Il fait partie de ces professionnels qui donnent de leur temps chaque semaine, pour faire fonctionner la justice. Le Tribunal de Commerce de Créteil, Serge Segal en a franchi la porte pour la première fois en 2002, sur les suggestions d’un ami.
A 57 ans, cet ancien HEC venait de quitter l’entreprise d’ingénierie dans laquelle il avait effectué l’essentiel de sa carrière. En plus de ses missions professionnelles, donner de son temps au Tribunal de Commerce l’avait séduit. “A l’époque, le Tribunal était présidé par Christian Rousselin, se souvient le juge qui vient de raccrocher. Elus pour un mandat initial de deux ans, les juges consulaires peuvent ensuite être réélus trois fois maximum pour des mandats de quatre ans, soit quatorze ans maximum. Ils peuvent ensuite re-postuler un an après.
“J’ai traité beaucoup d’affaires contentieuses, quelques procédures collectives également. Au fil du temps, les dossiers sont devenus de plus en plus complexes. Je me souviens en particulier d’une affaire de concurrence déloyale entre des entreprises renommées de la grande distribution, les sommes en jeu s’étaient chiffrées au départ en centaines de millions d’euros! J’ai vu aussi des chefs d’entreprise jouer un peu de leur vie, pour des créances qui auraient pu sembler peu considérables dans l’absolu, témoigne l’ancien juge. C’est difficile de juger à la fois en droit et en équité. Parfois, on a envie de défendre l’entrepreneur face à son banquier par exemple, mais le droit doit être respecté.”
Le temps, Serge Segal l’a donné à raison d’une journée de présence an audience par semaine et de une à deux autres journées pour rédiger. “Ce n’est jamais pareil. Il n’y a pas de routine. Des affaires qui peuvent sembler bateau au départ se révèlent très différentes.”
Un conseil pour les nouveaux ? “Etre humble, ne jamais considérer les choses comme allant de soi et beaucoup écouter les parties”, répond sans hésiter l’ancien juge consulaire. Les formations aussi, proposées par le Tribunal, et l’échange avec les autres juges. Désormais libéré de ces obligations, Jacques Ségal restera du reste encore un moment du côté du Tribunal pour aider les nouveaux juges.
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