Les travaux du Grand Paris Express, le chantier du siècle, permettent aussi de se replonger des centaines d’années en arrière… A l’occasion de la fouille préalable à la future gare de Vitry-Centre, qui longe l’avenue Maximilien Robespierre, les archéologues ont mis à jour une impressionnante nécropole médiévale…
“On peut estimer trouver 250 sépultures sur cette parcelle” , indique Sébastien Poignant, chef d’opérations à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). “L’intérêt de ce site, c’est sa durée d’occupation dans le temps : cette nécropole a sans doute servi pendant 400 ou 500 ans, entre le IVe et le VIIIe siècle après JC. On peut penser que plusieurs corps ont été déposés dans une même sépulture, vu la période étendue” détaille l’archéologue. D’autres nécropoles médiévales ont été découvertes, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), mais elles ont été occupées “seulement” pendant un ou deux siècles. Des coffres en plâtre, datant du VIe siècle, à ceux en pierre du VIIe siècle, en passant par les épingles en or ou les ceintures en métal retrouvés aux abords des sépultures, la nécropole de Vitry est riche d’enseignements sur les techniques d’inhumation pratiquées dans la région francilienne à travers les siècles.
“La région francilienne concentre un tiers des chercheurs français. On y trouve parmi les plus grands spécialistes du Mexique, de la Grèce, de l’Egypte… Mais les premiers temps chrétiens de Paris sont très méconnus” , explique Dominique Garcia, président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et docteur en archéologie de l’Université Paul-Valéry à Montpellier. “Avec ce chantier, on constate que cette gare prend la suite d’un lieu qui a une histoire très riche. Comme d’autres domaines, l’archéologie peut créer du lien social et les habitants ont besoin de repères dans l’espace et dans le temps. En leur montrant le vécu des lieux, on les incite aussi à mieux les respecter” , estime l’universitaire qui remettra un rapport de fouilles à la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) à la fin du chantier, en novembre.
Une fois les échantillons prélevés sur le site et mis en sécurité, c’est Sébastien Poignant, chef de chantier mais aussi médiéviste spécialiste du Haut Moyen-Âge (IVe – VIIIe siècle).qui reprendra les commandes de l’équipe scientifique chargée de les analyser.
Venu visiter le chantier avec le président du directoire de la SGP (Société du Grand Paris Express, maître d’ouvrage du chantier Grand Paris Express) Philippe Yvin, et celui de l’Inrap, le maire PCF de Vitry-sur-Seine, Jean-Claude Kennedy, a émis l’idée d’ouvrir le chantier au public ou d’organiser une exposition pour restituer le travail effectué.
Selon Dominique Garcia, au moins vingt chantiers semblables à celui de Vitry-sur-Seine pourraient être mis à jour à l’occasion des fouilles préalables au chantier du Grand Paris Express.
Moi, je ferais bien un petit musée dans la gare de Vitry-centre pour montrer ce qu’il y avait la gare.
RIRE : Espérons que ceci présage de l’enterrement du projet de métro du CG94, lui aussi en sursis …
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