Education | | 26/04/2017
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A bout, les profs du collège Guy Môquet de Villejuif entament leur troisième jour de grève

A bout, les profs du collège Guy Môquet de Villejuif entament leur troisième jour de grève

Le collège Guy Môquet de Villejuif est plongé dans le chaos depuis lundi matin et le début de la grève illimitée votée par une quinzaine d’enseignants. En cause: de plus en plus d’actes de violence, de dégradations et de manque de respect.

L’équipe pédagogique a dressé une table et des banderoles à l’entrée du collège Guy Môquet de Villejuif. De nombreux élèves font demi-tour constatant que leurs enseignants ne feront pas cours aujourd’hui. Après deux heures réunis devant l’établissement scolaire, les grévistes partent en direction de Créteil pour aller manifester devant le rectorat. Longtemp,s les enseignants et assistants pédagogiques se sont contentés de demander des audiences et des rencontres avec des représentants de l’inspection académique, mais ils ont perdu patience à mesure que le climat au sein de l’établissement s’est dégradé, au cours des dernier mois.

Taser introduit et utilisé dans le collège, coup de ciseau à la gorge d’un élève, évanouissement après étranglement. Cette violence ne concerne pas que les élèves puisque les adultes sont victimes d’insultes régulières, et constatent de nombreuses dégradations, témoignent les enseignants.

«Nous ne pouvons plus assurer la sécurité des élèves, ils sont nombreux à ressentir cette mauvaise ambiance qui règne, certains sont en colère, d’autres ont la boule au ventre et ne veulent plus venir au collège. Lorsque nous interrogeons des élèves pris en train de commettre des dégradations de matériel, ils nous disent qu’ils pensent que personne ne les en empêchera», témoigne Laura Chambonnet, représentante de l’équipe pédagogique (Fo et Snes-Fsu). «On veut nous supprimer une classe de troisième, avant cela nous avions des effectifs de 23 à 24 élèves par classes, ce qui n’était pas simple à gérer, selon l’inspection, cette suppression fait passer le nombre à 26 par classes, mais selon nos calculs, le nombre atteindrait plutôt 29. Nous voulons également que notre établissement soit classé en réseau d’éducation prioritaire. En parallèle, la situation en vie scolaire est très tendue, nous n’avons que deux surveillants en contrat précaire et un conseiller principal d’éducation. Le personnel doit faire du travail depuis son domicile, appeler des parents, faire des rapports. Les commissions de discipline ne peuvent avoir lieu. C’est pour cela que nous réclamons deux assistants d’éducation (AED) et un conseiller principal d’éducation supplémentaire».

Pour faire pression, les enseignants du collège Guy Môquet ont voté la grève illimitée dès lundi matin et ont déjà été reçus par l’inspection académique. «Il nous a été dit qu’ils pouvaient débloquer des moyens sous réserve d’un audit de notre vie scolaire, mais la visite du représentant a déjà été repoussée à jeudi», retient Marine Cessat-Begler, assistante pédagogique.

Les enseignants de Guy Môquet ont reçu le soutien des parents d’élèves comme Nezha, passée récupérer des feuilles pour faire signer des pétitions aux riverains et parents d’élèves du quartier des Hautes-Bruyères. «Nous soutenons les profs sur les moyens supplémentaires pour le collège comme le maintien d’une classe de troisième. En revanche, nous ne partageons pas complètement leur constat sur l’insécurité. Mon enfant a été victime de violences mais il reste épanoui et n’a pas peur de retourner au collège. La plupart des violences entre gamins se déroulent en dehors de l’établissement. Il ne faut pas voir que le négatif et puis nous restons profondément attachés à l’école publique», indique la mère d’élève.

Les enseignants craignent que le rectorat ne cherche qu’à gagner du temps en se gardant d’apporter des réponses. «Ils nous ont dit qu’ils prenaient leurs décisions en juin mais pendant les grandes vacances, les bureaux sont vides, les enseignants ne sont pas là pour se mobiliser, et en septembre ce sera trop tard pour réagir» , s’inquiète l’un des grévistes.

Restés devant le rectorat jusqu’à tard dans l’après-midi, aucune délégation n’a été reçue et les grévistes sont retournés à Villejuif où ils ont voté la poursuite de la grève ce mercredi. Le groupe s’est ensuite rendu à une réunion en mairie avec les parents d’élèves. «Le maire nous a dit qu’il allait écrire au rectorat pour qu’ils acceptent de nous recevoir en audience, quoi qu’il en soit nous y retournerons demain dans la mâtinée», a prévenu Marine Cessat-Beglet.

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