Livres | | 16/03/2017
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500 pages pour plonger dans l’histoire du communisme municipal à Ivry-sur-Seine

500 pages pour plonger dans l’histoire du communisme municipal à Ivry-sur-Seine

C’est une somme qui sort en librairie ce jour. L’historien de la banlieue et chercheur au CNRS, Emmanuel Bellanger, qui a notamment codirigé l’anthologie du Val-de-Marne à l’occasion des cinquante ans du département, et plus récemment un ouvrage sur l’histoire politique de Nogent-sur-Marne, s’est cette fois attaqué à l’histoire du communisme municipal à partir de l’exemple d’Ivry-sur-Seine.

Une histoire dont l’auteur a plongé jusqu’aux racines, dans les années 1880-1890, décrivant les tensions qui traversent l’époque, les renoncements et les violences qui la caractérisent, les compromis qui s’imposent à des acteurs politiques que tout oppose mais aussi le sentiment de fierté d’être banlieusard. L’heure est alors à une urbanisation qui va de pair avec l’industrialisation et Ivry fait partie des cités ouvrières emblématiques. C’est dans ce contexte que se développe le communisme municipal, avec le développement centre de santé municipaux, de théâtres, de colonies de vacances…

“L’expérience de la banlieue rouge a été très souvent associée à une « culture de bastion ». Le vieux militant socialiste, Marcel Cachin, directeur de l’Humanité, a lui-même repris cette image, à Moscou, à la tribune du congrès de l’IC, lorsqu’il se félicite en août 1935 des succès de son parti aux élections municipales et cantonales survenus quelques mois plus tôt : Paris est désormais investi par la ceinture rouge. C’est vrai, camarades, c’est l’investissement du Paris de la bourgeoisie par notre prolétariat de la banlieue. Cette représentation idéologique et géopolitique des rapports de force caractérise bien le monde communiste, son projet internationaliste et son ambition expansionniste. Elle ne doit cependant pas masquer une autre réalité, celle que donnent à voir, de l’intérieur, les villes rouges, vitrines de réalisations exemplaires (colonies, cités HBM, action sociale et sanitaire, etc.) mais aussi lieux de contournement des dogmes révolutionnaires”, développe l’auteur.

Des figures nationales du parti vont se retrouver sur cette terre,  comme Georges Marrane maire de la commune de 1925 jusqu’à la seconde guerre mondiale, date à la quelle il entre dans la clandestinité après que les élus communistes aient été déchus de leur mandat. Il sera ensuite ministre après la guerre.

Georges Marrane à la tribune du 8e congrès du parti communiste organisé à Villeurbanne du 22 au 25 janvier 1936. Le maire d’Ivry, invité d’honneur du congrès, prend la parole sous l’égide du Front populaire, de Lénine et de Staline, le « chef mondial [des communistes] symbole de la paix prolétarienne ».

Autre figure tutélaire, celle de Maurice Thorez, député de la ville, secrétaire général du parti, qui fut également ministre. D’anecdotes en documents, largement illustrés de photos d’époque, le livre explore ces 150 ans d’histoire politique locale, jusqu’à la désindustralisation.

L’ouvrage, conçu en collaboration avec les Archives d’Ivry, a pu être édité grâce au lancement d’une souscription auprès des habitants. Edité par Créaphis, il est désormais en vente en librairie au prix de 35 euros.

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