Service Civique : beaucoup d’attentes et des expériences réussies en Val-de-Marne

Le forum a réunit près de 120 participants, principalement issus d’associations, mais aussi de la communauté éducative. “N’ayez pas peur des formalités administratives, le cadre juridique est très souple : il suffit de construire un projet, de fournir un dossier avec 5 documents et la DDCS répond dans un délai maximum de deux mois” , lance Bernard Zahra, directeur départemental de la cohésion sociale. Ses services, qui inauguraient à cette occasion l’ouverture d’une permanence hebdomadaire le mardi après-midi, peuvent accompagner les associations, structures et collectivités territoriales désireuses de solliciter un ou plusieurs Service Civique.

Les participants ont passé la matinée à échanger autour de leurs différentes expériences avec le Service Civique. “Je suis déjà éducateur dans un club de football de Villiers-sur-Marne, mais là, avec le District du Val-de-Marne, je suis au cœur du football” , se réjouit Madi, en service civique dans la structure, qui gère 180 clubs, 36000 licenciés et organise 11000 matchs par an. “Dans le département, comme au niveau national, 50% des licenciés sont des jeunes entre 7 et 18 ans, qui ont besoin d’un accompagnement, parfois sur les gestes les plus essentiels” , pense Madi. “Par exemple, en ce moment il fait très froid : certains enfants arrivent aux entraînements sans gants, sans bonnets, ils ont besoin d’être encadrés” . Pour les responsables du District, les jeunes engagés en Service civique sont un atout précieux. “C’est la quatrième année pour nous, et hormis quelques couacs la première année, tout se passe très bien” , témoigne Aurélien Faivre, en charge de ce sujet au District, qui a envoyé 30 jeunes dans les clubs du Val-de-Marne et des arrondissements limitrophes de Paris pour la saison 2015/2016. “Les retours sont très positifs” , se réjouit Thierry Mercier, le président du District, “agréablement surpris par la richesse des échanges” qu’il a eu pendant cette matinée. “On est sorti de notre petit milieu, le football, pour se rendre compte des attentes et besoins d’autres structures et voir si on ne peut pas travailler ensemble” .

Construire en réseau

Même écho chez ce représentant du Centre de loisirs de la jeunesse du Val-de-Marne (CLJ94), animé par des policiers. “Il faut qu’on puisse savoir qui fait quoi, et qui peut aider l’autre, pour les formations de secourisme par exemple” , lance le policier. “Mais nos Services civiques ont cette mission de formation” , lui répond Philippe Garcia, le vice-président de la Croix-Rouge du Val-de-Marne. Les échanges sont rapides et enjoués. “J’avoue que je ne savais pas trop pourquoi je venais à cette réunion” , confie la principale-adjoint d’un collège classé REP du département. “Je suis ravie, il y a un vrai réseau qui se met en place. Certains de mes élèves pourraient par exemple travailler avec l’US-Créteil-Lusitanos, ou les associations culturelles. Personne ne part sans m’avoir donné ses coordonnées !”  plaisante-t-elle. “Dans mon lycée, à Nogent-sur-Marne, j’ai recruté deux Services civiques, en charge de l’organisation de la Journée de la Laïcité, de la Journée contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, et la Journée de l’Europe. Ils ont pour mission de faire de ces journées des moments forts de partages de valeurs. […] Je vois presque le Service civique comme un rituel de passage à l’âge adulte” , anticipe une proviseure.

“On a constaté une très forte demande des jeunes, qui veulent un engagement citoyen, positif” , explique Thierry Leleu, préfet du Val-de-Marne, à l’initiative de l’organisation de ce forum. “Les jeunes veulent servir et ont compris que la République n’est pas quelque chose qu’on nous donne, c’est quelque chose qui se construit tous les jours.” En 2016, l’État espère accorder 110 000 agréments au niveau national. Parmi les 70000 recrutés en 2015 (contre 35000 en 2014), 80% l’étaient dans des associations.