300 hectares à réaménager à Vitry-sur-Seine pour reconnecter la ville au fleuve malgré son faisceau ferroviaire, concilier activité économique -y compris industrielle- et vie urbaine, culturelle et résidentielle… tel est le colossal projet des Ardoines, dont l’un des enjeux, un nouveau port urbain, a récemment fait l’objet d’une concertation publique. Un projet aujourd’hui en quête de leviers financiers de l’Etat pour avancer.
Porté par deux zac (Ardoines et Vitry centre) et intégré dans l’Opération d’intérêt national (OIN) Orly-Seine Amont créée en 2007, réaffirmé dans le cadre du Contrat de développement territorial passé entre l’Etat et les collectivités en 2013, ce projet immense mais d’autant plus compliqué qu’il ne se développe pas à partir de terrains vierges mais d’un territoire profondément marqué par son passé industriel, attend aujourd’hui ses leviers financiers pour débloquer ses points noirs et amorcer ses gros investissements, après avoir achevé sa phase d’étude (quelques 30 millions €) et procédé à ses premières acquisitions foncières via l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France (60 millions d’euros).
Sans l’engagement de l’Etat, on ne peut plus avancer sur ce projet“, prévient Jean-Claude Kennedy, maire PCF de Vitry-sur-Seine, qui organisait ce jeudi 23 juin une conférence de presse sur le sujet. Parmi les points noirs, la pollution des sols par exemple, qui empêche pour l’instant la construction du collège. “Pour construire un collège en mesure d’accueillir 600 élèves, la dépollution du terrain coûte 8 millions d’euros“, précise Pascal Savoldelli, vice-président PCF du Conseil départemental, qui propose la création d’un fonds d’aménagement national pour la dépollution des sols. Il s’agit aussi d’amorcer les investissements les plus lourds. “Rien qu’ici, sur la future gare des Ardoines qui sera surélevée de 5 mètres : il faudra 17 millions d’euros pour renforcer les sols et les préparer à une telle infrastructure“, cite Jean-Claude Kennedy.
Des projets sont déjà en cours, à l’instar de la construction d’une gare du Grand Paris Express sur la ligne 15 Sud (Les Ardoines), le passage de la future ligne Tzen 5. Un nouveau pont doit également être construit des voies ferrées, prolongé ensuite au-dessus la Seine – si les financements suivent. Des investissements privés ont aussi été engagés, de l’ordre de 300 millions d’euros. Sanofi a notamment reconfiguré son site pour le tourner vers la future gare et Air Liquide inaugurera à l’automne ses nouveaux sites de production et de recherche appliquée. “Comment leur expliquer aujourd’hui que l’opération patine ?“, demandent les élus, rappelant les 20 000 emplois à la clef, et les 8000 logements.
“Le projet est entouré d’enjeux très forts : il ne peut pas être réaliser sans un partenariat étroit entre les collectivités territoriales, les aménageurs et l’Etat“, insiste Michel Leprêtre.”Evidemment, l’Etat ne doit pas être le seul à mettre la main à la poche, mais c’est lui qui peut insuffler cette dynamique et créer les conditions de réalisation de ce grand projet“, reprend Pascal Savoldelli.
C’est dans ce contexte que les élus ont écrit au Premier ministre, Manuel Valls, pour demander des gages. “On était heureux de voir l’Etat s’engager lors de la visite de François Hollande au Mac Val, en 2015, on attend maintenant qu’il tienne parole“, demande Pascal Savoldelli, qui promet de rendre visite au Premier ministre si le courrier des élus ne reçoit pas de réponse.
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