20% , c’est la proportion des marchés du chantier Grand Paris Express que la SGP, la socité publique maître d’ouvrage, s’est engagée à confier aux PME locales. Un enjeu de taille pour l’économie locale, alors que le chantier de la ligne 15 Sud pèse à lui seul 7 milliards d’euros. Reste à tisser les fils entre le maître d’ouvrage, les groupes coutumières des grands appels d’offre, et les petites PME locales, plus habituées aux donneurs d’ordre locaux ou à la sous-traitance.
Passer de la sous-traitance à la co-traitance, c’est justement l’un des enjeux pour les PME locales. “Nous avons déjà effectué plusieurs travaux préparatoires en sous-traitance mais nous souhaiterions intégrer les groupements en co-traitance, car en tant que sous-traitant, on dépend des règles imposées par la grande entreprise, et les marges financières ne sont pas les mêmes”, détaille Nicolas Seranzi (photo de une), directeur de SETP (Société environnement et travaux publics) basée à Thiais. Pour les entrepreneurs locaux, l’enjeu n’est donc pas seulement de planter le marteau-piqueur mais de partager les bénéfices, en ne se contentant pas d’être le dernier maillon de la chaîne.
C’est dans ce contexte que se tenait ce jeudi 2 mars à la CCI du Val-de-Marne, une rencontre pour présenter les prochains marchés sur lesquels se positionner ainsi que la plate-forme web mis en place pour recenser les PME locales et informer sur les attentes et les stratégies d’achat des donneurs d’ordre. Une centaine de professionnels étaient sur place. “Notre société est spécialisée dans l’étanchéité et nous pouvons intervenir dans la construction des gares. Je suis venu pour comprendre le déroulement des projets. Notre société étant basée à Sucy-en-Brie, nous pensons répondre aux appels concernant les gares de Noisy-Champs, Bry-Villiers-Champigny, Saint-Maur-des-Fossés...”, motive Eric Dos Santos, conducteur de travaux chez Renovétanche.
Mêmes attentes pour José Gaio, gérant de Synthèse Colophane, qui travaille l’étanchéité avec de la résine. Si plusieurs spécialistes de l’étanchéité étaient présents ce mercredi, ce n’était pas un hasard mais pour coller aux besoins du chantier.
“Notre rôle est de faire le lien entre les besoins des donneurs d’ordre et les expertises des entreprises locales, de bien connaître ces dernières pour les accompagner“, résume Delphine Carré, conseillère développement et marketing de la CCI Val-de-Marne, responsable de la plate-forme CCI Business dans le département. Cette plate-forme web, qui faisait aussi l’objet de la présentation de ce mercredi, vise à fédérer toutes les informations concernant les marchés du Grand Paris Express, en éclairant sur les politiques d’achat des donneurs d’ordre, le calendrier des chantiers, des appels à manifestation d’intérêt, des appels d’offre, en annonçant les événements et formations dédiées à l’appréhension de ces marchés, et aussi en recensant les PME du territoires et leurs savoir-faire. “Nous avons actuellement un peu plus d’une centaine d’entreprises du Val-de-Marne sur la plate-forme”, indique Delphine Carré.
“Cette réunion m’a appris que 20% des marchés devaient être attribués aux PME. Fort de cette donnée, je vais aller voir mes contacts dans les grands groupes pour essayer de nos intégrer dans les appels d’offre”, reprend Nicolas Seranzi. “De notre côté, nous allons commencer par identifier ces contacts dans les grands groupes, pour étoffer notre réseau”, indique Estelle Vançon (photo de une), cofondatrice de la société RM Publicité, qui existe depuis six ans.
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En espèrant que les 80% restants seront attribués aux entreprises Françaises…
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