Et si la Seine et ses affluents (Marne et Yonne) sortaient de leur lit ? Si l’Île-de-France connaissait au 21 e siècle une inondation comme celle de 1910 ? Comment évacuer les personnes sinistrées, rétablir le courant, purifier l’eau potable, prendre en charge les blessés, déblayer le réseau routier et métropolitain, mobiliser les compétences de tous ? Pour anticiper une telle crise dans une agglomération nettement plus dense et peuplée qu’il y a cent ans, un exercice géant, UE Séquana 2016, se tient pendant une dizaine de jours, sous l’égide de la préfecture de police de Paris.
Durant toute cette semaine, sera simulée la montée des eaux, avant la décrue la semaine prochaine. Les relevés de hauteur du niveau d’eau théoriques seront ainsi de 5,50 mètres à Paris-Austerlitz le lundi 7 mars, 7,13 mètres le jeudi 10 mars et jusqu’à 8,13 mètres le weekend des 12 et 13 mars, pic de la crue. La décrue sera ensuite simulée du 15 au 18 mars 2016.
Pour mener à bien cette opération, tous les services concernés vont être mobilisés : l’Union européenne via son mécanisme européen de protection civile, le Centre interministériel de crise (CIC) piloté par le ministère de l’Intérieur, l’ensemble des services de l’État dont les préfectures concernées par le risque inondation qui activeront leur Centre opérationnel départemental (COD), les collectivités territoriales (villes, départements), les opérateurs de réseaux d’électricité, d’eau, les hôpitaux, des associations… L’objectif est de travailler sur la concertation entre tous ces acteurs pour coordonner au mieux les actions de chacun et gagner en efficacité en évitant la cacophonie d’initiatives dans tous les sens.
L’enjeu est de taille. Selon une étude de l’OCDE réalisée en 2013, une crue centennale de la Seine (une chance sur 100 de se produire chaque année) occasionnerait 5 millions de personnes sinistrées, affecterait 400 000 emplois, provoquerait 30 milliards d’euros de dommages matériel et laisserait 1,5 millions de personnes sans électricité et 1,3 millions et la coupure d’accès à l’eau potable pour 1,3 millions sans eau. Au confluent de la Seine et de la Marne, le Val-de-Marne serait un des territoires les plus fortement touchés avec un quart de sa population directement concernée, notamment dans des communes comme Alfortville qui seraient quasi intégralement inondée. Le département, qui organise déjà des exercices de prévention depuis 2007, sera partie prenante de Sequana 2016 avec des premiers exercices dès le 3 mars. Concrètement, les opérations consistent en des fermetures de brèches, tests de vannes et motopompes, protection des équipements d’assainissement, évacuations, mais aussi démontage d’un carrefour à feux, transferts de postes de commande… Voir ci-dessous l’agenda des opérations en Val-de-Marne.
L’exercice le plus spectaculaire aura lieu à Valenton le samedi 12 mars. Le parc départemental de la Plage bleue sera virtuellement inondé de 8h à 14h donnant lieu à l’évacuation d’une maison de retraite par hélicoptères et embarcations, la recherche de personnes disparues avec des chiens, l’ installation d’une unité de traitement de l’eau, d’un camp et d’un poste médical avancé… D’autre simulations auront lieu au Canal de Saint-Denis (93), au Port de Limay (78), au Port de Gennevilliers (92), au camp de gendarmerie de Beynes (78), au bassin de la Villette et au Champ de Mars, à Paris.
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Pour un avant-goût virtuel des conséquences d’une telle inondation en Val-de-Marne, la préfecture de police a réalisé une vidéo très explicite, voir ci-dessous.
Voir aussi le documentaire de la ville d’Alfortville sur la crue de 1910.
Agenda des opérations en Val-de-Marne
Jeudi 3 mars : fermeture des brèches à Ablon-sur-Seine – Villeneuve-le-Roi et test des vannes et motopompes
Lundi 7 mars : fermeture des brèches à Choisy-le-Roi
Mardi 8 mars : fermeture des brèches au niveau des murettes anti-crue à Joinville-le-Pont / Saint Maur-des-Fossés
Mardi 8 mars 2016 : transfert du Poste de commande central
Mercredi 9 mars : démontage d’un carrefour à feux
Mercredi 9 mars : simulation de l’évacuation du site de DSEA-Mesly à Maisons-Alfort
Mercredi 9 mars : démontage des points de mesure (mesures conservatoires – équipements sensibles) à Saint-Maur-des-Fossés et Vitry-sur-Seine
Samedi 12 mars : grande opération terrain au Parc départemental de la Plage-Bleue : simulation d’évacuation d’une maison de retraite par hélicoptères et embarcations ;
d’évacuation d’îlots par moyens héliportés et embarcations ; de recherches de personnes disparues au moyen d’équipes cynotechniques ; d’installation d’une unité de traitement de l’eau et d’installation d’un camp et d’un Poste Médical Avancé.
Quand comptez-vous données les informations aux riverains classés dans les zone inondable ?
Brochure pratique des actions individuelles.
Contacts téléphonique internet pour connaitre l’avancement des crues de la Marne ou de la seine
Carte ou passe pour accès au parking les plus proches des zones non inondable.
Les Mairies ne devrais telle pas recenser et prévenir des aujourd’hui les personnes concerne ?
@ LESIEUR et autres :Bonnes questions, a mes yeux l’objectif premier est d’anticiper à la hausse le cycle de crue centennale, ce qui doit arriver arrivera.Lempleur est conditionné par l’urbanisation, celle-ci existe il faut donc faire avec, donc tenir compte des données à notre diposition pour gérer au mieux une catastrophe de grande ampleur et ce ce en ne minorant pas les risques en se basant sur 1910.
