Réfugiés | | 17/10/2016
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Second foyer de réfugiés à Chevilly-Larue: colère des élus

Second foyer de réfugiés à Chevilly-Larue: colère des élus

En janvier déjà, l’hypothèse d’une second accueil collectif de migrants à Chevilly-Larue avait fait polémique. Sa confirmation il ay a quelques jours suscite la colère.

Depuis octobre 2015, la ville accueille environ 70 réfugiés hommes seuls dans son ancienne gendarmerie, suite à l’évacuation du lycée parisien Jean Quarré en octobre 2015. Fin décembre, la maire PCF de la ville, Stéphanie Daumin,  a reçu un coup de fil du sous-préfet de sa circonscription pour lui annoncer que l’ex-foyer de jeunes travailleurs de la rue du Béarn, aujourd’hui désaffecté, serait également transformé en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). A l’époque, l’élue avait alors réagi en exigeant un accueil partagé entre les villes, et fait voté à l’unanimité une motion contre ce projet lors de la séance du Conseil municipal de février 2016.  La préfecture avait alors fait savoir que rien n’était décidé, et que si des places étaient ouvertes à Chevilly, ce serait en remplacement du centre actuel. Mais il y a quelques jours, l’élue a reçu un nouveau courrier, de la préfecture de région cette fois, lui indiquant sa décision de transformer l’ancien foyer de jeunes travailleurs en centre d’hébergement d’urgence d’une capacité de 220 places pour accueillir des réfugiés victimes de la guerre dans leurs pays d’origine. De quoi susciter à nouveau la colère de l’élue qui a décidé de dénoncer cette décision. La maire de la ville vient d’envoyer une lettre aux habitants pour les prévenir du projet et son refus, les invitant à une réunion publique sur le sujet. Le président du groupe d’opposition LR, Patrick Vicériat a également fait part de son opposition au projet.

Bien sûr, notre pays et les autres grandes nations d’Europe doivent exercer leur solidarité à l’égard de ces centaines de milliers de personnes qui ont été contraintes de quitter leur logement, leur emploi, leur vie, pour fuir les atrocités. C’est imprégnée de cette valeur d’accueil que j’ai soutenu, avec l’accord de l’ensemble du Conseil municipal, l’implantation d’un centre d’hébergement d’urgence de 75 places en novembre 2015 dans l’ancienne gendarmerie de notre commune. Ces locaux offrent en effet de bonnes conditions d’accueil et d’accompagnement, avec un niveau de confort respectueux de la dignité humaine et une taille de structure adaptée aux capacités de notre commune, dans un environnement favorable à tous. Avec ce centre d’hébergement, notre commune a été la seule du département mise à contribution avec Fontenay-sous- Bois. Depuis, un gymnase a été provisoirement réquisitionné à Cachan et un centre d’hébergement de 320 places est prévu sur la commune d’Ivry. Quelques places d’un hôtel social ont également été mobilisées à Thiais. Les autres communes n’ont pas été sollicitées. J’estime donc qu’à ce jour, notre commune joue déjà pleinement son rôle de solidarité, et que ce sont désormais les autres communes du département qui doivent se mobiliser. Cela est d’autant plus vrai que l’ancien foyer de jeunes travailleurs qui a attiré le regard du Préfet est totalement inadapté à un tel accueil. Constitué de quelques 250 cellules de 9 m², le bâtiment a été jugé trop vétuste par les pouvoirs publics il y a quelques années. Désaffecté depuis 3 ans et partiellement détruit à l’intérieur, il est voué à la démolition. Dépenser plus de 2 millions d’euros pour un désamiantage et une remise en état des locaux, sans que cela ne se traduise par une quelconque amélioration des conditions de vie pour les personnes accueillies, est un non-sens. Il serait beaucoup plus efficace, moins cher et plus rapide d’installer sur des terrains vacants dans le département des structures légères correctement aménagées. Aussi, j’ai immédiatement fait part au Préfet de Région de ma totale opposition à cette décision, opposition que le Conseil municipal avait eu l’occasion de manifester officiellement en février dernier avec une motion adoptée alors à l’unanimité“, indique l’élue dans sa lettre aux habitants, les invitant à une réunion publique mardi 18 octobre à 19h30 au théâtre André Malraux,  réunion à laquelle la maire indique avoir également convié les décideurs publics d’État.

Président du groupe LR-UDI au Conseil municipal de Chevilly-Larue, Patrick Vicériat a également fait part de sa ferme opposition et prévient qu’il prendra toutes les initiatives nécessaires pour mobiliser la population contre ce projet. “Plus de 220 migrants seraient hébergés dans ce bâtiment pourtant voué à la démolition. Cela nécessiterait plusieurs millions d’euros de travaux, c’est-à-dire un coût exorbitant, et cela au moment où tant de nos concitoyens ont du mal à se loger“, dénonce l’élu qui déplore “une décision arbitraire du Préfet prise sans aucune concertation avec la population locale, et ses représentants“.

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