L’édition 2016 des Théâtrales Charles Dullin a pulvérisé les records en terme de fréquentation. Au terme de ces cinq semaines de représentations dans le Val-de-Marne, ce-sont 12 000 billets qui ont été vendus. Retour sur cette édition avec Guillaume Hasson, son directeur passionné.
Quel bilan pour cette édition 2016 ?
Guillaume Hasson : C’est une édition de très bonne facture ! Les chiffres le prouvent, même s’il faut toujours s’en méfier, mais nous avons déjà dépassé ceux de 2014 qui était de 11 000 spectateurs. Avec 12 000 billets vendus cette année, chaque pièce devait être remplie à 80 %. C’est un festival qui a, depuis son changement de formule en 2003, trouvé une assise très forte dans le paysage départemental. Et aujourd’hui, il n’y a pas seulement le public du Val-de-Marne. Ce qu’on peut noter également, c’est le retentissement de ce festival auprès des professionnels du spectacle qui découvrent des créations pour leur propre théâtre par exemple. J’ai remarqué aussi que cette année, la presse nationale était plus mobilisée. L’édition a également été marquée aussi par la participation de deux nouvelles structures : le Pôle Culturel d’Alfortville et le Théâtre-Studio d’Alfortville.
Comment expliquer ce succès ?
Guillaume Hasson : Nous essayons de programmer au mieux : on tente de couvrir le champ du théâtre contemporain, celui adressé aussi au jeune public, on s’intéresse aux nouvelles écritures textuelles, aux petits et moyens formats… L’expérience nous aiguise le regard: on apprend à mieux analyser les spectacles. Et en connaissant aussi les directeurs, ou plutôt les directrices de théâtres, car dans le Val-de-Marne, il y a plus de femmes à la tête des théâtres que d’hommes! on sait ce qu’ils attendent, en fonction de leur public, de l’image qu’ils désirent renvoyer de leur lieu. La discussion se fait plus facilement… et la prise de risque aussi ! Cela a donné beaucoup plus de lisibilité à ce que peuvent être les Théâtrales aujourd’hui et donc plus de visibilité.
Qu’est-ce qui ressortait de cette édition ?
Guillaume Hasson : Surtout trois sujets : la position des femmes dans le monde d’aujourd’hui, la position du salarié au sein de l’entreprise – avec le spectacle Nobody, celui qui clôturait le festival – et l’ultra grande solitude qui amène à la dérive mentale. Le théâtre est le miroir du monde, par nature et par définition… Cette année aussi, on a organisé une Masterclass avec Christophe Honoré qui a ravi le public avec son humanité et sa simplicité.
L’identité des Théâtrales, ce sont aussi les Colporteurs ?
Guillaume Hasson : Oui, les colporteurs représentent entre 150 et 200 spectateurs que nous sommes allés chercher sur le terrain, dans les maisons de quartiers, dans les associations et que nous invitons à deux ou trois spectacles. Nous voulions ramener le public populaire dans le giron des Théâtrales. C’est une démarche profondément culturelle et je pense que les publics ont besoin de se rencontrer, quelques soient leurs origines sociales, géographiques ou culturelles. Parmi eux, il y a des gens qui sont aficionados, déjà avertis, d’autres qui aiment moins ou refusent de venir. Ils peuvent rencontrer les artistes, assister à des répétitions. Ils viennent aussi accompagnés, ce qui contribue à faire découvrir le théâtre à plus de spectateurs. A la fin du festival, nous avons organisé une réunion « bilan » avec eux pour avoir leurs ressentis, leurs critiques. Il y a un lien qui se créée entre nous : on les croise à la sortie des spectacles.
Pour en savoir plus, voir le site Internet des Théâtrales.
Bravo pour ce succès. Continuez et amplifiez le mouvement.
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