Tenir compte en premier lieu de l’humain: logement, ravitaillement, risque d’épidémie -des entreprises: continuation d’activité en site déplacé (back-up des S.I) idem pour les administrations.
Certainnes villes pensent être à l’habrit mais toujours sur un constat 1910. La plaine de villeneuve Dt georges à St Maur sont par le sous-sol en confluence Seine/Marne. Le jour maudit ou cette crue aura lieu toutes les polutions enfouies referont surface, l’humain impacté aura bien du mal et du temps avant re retrouver son lieu de résidence viable. En effet très bonnes questions …! mais qui pour répondre, sachant que chaques points soulevés entrainent d’autres questions…! mais qui pour nous répondre ??? voir qui y pense vraiment ???
Bonjour,
en même temps que ce spectacle on apprend sur 94 citoyens qu’un projet de longue date destiné à diminuer la crue n’est pas financé.
Dans le genre grands travaux ce serait plus que rentable vu l’énormité des dégâts annoncés et bon pour l’économie
Lionel
Souvenons nous de la secheresse de l’été 2003, contre les phénomènes météo nous ne pouvons qu’anticiper et souvenons nous que contre l’eau, nous ne pouvons faire que très peu de choses…!
c’est bien pour celà qu’il faut mettre tous les moyens humains et intellectuels au service d’une cause “catastrophe” qui à terme est innéluctable.
Mais si effectivement l’ U E est dans la boucle, il n’y a plus ancun souci à se faire…! T V B
L’Union Européenne soutient le petit film d’animation, ça signifie probablement que rien ne sera entrepris par les autorités pour prévenir et éviter la crue.
Bonjour,
D’ou l’utilité d’avoir un P P R I, mais un PPRI qui soit adapté a notre époque , la topographahie des sols de 1910 n’a plus rien à voir avec celle de notre époque de nouvelles voies de chemin de fer ont été creusées, des auto-routes et déviations réalisées, les entreprises sont en majorités dans le lit entre seine et marne.
La station d’épurration de CRETEIL au même niveau que les anciennes gravières qui aujourd’hui regorgent d’eau, entre la boucle de St Maur et Villeneuve St Georges le niveau est presque identique et ce couloir est urbanisé à mort. en 1910 dans ce secteur c’etait des champs de bétteraves qui étaient innondée et les sols n’étaient pas polllués comme de nos jours.
Le p p r i doit tenir compte non seulement du risque de débordement, mais également et un premier lieu de celui de submeetion nous vivons sur des éponges, combien de citoyens aujourd’hui sont équipés de pompes de relevages pour contrer de simples orages ???? les entreprises ont elles des back-up leurs perméttant le cas échéant de continuer leur activités en sit déplacés ??? ect, ect…!
En complment ci-dessous ce site internet qui se base sur une simulation crue 1910, mais personne n’envisage que cette crue soit suppérieur de simplement 50 centimêtres, je vous laisse juges !!!
http://carto.iau-idf.fr/webapps/cartoviz/?r=0.6259243187960237
Sinon vous trouverer des sites égoîstes vous permettant de savoir si votre secteur est concerné, il faut savoir que lorsque cette crue aura lieu, c’est l’économie complète de la région IDF ” le T11 paralysé plusieurs semaines”qui sera sinistrée de façon bien pire que l’état d’urgence !
Merci pour ce lien très intéressant, je ne connaissais pas ce site. En tout cas, ça fait mentir M Raymond94 pour Créteil l’Echat : seuls les logements sociaux sont en dehors de la zone inondable. Sinon, le Rectorat est insubmersible, ça ne va pas plaire aux profs.
De toute manière, si crue il y a, on sera dans la merde, l’eau, le gaz et l’électricité seront coupés, même dans certaines zones non touchées. Donc comment feront les gens pour se nourrir?
Et les bébés?
Bref, rien n’est encore prévu pour aider les gens, pour le moment on protège les installations (métros, bâtiments, etc…).
Puis ensuite, faudra tout refaire, les fondations des immeubles qui seront restées trop longtemps sous l’eau devront être consolidées, donc des factures énormes pour certains petits propriétaires. L’Etat indemnisera-t-il?
De plus, on devait construire de nouveaux bassins de rétention, pourquoi n’est-ce toujours pas fait?
Pratiquement tout le VdM est en zone inondable, ce sont nos politiciens qui ont favorisé cela en rendant les terrains constructibles.
Ils devront donc rendre des comptes.
Les palais de justice et les prisons seront blindés.
Cela fait 40 ans que l’on annonce la crue du siècle, c’est sur qu’un jour cela se produira et vous pourrez dire : je vous avais prévenu
Lorsque cette crue arrivera (cela a failli se produire il y a quelques années), le tiers de Saint Maur sera sous les eaux, comme en 1910 ; les zones les plus touchées (quartier de La Pie en bordure de Marne, 2 m d’eau) sont bien entendu les seules zones de St Maur où il y a des logements sociaux (construits il y a plus de vingt ans). Créteil, Ivry, Maison Alfort, et plein d’autres communes seront dans une situation comparable ou pire. Depuis 1910 on a urbanisé sans aménagements (remblais) en totale irresponsabilité, mais maintenant il faut faire semblant de réagir … Je serai curieux de savoir comment St Maur pourra donner à boire et à manger, soigner les malades, palier à l’absence de salaires pour des familles entières, stocker les voitures hors des zones inondables, éviter les pillages ! Le XX ème siècle fut le siècle des horreurs et de l’inconscience.
Ne généralisez pas, à Bry c’est le quartier résidentiel qui sera entièrement sous l’eau.
Des communes riveraines de la Marne comme Chennevières, Le Perreux, Nogent, etc sont plus à l’abri en raison de leur altitude moyenne.
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