Après un temps de polémique sur l’emplacement d’un lieu public à son nom, c’est un hommage unanime que la ville de Villejuif rend ce mois-ci au professeur cancérologue Georges Mathé, à l’initiative notamment de la première greffe de moelle osseuse pour soigner la leucémie.
Fin 2014, la décision du Conseil municipal de renommer la place Georges Marchais du nom du professeur avait suscité l’indignation de nombreux élus et des familles des deux hommes, qui se connaissaient et s’appréciaient, l’un étant député PCF de la circonscription, l’autre voué au développement de la recherche contre le cancer dans les différents instituts de Villejuif. Des manifestations avaient été organisées et l’affaire avait été portée au Tribunal. Tranchée par la justice qui a décidé début 2016 que la place Georges Marchais garderait sa plaque, la polémique s’est éteinte et c’est désormais un hommage partagé par les élus de tous bords et les deux familles, dont fait l’objet l’homme de sciences durant tout le mois d’octobre.
Expo, conférence, théâtre
Une exposition qui se tient du 7 au 19 octobre à la médiathèque Elsa Triolet, organisée en collaboration avec Catherine Gaston-Mathé, fille du professeur, présente à la fois des objets, des photos, des textes, et aussi un buste de la sculptrice Clara Delamater -qui a également réalisé celui de François Mitterrand. Catherine Gaston-Mathé donnera également une conférence pour présenter les grands travaux de son père. Une série de petits tableaux joués retracera enfin quelques moments clés de la vie du chercheur.
– Expo du vendredi 7 au mercredi 19 octobre, salle culturelle de la Médiathèque Elsa-Triolet
– Visite commentée de l’exposition samedi 8 octobre à 16h, par les professeurs David Machover et Claude Boucheix
– Conférence samedi 15 octobre à 19h, salle du Conseil municipal, par Catherine Gaston-Mathé
– Représentation théâtrale, samedi 15 octobre à 11h, 16h et 18h, Médiathèque Elsa-Triolet (zone Île-aux-histoires), par la Compagnie de la Jacquerie
Bientôt un lieu public au nom de Georges Mathé au sein de Campus Grand Parc
Lors du vernissage de l’exposition consacrée au professeur, le maire LR de Villejuif a annoncé qu’un lieu porterait le nom du professeur, au sein du projet d’aménagement
Campus Grand Parc.
Georges Mathé : une vie de recherche contre le cancer
Cancérologue et immunologue français, Georges Mathé est né en 1922 et mort en 2010. Au début des années 1950, il s’est concentré sur les leucémies de l’enfant aux côtés du professeur Jean Bernard, et c’est à l’emplacement initial de l’Institut Gustave Roussy (IGR) qu’il a réalisé, dès 1959, la première greffe de moelle osseuse pour traiter les tumeurs du sang. Georges Mathé devient chef du service d’hématologie de Gustave-Roussy en 1961, avant de fonder l’Institut du cancer et d’immunogénétique (ICIG) au sein duquel il fait construire l’Unité Fred-Siguier de l’Hôpital Paul-Brousse, qui comporte des chambres stériles. En 1964, le professeur participe à la création de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et de l’Organisation européenne de recherche du traitement du cancer (OERTC), première institution de recherche coopérative en Europe. En 1975, il contribue activement à la création de la « European Society for Medical Oncology » (ESMO), qui rassemble chaque année les plus grands professionnels de santé du monde entier. A partir de 1989, il jouera un rôle essentiel dans l’élaboration d’une quintuple thérapie limitant les effets secondaires du SIDA. Ses travaux de recherche ont donné lieu à plus de 1 000 articles et à de nombreux ouvrages. En 2010, l’ICIG a créé un prix Georges Mathé qui valorise l’innovation thérapeutique et la recherche translationnelle initiées par le Professeur Mathé. Décernée par un jury de scientifiques internationaux, cette distinction d’une valeur de 30 000 euros récompense chaque année un jeune chercheur pour ses travaux sur le développement de la recherche expérimentale et thérapeutique en cancérologie et immunologie.
L’ancienne majorité n’a jamais daigné rendre hommage au Professeur MATHE. L’actuelle a été nulle en proposant de débaptiser le parvis G MARCHAIS. Ce qui réconcilie tout le monde aujourd’hui c’est cet hommage historique et culturel. Je suis allée voir l’exposition. Elle est tout simplement belle dans sa conception, riche en images et textes avec deux films très intéressants qui cernent bien qui était le professeur MATHE. Merci donc au service public de nous proposer cet hommage, merci au maire d’avoir voulu réparer une injustice, et de gommer le côté particulièrement sectaire de sa décision de 2014 sur G MARCHAIS, merci enfin à l’opposition d’œuvrer à la réconciliation par l’intermédiaire de cette belle initiative qui rapproche et ne divise pas
Bravo à Laurent DELBOS et Gilles GARNIER d’avoir proposés les premiers cette solution sage et respectueuse des mémoires de Georges Mathé et Georges Marchais.
https://94.citoyens.com/2015/parvis-georges-marchais-ou-georges-mathe-les-conseillers-generaux-veulent-un-compromis,02-02-2015.html
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