Ils étaient maçon, plombier, électrotechnicien ou tout juste diplômés du bac… mais tous au chômage, douze actifs sans emploi âgés de 19 à 45 ans ont suivi la première promotion de la classe TP (Travaux Publics) lancée il y a trois mois pour les préparer à devenir agents VRD (Voiries et Réseaux Divers) sur les chantiers du Grand Paris Express.
Cette initiative, organisée par le département du Val-de-Marne en partenariat avec les entreprises du secteur, consiste en un parcours de formation de 400 heures pendant trois mois, financé à la fois par le département, Pôle Emploi et le collecteur du BTP Opca Constructys. Durant ces trois mois, il se sont à la fois formés aux métiers du BTP utiles à ce chantier mais aussi remis à niveau en Français, mathématiques… A l’issue d’un stage en intérim de trois semaines sur le terrain, qui débutera dès lundi, les candidats pourraient conclure l’essai avec la signature d’un contrat de professionnalisation de 9 mois.
L’objectif ? “Répondre aux milliers d’emplois disponibles dans les travaux publics et aux nouvelles opportunités que présente le Grand Paris Express, en prenant un métro d’avance“, motive Pierre Bell’Lloch, conseiller départemental délégué à l’emploi.
“Après un bac pro en électrotechnique, j’ai eu envie d’intégrer le campus Veolia mais je n’ai pas réussi. J’espère qu’avec cette formation, ils me prendront cette année!” s’impatiente Jason, 19 ans, d’Arcueil. A Champigny-sur-Marne, Micael, également âgé de 19 ans, a un bac pro mécanicien :”C’était une découverte pour moi. J’étais en France depuis un an et je ne savais même pas ce qu’était un VRD…”
Plusieurs élèves sont aussi diplômés, mais cela ne leur a pas permis de rentrer sur le marché du travail. “J’ai passé un CAP plomberie, mais à la sortie, je n’ai pas trouvé d’entreprise“, regrette Louanes, 20 ans, de Vitry-sur-Seine. Malgré tout, à 23 ans, Saël, de Villejuif, entrevoit l’avenir. “C’est beaucoup plus clair maintenant pour moi, cette formation m’a beaucoup aidé.” Abdou n’a quant à lui aucune expérience, mais le jeune homme d’Ivry-sur-Seine se réjouit de découvrir son premier métier.
Au chômage puis RSA depuis trois ans, David, 45 ans, s’est inscrit dans cette promotion pour rebondir. “Je travaillais en grande surface dans la manutention et la préparation. Puis, quand j’ai fait un stage au maraîchage biologique, j’ai commencé à aimer les travaux à l’extérieur. Au début, j’étais réticent à l’idée de suivre la formation, mais finalement, ça me plaît ! On apprend l’assainissement, le pavage…” Ancien agent polyvalent à la mairie de Sucy-en-Brie, Pascal, 37 ans, s’épanouit pleinement. “Je suis très motivé sur ce que je fais et puis on a un véritable suivi. Tout ce qu’on apprend, ça regroupe tout ce que j’ai fait avant.”
Il y a aussi Seydou, ancien couvreur de 38 ans. Et puis Mehan, la quarantaine, qui, devant la difficulté de trouver un emploi dans le bâtiment, avait commencé sans conviction une formation dans la sécurité. “Je ne me voyais pas du tout faire ça ! Au moins aujourd’hui, j’ai appris des bases en plus. Je n’avais encore jamais posé de bordures.” Fraîchement arrivé du Portugal, Marinho, un maçon de Limeil-Brévannes, prend aussi cette formation comme un tremplin.
C’est l’agence de Pôle Emploi Champigny qui a recruté les demandeurs d’emploi. 70 personnes avaient postulé pour 14 places. Deux ont abandonné au cours de la formation. En phase de pilotage, le dispositif classe TP pourrait être reconduit dès l’année prochaine, y compris dans d’autres secteurs, comme l’hôtellerie et les services à la personne.
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