Créée il y a maintenant deux ans, l’antenne FO (Force Ouvrière) des personnels communaux d’Orly organisait ce mercredi 1er juin une manifestation sur le parvis de la mairie pour dénoncer les pressions qu’exercerait la municipalité pour enrayer l’activité du syndicat.
“J’ai travaillé pendant plus de 15 ans pour la ville et ça ne s’est jamais passé comme ça“, lance un militant FO, ex-CGT. Pour les manifestants, le travail de terrain et la vitalité de leur syndicat gêne la commune. “On ne compte plus les mutations forcées pour les membres du bureau syndical, les notations catastrophiques, les menaces de changement de service ou encore les difficultés pour se libérer à l’occasion d’une formation syndicale : tout est fait pour nous mettre des bâtons dans les roues“, estime Stéphane Tacq, secrétaire général du groupement départemental du Val-de-Marne, venu soutenir les FO d’Orly. “Par exemple, on nous a déjà changé de salle au dernier moment pour l’organisation d’un débat après avoir tracté“, précise Leïla Hamitouche, secrétaire générale FO personnel d’Orly. Une dizaine de recours ont été déposés par les syndicalistes suite aux décisions prises, selon eux, à leurs dépens. “Ils sont absolument fermés : on a d’abord émis des mises en garde, puis des recours gracieux avant d’en arriver là“, regrette Leïla Hamitouche. Les négociations à l’échelon local sont également bloquées, selon FO. “On a été reçus le 22 mars, on a pu émettre nos revendications. Nous attendons toujours une réponse. Toutes nos demandes, depuis deux ans, ont été éludées ou n’ont jamais eu de suite“, reprend la responsable syndicale. FO Personnel d’Orly réclame notamment une augmentation mensuelle de 15 euros net par mois pour l’ensemble des personnels communaux, quelque soit leurs catégories, et la mise en place de tickets restaurants d’un montant de 7,50 euros, financés à 50% par la mairie. Le syndicat demande en outre l’embauche d’agents de réfectoire et d’animateurs pour les temps périscolaires. FO personnel d’Orly a déposé un préavis de grève illimité et se réserve le droit de prolonger la grève aussi longtemps que le voteront les grévistes, chaque matin, en assemblée générale.
De son côté, la mairie indique avoir répondu au syndicat par un courrier du 30 mai reprenant en détail toutes les revendications de FO, et pointe le fait que les autres syndicats n’aient pas appelé à manifester. Dans ce courrier, la ville rappelle au syndicat qu’elle l’a reçu à plusieurs reprises et indique lui a toujours apporté des réponses. “Pour ce qui est de la revalorisation du régime indemnitaire de l’ensemble des agents de la ville, un travail est actuellement engagé par la municipalité pour la refonte du régime indemnitaire. La volonté est de mettre en place en 2017 le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’Engagement professionnel (RIFSEEP) dont l’objectif est d’en rationaliser et d’en simplifier la compréhension en tenant compte des responsabilités de chaque fonction. Pour ce qui est de la mise en place de tickets restaurant, la ville n’est pas en mesure d’y répondre favorablement pour deux raisons essentielles. Tout d’abord, dans un contexte financier contraint, la ville se doit d’avoir une gestion responsable des dépenses sans pour autant oublier le personnel communal. C’est pour cette raison qu’un effort financier est consenti dès 2016 avec la mise en place de la participation de l’employeur à la complémentaire santé (200 000 euros). D’autre part, nous tenons à rappeler que la revalorisation du point d’indice de 1,2 points décidée par l’Etat représente un coût d’environ 400 000 euros sur une année pleine pour la ville. Pour ce qui est des questions autour du taux d’encadrement des animateurs sur la période des Temps d’Activités Périscolaires (TAP), la ville met les moyens nécessaires pour garantir la sécurité des enfants tout en assurant aux agents de bonnes conditions de travail. Ainsi le nombre d’encadrants est supérieur à ce que prévoient les textes à savoir 1 pour 14 en maternelle et 1 pour 18 en élémentaires, en tenant compte de l’ensemble des adultes présents sur la structure à savoir les cadres d’animation ainsi que les intervenants“, détaille notamment la mairie qui pointe également le fait “qu’une réflexion sur l’aménagement du temps de travail est engagée à travers notamment le projet d’administration et la mise en place du guichet unique“.
Concernant l’entrave au droit syndical, la municipalité récuse l’accusation, évoquant la mise en place d’un protocole d’accord (non-obligatoire), concernant l’exercice du droit syndical, “élaboré en concertation avec les quatre organisations locales”. “Par ailleurs, la commune a décidé de créer une maison des syndicats regroupant ces quatre organisations syndicales afin qu’elles puissent exercer leur droit dans les meilleures conditions et disposer d’un lieu identifié par les agents”, ajoute la ville dans sa missive.
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