs amis. C’est quelque chose qu’il leur est facile d’apprendre, car cela a du sens.”
Objectif affiché du ministère : former au moins 50% des élèves de troisième au PSC1 dès la fin de l’année scolaire et jusqu’à 70% en 2019. Tous les élèves bénéficieront également d’une initiation de deux heures aux “gestes qui sauvent” , dans la continuité d’une campagne initiée après les attentats de novembre 2015 et portée notamment par la Croix-Rouge. Enfin, les 400 000 élèves ayant un mandat (délégué de classe, élus au conseil de la vie lycéenne, …) bénéficieront de cette formation PSC1 ou de l’initiation, en fonction des modules dispensés dans l’établissement. “On doit développer une culture commune de la sécurité, savoir quels gestes adopter”, motive la ministre.
D’ici la fin de l’année scolaire, 1,2 millions d’élèves seront donc initiés ou formés aux premiers secours. Du côté du personnel éducatif et encadrants, qui compte déjà 7000 formateurs, dont 517 dans le Val-de-Marne, l’objectif est d’atteindre 10000, et d’avoir également 300 formateurs de formateurs (contre 200 actuellement) pendant l’année scolaire. C’est d’ailleurs sur eux que repose le dispositif. Les événements qui ont frappé la France depuis le mois de janvier 2015 ont incité la multiplication de ce genre d’initiatives, dans toutes les structures accueillant du public.
Le psc1 se fait en 8 heures et non 7 heures comme annoncé dans l’article. De plus, en fonction du public, cette durée peut être augmentée.
Un moniteur en PSC1 ne peut pas former plus de 10 élèves à la fois.
Pour une classe de 30 élèves, c’est donc 24 heures de cours à caser. Pour un collège de 600 élèves, cela représente 480 heures de cours, soit 14 semaines à 35 heures.
Le tout sans moyen supplémentaire… L’intention est bonne, mais comment faire ?
Dans mon établissement de 1300 élèves, une seule monitrice. Former tous les élèves, cela représente à quelque chose près, un an de travail rien que pour cela…. Quid de ses autres fonctions ?
Bref, il est important de former les élèves, c’est évident … Mais pour le moment, impossible d’en former plus de 10 à 20 par an….
20/1300, soit 1,5% !!!!
Aucun personnel volontaire pour faire la formation de formateur en PSC1 (68 heures de formation).
On le voit, ce n’est pas si simple….
Je pense que cette formation ne concerne pas les 1300 élèves, mais seulement ceux de troisième, car il faut une certaine maturité. Pour la formation, il doit être possible de se rapprocher de la Croix Rouge et de la Protection Civile.
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“Aucun personnel volontaire pour faire la formation de formateur en PSC1” … Rien ne sera jamais possible à l’Éducation Nationale : opposés à toute réforme quelle qu’elle soit depuis 40 ans, rien ne peut se faire sans plus de moyens, sans plus d’effectifs, sans plus de formation … que personne ne veut suivre ! Résultat : écoles et collèges en échec, 120 000 jeunes qui partent sans aucune formation ni même base, enseignement professionnel à l’abandon, Bac considéré comme une validation du secondaire alors qu’il est le premier diplôme du supérieur, 30 ou 40 % des étudiants en Faculté qui abandonnent dans les deux premières années, … Et bien entendu les enseignants débutants affectés dans les zones les plus dures !
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Moi, en tant que ‘travailleur’ normal, j’ai suivi une formation à 18 ans et une autre vers 35 ans, le soir.
monsieur le “travailleur normal”, je me permets de vous répondre en tant que “travailleur normal” également.
L’âge minimal pour accéder au PC1 est de 10 ans, mes 1300 élèves sont tous plus âgés et donc tous concernés.
la croix rouge fait payer 60 euros la formation par personne. La facture s’élèverait donc à 78 000 euros…. Qui paye ?
En tant que travailleur normal, j’imagine que vous ne faites pas de bénévolat dans votre entreprise ? Nous non plus (quoi que…) . Là, c’est un an d’heures de travail à trouver , sans moyen humain en plus, sans argent en plus. Il faut supprimer des matières ? des cours ?
Le PSC1 est bien sûr et très indiscutablement très important à enseigner, mais voyez vous, je n’ai pas encore trouvé le moyen de le faire à si grande échelle…
🙂 Un travailleur normal travaille jusqu’à 18 h – 18 h 30 et souvent plus tard maintenant (mais je sais, vous êtes écrasés par la correction des devoirs et la préparation des cours chez vous) ; un travailleur normal n’a pas 15 j de vacances tous les trois mois et deux mois de vacances en été ; un travailleur normal se forme au secourisme le soir ou le weekend 🙂
Mais je sais, et je l’avais écrit : rien n’est possible à l’Éducation Nationale ; ce qui explique que de plus en plus de parents normaux, dès qu’ils en ont les moyens, mettent leurs enfants dans le privé. Normal !
monsieur,
vous commencez me semble t il à m’attaquer assez directement. Cela m’est peu agréable en fait… d’autant que vous confondez et mélangez pas mal de choses, ce qui est fort dommage…
J’ai été pour ma part formé au secourisme dans mon lycée, il y a fort longtemps, et je remercie mon lycée public pour cela.
je ne suis pas là pour attiser une guerre inutile public/privé ou prof versus le reste du monde.
vous parliez de secourisme, je vous ai répondu uniquement sur ce point, et je ne souhaite parler que de ce point.
Tout d’abord, j’aimerais vraiment beaucoup que tous les élèves soient formés, c’est en effet, et nous sommes d’accord sur ce point me semble t il, très utile !
mon observation est donc purement technique et pratique. pas du tout polémique !
1) le temps nécessaire à la formation de tous mes élèves est l’équivalent d’un emploi temps plein sur une année (130 séances de 8 heures).
2) dans l’établissement où je travaille, personne n’est payé à rien faire hélas, et donc aucune personne inoccupée n’est susceptible de faire ce travail.
3) le préalable à la formation des élèves est d’avoir une personne formée.
4) une seule personne dans mon établissement est formée
5) pour faire une session de secourisme, cette personne suspend ses fonctions habituelles, fonctions pourtant nécessaires, cela ne peut donc qu’être exceptionnel
6) pour être formateur dans l’éducation nationale, la formation doit être faite à l’éducation nationale ; en d’autres termes, une formation faite pendant nos “trop longues vacances” n’est pas reconnue.
7) les inscriptions au plan de formation académiques sont closes depuis le 19 septembre. les volontaires attendront l’an prochain. pour cette année 60 personnes pouvaient être formées sur toute l’académie..
mon propos est donc de dire que la formation de secourisme existe et c’est tant mieux ; mais que les moyens actuels ne permettent pas de former tous les élèves hélas.
Enfin, ayant des amis enseignants dans le privé, j’ai appris que la situation était la même pour eux, pas assez de formateurs.
bien cordialement monsieur,
je vous laisse, c’est l’heure de corriger mes copies…
Très bonne initiative, et il est heureux qu’elle rencontre un grand succès : le secourisme ne fait de vous ni un urgentiste ni un médecin, mais il enseigne les gestes de base à pratiquer (dont le massage cardiaque qui relève de l’extrême urgence), vous aide à garder votre calme là où d’autres paniquent, et est un des fondements de la citoyenneté. 50 % d’une classe d’âge peut être atteint chez les jeunes.
C’est une chose rendue obligatoire depuis le décret n° 2006-41 du 11 janvier 2006 !
13 ans (et plusieurs attentats) plus tard on donne enfin les moyens à l’éducation nationale!
Par contre il est désolant d’observer que des professeurs et autres encadrants sont réticents…
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