Solidarité | | 08/02/2017
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137 bénévoles recrutés par speed-dating pour aider à l’accueil des migrants à Ivry-sur-Seine

137 bénévoles recrutés par speed-dating pour aider à l’accueil des migrants à Ivry-sur-Seine

Voilà une opération réussie. Samedi dernier, le speed-dating organisé par Emmaüs solidarité, en charge de la gestion du centre d’hébergement d’urgence pour migrants d’Ivry-sur-Seine, et la commune, a permis de recruter 137 bénévoles qui viendront aider, sur des aspects variés, le fonctionnement quotidien du centre.

D’ici mars, le centre doit accueillir 400 personnes, essentiellement des femmes, couples ou familles avec enfants. Animer des ateliers artistiques, collecter des vêtements, préparer des kits hygiène, accompagner pour les rendez-vous à l’hôpital ou en préfecture, aider à se faire comprendre, gérer la laverie … Autant de missions qui seront confiées aux bénévoles. Pour recevoir chaque bénévole, l’association avait choisi ce samedi d’organiser un speed-dating afin de répondre efficacement à la demande. “Ici, la demande est importante. On est venu à la rencontre de ces envies-là. On a besoin de ce supplément d’âme“, se réjouit Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d’Emmaüs solidarité. “Les missions peuvent parler à des personnes très diverses“, motive Camille Larrieu, coordinatrice bénévole, impatiente de s’entretenir avec les bénévoles.

Interprète, accompagnant, animateur

A la table du don et de l’interprétariat, la jeune Iris est diplômée d’un master en sciences du langage. “J’aimerais créer un atelier de conversation“, avance-t-elle à la recruteuse. Pour l’accompagnement santé, Nadine a aussi des arguments. “J’ai passé 40 ans à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Alors pour la partie santé, je gère!” lance-t-elle lors de l’entretien. Pour l’administratif également, les volontaires ne manquent pas. “Je peux aider une demi-journée par semaine pour accompagner les demandeurs d’asile dans leur dossier“, propose Catherine, 71 ans. Si la mission laverie ne rencontre pas un franc succès, le pôle animation fait le plein et les candidats débordent d’initiatives. “Je voudrais proposer un travail autour de la marionnette pour faire le lien entre l’objet et leurs parcours de vie. C’est une façon différente d’apprendre la langue“, imagine Fabienne, plasticienne à Bagneux et chargée d’enseignement. “J’ai lancé l’idée d’un potager participatif mais le centre n’a pas le terrain suffisant“, regrette Clémentine de Paris, prête à faire autre chose. Encore dans le flou, Coralie est surtout attirée par la démarche. “J’habite ici, j’aime bien cette ville, j’ai envie d’aider et je trouve ça bien de faire ça“, répond simplement la libraire de 27 ans, qui hésite encore entre les missions. “La laverie ? Pourquoi pas ?” Peut-être enfin une candidate pour aider à la gestion de la laverie.

La réunion est aussi l’occasion pour les habitants de poser des questions sur le projet associatif d’Emmaüs Solidarité. “Je m’interroge sur l’absence d’un accompagnement juridique dans votre projet“, relève une intervenante, annonçant qu’un “groupe de syndicat des avocats de France avec le barreau de Créteil est prêt à venir apporter de l’aide.” Le problème des mineurs isolés est aussi abordé. “Qu’est-ce qu’on fait des jeunes? Qu’est-ce qu’on peut envisager pour les adolescents?” s’inquiète une participante.

Un pôle santé et éducation au centre d’hébergement d’urgence

Sur le terrain, deux expérimentations sont mises en place. Le pôle santé notamment, “une première pour ce type d’accueil” souligne l’association, est géré par de nombreux acteurs à l’instar du Samu Social qui assure un diagnostic infirmier, et d’autres partenaires tels que Médecins du Monde, Gynécologue Sans Frontières et Pédiatres du Monde qui proposent des consultations médicales. “C’est une réponse diversifiée pour pouvoir enfin aller à la rencontre de ces personnes et de pouvoir les soigner. C’ était important que nous puissions très vite diagnostiquer les pathologies immédiates, comme par exemple les pathologies psy pour ceux qui ont vécu l’horreur“, détaille Aurélie El Hassak-Marzorati. Concernant l’éducation, la structure a également ouvert un espace pour la petite enfance, quatre classes intégrées pour les enfants, dont une pour les adultes, en centrant l’apprentissage sur la langue française. Un projet mené avec le soutien de l’Education Nationale. “Très vite, des enseignants ont dit qu’ils étaient volontaires et voulaient participer à cette aventure avec nous.

Des couples, femmes et familles en provenance d’Afrique de l’Est et d’Asie centrale

Actuellement, 91 réfugiés sont hébergés dans le centre qui accueillera 400 personnes d’ici le 9 mars. Pour y répondre, 84 salariés seront mobilisés contre une vingtaine aujourd’hui. Equipe d’encadrement, travailleurs sociaux, animateurs, auxiliaires socio-éducatifs, et bientôt une manne de bénévoles recrutés Ivry, devront répondre présents aux besoins du centre composé essentiellement de couples, de femmes et de familles aux origines afghanes, soudanaises, érythréennes, somaliennes et éthiopiennes. L’espace est organisé en quartier de 67 personnes qui se font face, avec des chambres modulables. (Voir reportage photo)

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