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Initiative | | 15/09/2016
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Année de lycée à l’étranger : une hongroise à Cachan, un Cachanais en Finlande

Année de lycée à l’étranger : une hongroise à Cachan, un Cachanais en Finlande

Permettre aux élèves de passer une année de lycée à l’étranger, accueilli dans une famille, tel est l’un des objets de l’association AFS Vivre sans frontière qui développe des projets interculturels. Parmi les 13 étudiants venus de tous les coins du monde étudier en Ile-de-France depuis la rentrée, Zsofia, 17 ans, est arrivée de Drebecen, en Hongrie, pour passer son année dans une famille de Cachan.

“Aujourd’hui j’ai eu mon premier cours de philosophie!” lance-t-elle souriante, à son retour du lycée Lavoisier (Paris 5e). Arrivée en France seulement trois jours avant, Zsofia a eu le temps de faire un petit tour à Paris avec sa famille d’adoption avant de commencer les cours. Le temps de découvrir le jardin des Tuileries, d’assister à un concert dans le parc et de visiter une exposition à l’Orangerie. “ Je souhaiterai devenir designer de mode, et pour cela, je dois faire une école d’arts modernes en Hongrie mais aussi tout connaître de la France et apprendre le Français” , motive la lycéenne.

Pour l’instant, Zsofia échange encore principalement en Anglais avec la famille qui l’accueille. “On parle d’abord en Anglais pour faire connaissance, pour l’aider à s’intégrer. Mais il ne faut pas qu’on s’enferme et qu’on oublie de parler Français avec elle” , explique Corinne Griffaton, sa mère d’accueil pour quelques mois, qui travaille dans la mission locale voisine. Pour s’intégrer, Zsofia peut aussi compter sur Thomas, 18 ans, lui aussi élève de terminale. L’aîné de la famille vient tout juste de passer un an à Haapajärvi, une petite bourgade du centre de la Finlande qui compte 5000 habitants . “C’était la plus belle expérience de ma vie. Les Finlandais d’Haapajärvi ne voient pas souvent de touristes et se demandaient ce qui pouvait bien m’intéresser de leur région. Ils ont tout fait pour me montrer les plus beaux coins. J’ai aussi passé un an dans un lycée finlandais où les cours se tenaient en Finnois, en ayant également les supports nécessaires pour suivre en Anglais. A mon arrivée, j’étais un peu le centre d’intérêt du lycée. Personne ne parlait Français à part la prof de Français. J’ai donc décidé de me mettre au Finnois et me suis fais de vrais amis dont certains sont déjà venus me voir à Cachan” , explique le jeune homme. “Au lycée, l’ambiance  était très différente, on est dans le dialogue permanent avec les professeurs. On apprend les théories chez nous et on ne fait que de la pratique en classe, dans des classes de 15 ou 20 élèves maximum. Je me souviens aussi des joggings dans les forêts finlandaises, des soirées…

Se réapprendre en découvrant l’autre

Pour Thomas, qui a désormais des amis Brésiliens, Finlandais ou encore Américains, tout a commencé au détour d’une conversation avec son oncle, il y a deux ans. “Au départ, je voulais absolument aller aux Etats-Unis, car j’avais pour objectif de partir pour apprendre l’Anglais.” Très vite, après des recherches personnelles et la rencontre de plusieurs organismes qui proposent ces échanges, Thomas change de point de vue. “Je me suis rendu compte que l’aspect linguistique n’est pas le plus fondamental. C’est l’expérience de vie qui compte, l’immersion totale dans une autre culture où tout est différent : la nourriture, la langue, les habitudes, même la météo. On apprend beaucoup” , analyse Thomas. “Au début, on n’était pas tellement chaud. Et puis, on l’a suivi dans son aventure et on ne le regrette pas” , témoigne sa mère. “C’est d’ailleurs lui qui nous a proposé d’accueillir un lycéen étranger cette année. Ça implique beaucoup de choses : on se doit d’être disponible tout en réorganisant notre propre vie, avec nos emplois, nos enfants, … Mais toute la famille en profite. Dimanche, quand nous sommes allés visiter Paris avec Zsofia, on s’est rendu compte que cela faisait des années que nous n’avions pas fais une sortie tous en famille. On espère aussi qu’elle se fera très vite des amis pour qu’elle vive son expérience en France comme elle l’entend.” Apparemment, les choses se présentent bien. “Des lycéens de Lavoisier m’ont proposé de visiter Notre-Dame avec eux” , annonce Zsofia.

Scolarisée à Paris via l’organisme AFS Vivre sans frontières, Zsofia est en contact via Skype avec son professeur de Français en Hongrie. Elle a également des interlocuteurs localement, au sein de l’association. Des rencontres sont également prévues avec les 12 autres lycéens scolarisés en Île-de-France via l’AFS. La famille, elle, a dû rencontrer deux fois les membres de l’association et participer à des demi-journées de formation pour faciliter l’intégration de leur hôte. A 16 ans, la soeur de Thomas, Marion,  qui vient d’entrer en 1ère, est prête à passer le pas, et rêve pour sa part d’Amérique du Sud. Reste tout de même le coût : entre 3 000 et 10 000 euros, en fonction de la destination, de la durée, du type d’échanges…

En 2014, l’AFS a fait partir 350 lycéens français à l’étranger et en a accueilli 450, provenant de plus de 60 pays différents. L’association compte 750 bénévoles à travers le monde et plus de 2000 adhérents, ainsi qu’un réseau d’anciens de 10000 membres. A Cachan, la famille d’accueil de Zsofia, qui a aussi accueilli un réfugié Mauritanien et un Afghan au début de l’année 2016, est prête à renouveler l’expérience.

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