Testé depuis 2015 et généralisé à partir de 2017, le dispositif de Garantie jeune, qui consiste en l’accompagnement pendant un an de jeunes sans emploi et sortis du système scolaire ou de formation pour les aider à se mettre en phase avec le monde du travail, a démarré ce lundi 5 septembre dans le Val-de-Marne.
A Champigny-sur-Marne, 14 jeunes ont été accueillis. Leur objectif : trouver un emploi le plus rapidement possible. “Ce matin nous avons travaillé sur comment se présenter à un entretien sans lire son CV comme un robot, cela m’a beaucoup plu” , témoigne une jeune femme. Pour cette deuxième matinée d’accompagnement, les 14 jeunes ont dû créer une sorte de bouclier qui empêche que les œufs se cassent en cas de chute. “On a d’abord confectionné le bouclier avant de cibler la clientèle qui serait intéressée, apprendre à le présenter et en maîtriser les coups de fabrication” , détaille Karen Oberhofer, l’une des deux coordinatrices de cette première promotion campinoise. Clientèle, CV, maîtrise des coûts : des termes d’entreprise avec lesquels les bénéficiaires ne sont pas familiers.
Tous les ateliers dispensés par Karen Oberhofer et Sylviane Agache s’inscrivent dans le même principe : mettre les jeunes en situation. “On n’est pas à l’école” , insiste Karen. “On aide à faire, on accompagne, mais on ne fait pas à leur place” , précise-t-elle. Ainsi, Sylviane Agache demande aux jeunes de signer un contrat dans lequel elle a glissé un piège qui lui octroie le bénéfice de toutes les prestations sociales qui leur sont versés. “C’est pour leur apprendre à lire et décortiquer attentivement un contrat.” Les jeunes doivent aussi élire un délégué qui, à l’instar des élus du personnel, les représentera lors des dialogues avec les responsables de la mission locale. “On est vraiment là pour les préparer à intégrer une entreprise le plus rapidement possible” , précise Marc Zimmermann, le directeur-adjoint de la mission locale. “C’est un service différent qui est proposé aux jeunes de la mission locale : on les accompagne, quasiment au quotidien, alors qu’habituellement, on travaille sur le moyen ou le long-terme pour accompagner le jeune dans un projet de vie plus qu’un projet professionnel” , détaille Marc Zimmermann. Après ces ateliers collectifs de cinq semaines, les jeunes devront rechercher des expériences professionnelles et rendre compte de leur évolution. “C’est simple, c’est au minimum 1 jour 1 action. Cela peut être un coup de fil, ou un e-mail, mais ils doivent nous tenir informés au quotidien, en plus des entretiens individuels qui seront programmés” , précise Sylviane Agache.
200 jeunes accueillis en 2017
L’assiduité, telle est l’une des conditions sine qua non pour bénéficier de la garantie jeune, qui leur permet de bénéficier d’une indemnité équivalente au RSA. “Ce sont des jeunes qui n’ont jamais eu aucun soutien, qui n’ont même parfois jamais eu l’opportunité de passer un entretien d’embauche“, précise Moncef Jendoubi, directeur de la mission locale des bords de Marne, qui regroupe les villes de Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Champigny-sur-Marne et Chennevières-sur-Marne. “L’essentiel de notre travail sur ce dispositif est de leur faire prendre conscience eux-mêmes de leurs talents, de leurs compétences et qu’ils reprennent confiance en eux. Les relations permanentes avec les entreprises sont l’un des exemples concrets de cette reprise de confiance. Ils se rendent compte que des recruteurs s’intéressent à eux, viennent les rencontrer, et c’est important.”
Pour assurer le lien avec l’entreprise, chaque promotion est parrainée. Celle-ci l’est par exemple par la RATP, ce qui leur permettra d’aller visiter les dépôts de bus et rencontrer des personnels sur leur lieu de travail. “L’objectif, c’est de nouer le plus de relations et de partenariats avec les entreprises : la RATP recrute, et nous, nous avons des jeunes. Tout le monde peut y trouver son compte” , résume Moncef Jendoubi.
D’autres grandes enseignes, comme Carrefour, Orange ou encore Ikéa se sont déjà engagées ou se montrent intéressées par le dispositif, mais aussi des petites et moyennes entreprises qui embauchent autant que les grands groupes. 90 jeunes bénéficieront du dispositif à Champigny d’ici à la fin 2016, puis 200 en 2017, date à laquelle le dispositif sera étendu sur toute la France.
Dans le Val-de-Marne, deux autres missions, celles de Fresnes et de Vitry-sur-Seine, l’expérimentent également dès à présent.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.