Après plusieurs renvois et une audience début avril , c’est ce vendredi 20 mai que le tribunal correctionnel de Créteil rendra son verdict dans l’affaire qui oppose Stéphanie Michel, présidente du conseil local de la FCPE de l’école Paul-Langevin de Fontenay-sous-Bois et Emmanuel Chareix, administrateur du CDPE 94, à deux parents d’élèves de l’école, dans le cadre d’une procédure en diffamation.
Ces derniers avaient été exclus de la Fcpe de l’école Langevin-Wallon de Fontenay-sous-Bois en février 2014 pour avoir appelé à suivre la Journée de retrait de l’école (Jre) lancée par Farida Belghoul pour s’opposer à l’ABCD de l’égalité* entre les filles et les garçons, une position incompatible avec les valeurs de la fédération de parents d’élèves. Afin d’informer les autres parents que ces personnes avaient été exclues et ne pouvaient se prévaloir de la fédération pour appeler à la Journée de retrait de l’école, la Fcpe avait affiché un mot avec les noms des parents exclus sur les grilles de l’école. Un affichage que ces derniers ont décidé d’attaquer en diffamation en septembre 2014, poursuivant en justice Stéphanie Michel, présidente de la Fcpe de l’école et Emmanuel Chareix, administrateur de la Fcpe Val-de-Marne. Entendus par la juge d’instruction en décembre 2014, (voir mobilisation à l’époque) ils ont été mis en examen pour diffamation.
Entre temps, les deux élus Fcpe ont reçu de nombreux soutiens, jusqu’à celui de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et une pétition réclamant la fin des poursuites judiciaires a obtenu en ligne près de 3500 signatures.
Alors que la décision sera rendue en début d’après-midi, le comité de soutien des deux élus FCPE appelle à se rassembler au tribunal de Créteil ce vendredi à 13h30.
Pour rappel du contexte, l’ABCD de l’égalité est un dispositif expérimenté en 2014 par l’Education nationale pour lutter contre la formation des inégalités entre garçons et filles dès le plus jeune âge, en agissant sur les représentations des élèves. Pour l’Education nationale, il ne s’agissait pas de nier les différences biologiques entre les sexes mais de lutter contre les inégalités sociales qui en découlent. Ce programme s’appuyait sur l’article 121.1 du code de l’Education.
Sans porter de jugement sur cette affaire dont j’ignore les détails, je constate seulement que les procès en diffamation se multiplient sans toujours être réellement justifiés.
C’est le signe d’une société de plus en plus agressive.
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