Société | | 30/06/2016
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Traite de femmes nigériannes au bois de Vincennes: le ministre répond à Christian Cambon

Traite de femmes nigériannes au bois de Vincennes: le ministre répond à Christian Cambon

Comment lutter contre l’exploitation des jeunes prostituées nigérianes dans le bois de Vincennes, telle est la question qu’avait préparée Christian Cambon, sénateur-maire LR de Saint-Maurice, à l’occasion de la séance de questions au gouvernement. Ce jeudi 30 juin, c’est le secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé qui a répondu, reconnaissant le problème.

Ci-dessous le détail des questions et réponses

Question de Christian Cambon
“De jeunes prostituées nigérianes sont scandaleusement exploitées dans le bois de Vincennes, où stationnent en file indienne jusqu’à une centaine de camionnettes réservées aux plus anciennes, qui peuvent ainsi recevoir leurs clients contre 1 000 euros versés à leur protecteur. Les plus jeunes, qui donnent souvent l’impression d’être mineures, doivent se contenter des espaces verts du bois. Ces femmes sont sous l’emprise d’un réseau de prostitution pyramidal dirigé depuis le Nigéria. On voit ainsi prospérer une nouveau commerce triangulaire : les victimes sont conduites en voiture ou en car depuis le Nigéria jusqu’en Libye, avant de passer par bateau en Italie. Pour les différencier des autres migrants et marquer leur valeur, elles sont vêtues de vêtements blancs ou clairs et placées au centre pour ne pas tomber à l’eau… À leur arrivée en France, les promesses d’une vie étudiante se transforment en une prostitution d’abattage. Elles commencent à travailler sur les trottoirs du quartier de la Goutte d’Or, puis sont envoyées au bois de Vincennes. Cette situation pose un véritable problème de santé publique. Sous l’emprise d’anciennes prostituées nigérianes, elles doivent rembourser 60 000 euros pour leur voyage. Au pays, un sorcier leur a jeté un sort menaçant la sécurité de leur famille si elles ne se soumettaient pas. Une dizaine de gangs armés ultraviolents gèrent ces réseaux de traite en région parisienne. Qu’entend faire le Gouvernement pour protéger ces malheureuses et lutter contre cette atteinte invraisemblable à la dignité humaine ?

Les réseaux de traite fonctionnent principalement sur la proxénétisation d’anciennes prostituées qui achètent et exploitent à leur tour de jeunes femmes de leurs pays”

Réponse de Jean-Vincent Placé, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’État et de la simplification
“Même si les indicateurs sont à la baisse, la prostitution des Nigérianes perdure à Paris, essentiellement dans le XVIIIe arrondissement et le bois de Vincennes. Les réseaux de traite fonctionnent principalement sur la proxénétisation d’anciennes prostituées qui achètent et exploitent à leur tour de jeunes femmes de leurs pays, en les soumettant, vous l’avez dit, à des rites vaudous. Les tarifs sont dérisoires, les profits considérables. Le ministère de l’intérieur est mobilisé pour combattre ce phénomène. L’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) coordonne l’action de la police et de la gendarmerie et facilite la coopération internationale en vue de la saisie des biens frauduleusement acquis. Début juin, un réseau a été démantelé à Sarcelles, comme dans l’Albigeois en février. En 2015, pas moins de sept réseaux avaient été démantelés à Paris, et vingt-et-une personnes ont été incarcérées dans le cadre de trois affaires depuis le début de l’année. L’État vient en aide à celles qui brisent la loi du silence. C’est précisément l’objet de la loi du 13 février 2016, que le Gouvernement a veillé à mettre en oeuvre rapidement.”
Réponse de Christian Cambon
“Peut-on tolérer cette exploitation effroyable à quelques centaines de mètres du château de Vincennes où siégerait le président de la République en cas de crise ? Le bois de Vincennes ne peut pas être le réceptacle de tous les malheurs du monde : deux cents SDF y vivent déjà.”

Vidéo de l’échange

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