Tannage du cuir, coutellerie, blanchisserie, fabrique de caoutchouc, de pigments, stations service, garages, faïenceries, fabrication de produits chimique, métalliques, électriques, fonderie, imprimerie papeterie… et encore utilisation et stockage de sources radioactives… la liste longue des activités, passées ou encore en service,
qui ont nourri l’histoire industrielle du département. Leurs vestiges sont parfois réincarnés en lieux de culture: Manufacture des Oeillets à Ivry, Briqueterie à Vitry, Fonderie à Vincennes, Cartoucherie au bois de Vincennes, distillerie Anis-Gras à Arcueil, usine Hollander à Choisy… Dans la plupart des cas, ces anciennes usines se sont toutefois muées en nouveaux projets immobiliers au gré du développement de l’agglomération. Une mutation qui se poursuit aujourd’hui avec de gros projets urbains des rives de Seine aux abords de l’aéroport. Entre temps, les conséquences des pollutions laissées par ces anciennes activités ont été mises en évidence scientifiquement et la société a pris conscience des enjeux environnementaux que cela pose. Impossible aujourd’hui de construire une école sur une ancienne usine de radium comme cela fut le cas à Nogent-sur-Marne dans les années 1960. Les affaires de pollution dans les écoles et collèges ne manquent pas jusqu’au récent épisode de pollution aux solvants chlorés au collège Saint-Exupéry de Vincennes, sans oublier le report d’ouverture du collège d’Ivry Confluences en raison de traces de mercure ou le retard de construction d’un collège de Vitry-sur-Seine pour cause d’hydrocarbure. Depuis plusieurs années, l’Etat a commencé à tracer ces pollutions, en organisant notamment un suivi spécifique des sites qui accueillent des enfants mineurs (voir article sur les résultats en Val-de-Marne), en imposant également que l’emplacement des sites pollués soient désormais annexés dans les plans d’urbanisme dans le cadre de SIS (Secteurs d’information des sols), voir article détaillé sur les 10 SIS en projet dans le département.
La Basias recense tous les sites industriels ou d’activités de service
Ces initiatives s’appuient sur deux bases de données riches d’enseignement : la Basias et la Basol. La Basias, créée par un arrêté ministériel de 1998 et opérée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), recense les anciens sites industriels et activités de service partout dans le pays, à partir des archives administratives. Elle s’inscrit dans le prolongement d’un premier inventaire réalisé à partir de 1978. Cette base qui s’enrichit chaque année, répertorie à ce jour quelque 275 000 sites sur l’ensemble du pays, dont 36 740 en Ile-de-France et un peu moins de 3700 en Val-de-Marne. (Voir répartition ci-dessous) Cette base est également disponible sous forme de carte.
Nombre d’anciens sites industriels et d’activités de service recensés en région parisienne par la Basias
Ile-de-France | 36740 |
Paris | 6845 |
Seine et Marne | 6291 |
Seine-Saint-Denis | 5375 |
Hauts-de-Seine | 4988 |
Val d’Oise | 3777 |
Val-de-Marne | 3696 |
Essonne | 3112 |
Yvelines | 2656 |
La Basol recenses les sites à surveiller
La seconde base de données, la Basol, recense pour sa part les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif. Elle recense au total 6616 sites en France dont 589 en Ile-de-France et 94 en Val-de-Marne. Toutes les données sont également consultables en ligne, sur le site du ministère de la Transition écologique.
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