Comment lutter contre l’exploitation des jeunes prostituées nigérianes dans le bois de Vincennes, telle est la question qu’avait préparée Christian Cambon, sénateur-maire LR de Saint-Maurice, à l’occasion de la séance de questions au gouvernement. Ce jeudi 30 juin, c’est le secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé qui a répondu, reconnaissant le problème.
Ci-dessous le détail des questions et réponses
Question de Christian Cambon
“De jeunes prostituées nigérianes sont scandaleusement exploitées dans le bois de Vincennes, où stationnent en file indienne jusqu’à une centaine de camionnettes réservées aux plus anciennes, qui peuvent ainsi recevoir leurs clients contre 1 000 euros versés à leur protecteur. Les plus jeunes, qui donnent souvent l’impression d’être mineures, doivent se contenter des espaces verts du bois. Ces femmes sont sous l’emprise d’un réseau de prostitution pyramidal dirigé depuis le Nigéria. On voit ainsi prospérer une nouveau commerce triangulaire : les victimes sont conduites en voiture ou en car depuis le Nigéria jusqu’en Libye, avant de passer par bateau en Italie. Pour les différencier des autres migrants et marquer leur valeur, elles sont vêtues de vêtements blancs ou clairs et placées au centre pour ne pas tomber à l’eau… À leur arrivée en France, les promesses d’une vie étudiante se transforment en une prostitution d’abattage. Elles commencent à travailler sur les trottoirs du quartier de la Goutte d’Or, puis sont envoyées au bois de Vincennes. Cette situation pose un véritable problème de santé publique. Sous l’emprise d’anciennes prostituées nigérianes, elles doivent rembourser 60 000 euros pour leur voyage. Au pays, un sorcier leur a jeté un sort menaçant la sécurité de leur famille si elles ne se soumettaient pas. Une dizaine de gangs armés ultraviolents gèrent ces réseaux de traite en région parisienne. Qu’entend faire le Gouvernement pour protéger ces malheureuses et lutter contre cette atteinte invraisemblable à la dignité humaine ?”
“Les réseaux de traite fonctionnent principalement sur la proxénétisation d’anciennes prostituées qui achètent et exploitent à leur tour de jeunes femmes de leurs pays”
Réponse de Jean-Vincent Placé, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’État et de la simplification
“Même si les indicateurs sont à la baisse, la prostitution des Nigérianes perdure à Paris, essentiellement dans le XVIIIe arrondissement et le bois de Vincennes. Les réseaux de traite fonctionnent principalement sur la proxénétisation d’anciennes prostituées qui achètent et exploitent à leur tour de jeunes femmes de leurs pays, en les soumettant, vous l’avez dit, à des rites vaudous. Les tarifs sont dérisoires, les profits considérables. Le ministère de l’intérieur est mobilisé pour combattre ce phénomène. L’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) coordonne l’action de la police et de la gendarmerie et facilite la coopération internationale en vue de la saisie des biens frauduleusement acquis. Début juin, un réseau a été démantelé à Sarcelles, comme dans l’Albigeois en février. En 2015, pas moins de sept réseaux avaient été démantelés à Paris, et vingt-et-une personnes ont été incarcérées dans le cadre de trois affaires depuis le début de l’année. L’État vient en aide à celles qui brisent la loi du silence. C’est précisément l’objet de la loi du 13 février 2016, que le Gouvernement a veillé à mettre en oeuvre rapidement.”
Réponse de Christian Cambon
“Peut-on tolérer cette exploitation effroyable à quelques centaines de mètres du château de Vincennes où siégerait le président de la République en cas de crise ? Le bois de Vincennes ne peut pas être le réceptacle de tous les malheurs du monde : deux cents SDF y vivent déjà.”
Vidéo de l’échange
La “loi du 13 février 2016” dont parle le sous-ministre est sans doute la loi du 14 avril 2016…
Les journaux avaient surtout mentionné la pénalisation du client, et la fin du délit de racolage.
La loi contient aussi de nombreux articles de “Dispositions relatives à l’accompagnement des victimes de la prostitution”, notamment des aides et le recours à des associations.
Par contre, coté “Renforcement des moyens de lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle” pas grand chose, en dehors de la protection des personnes qui acceptent de témoigner. Les parlementaires jugeaient-ils la loi suffisante sur ce sujet ?
Mais la loi n’est pas tout, encore faudrait-il connaitre les effectifs et moyens mis en oeuvre contre “le proxénétisme et la traite des êtres humains”.
M. Placé se félicite de “sept réseaux démantelés à Paris en 2015”, et en banlieue combien ? Et au bois de Vincennes ?
petite erreur : loi du 13 avril 2016 …
merci Monique,
Car les commentaires précédents sont tout simplement abjects, hors propos et dénués de sens moral
Super les commentaires précédents ! Il ne vous vient pas à l’idée qu’une femme, qu’elle soit Nigériane ou française ou bien d’Europe de l’est soit tout simplement un être humain qui, en l’occurrence, aurait besoin de l’aide humanitaire des individus se sentant concernés par le rejet de l’esclavage ? Parce que renvoyer ces “gens” dans leur pays d’origine, c’est à peu près tout ce que ces messieurs (les 4 qui viennent d’écrire) sont capables de proposer ? Bande d’affreux, moi ce qui me vient à l’esprit c’est de casser ces réseaux mafieux et de permettre à ces femmes de sortir de cet enfer de la prostitution obligée en les hébergeant dans un premier temps et en leur demandant si elles veulent rentrer chez elle et, par ailleurs, organiser une véritable négociation auprès des gouvernements d’où elles viennent et qui sont probablement complices, l’esclavage humain n’est pas terminé, il faut faire cesser cela et cela ne pourra se faire que si nos hommes politiques bien pensants ont envie de faire cesser cela…mais de cela je doute ! Alors arrêtez votre hypocrisie et bouger votre petit cul de politiciens en remplaçant vos faux semblant par un peu de moralité
!
bon raisonnement madame mais hélas pour faire bouger il faut des volontés et nos dirigeants n’ en ont guère
bien à vous
Comment lutter ?? Ils sont sérieux là ? La réponse est simple : en rétablissant de vraies frontières, tout simplement.
Et en renvoyant définitivement toutes ces personnes dans leur pays d’origine
Dans la mer, pas facile …
Mais si, il faut juste un peu de volonté. Les bateaux ne sont pas obligés d’accoster sur les rives de l’UE, les sans papiers ne sont pas obligés de sortir des centres de rétention vers l’UE, ils peuvent même y rester tant qu’ils n’indiquent pas leur pays d’origine.
Il suffit de réserver l’entrée aux seuls et vrais réfugiés, à condition qu’il n’y ait pas de doute sur la réalité de leur situation.
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