A Champigny, les personnes âgées au coeur de la rénovation de la cité Prairial

«Aujourd’hui, 80% des personnes âgées souhaitent rester à leur domicile. Cela suppose une adaptation de l’hébergement et doit nous faire réfléchir à la conception de l’habitat dans la durée. Cette démarche n’est pas stigmatisante pour nos seniors puisqu’il faut aussi prendre en compte la perte d’autonomie liée aux accidents de la vie qui peuvent intervenir à tout âge», insiste Pascale Boistard. A Champigny, la cité Prairial, construite dans les années cinquante,  va subir un lifiting de choc. Au programme : la réhabilitation des 212 logements, la création d’ascenseurs, l’isolation thermique des bâtiments, l’électricité, la plomberie, la restructuration des salles de bains ou encore la résidentialisation avec des barrières fermant la Cité et deux portails donnant sur la rue Germinal et l’avenue Gabriel Peri, détaille Farid Bouali, directeur de Valophis Habitat, le bailleur social. Au programme également, la création d’un nouvel étage qui permettra de créer 44 logements supplémentaires.

Pendant les rénovations qui devraient commencer au premier trimestre 2018, les locataires vont être logés durant trois semaines chez des proches ou auprès d’appartements relais sur place. Les résidents seront déplacés par tranches et pourront se rapprocher de leur amicale pour avoir davantage d’informations.  Dernière des Quatre cités à  être rénovée, Prairial attendait son tour avec impatience. «Les gens se sentaient abandonnés, alors nous avons encouragé la création d’une amicale des locataires, et, autour de Jean-Claude Gattaz, ils se sont mobilisés par interpeller les collectivités et tenter d’obtenir des financements pour que le coût de la rénovation ne se répercute pas sur les loyers », explique Chantal Boucher, représentante des locataires au conseil d’administration de Valophis depuis 1992, et présidente de l’amicale des locataires de la Cité Jardins à Champigny. Je me souviens de la réhabilitation de notre cité dans les années 90, près de 700 familles avaient déménagé pour les 7 ans de travaux, ça n’était pas facile mais ce n’est pas tout à fait comparable.»

L’opération, d’un coût total de 18 millions d’euros, est assumée par plusieurs partenaires,  Valophis sur ses fonds propre et la ville de Champigny-sur-Marne grâce au boni de liquidation de l’office HLM versent chacune un peu moins de 4 millions d’euros. Le Conseil départemental s’engagera sur une subvention d’un peu plus de 4 millions. L’Etat prendra en charge les sommes restantes, soit une enveloppe de 4 à 6 millions d’euros. La région qui devrait participer pour un peu moins de 500 000 euros, manque en revanche à l’appel, celle-ci ne subventionnant plus les logements sociaux dans les communes qui en comptent déjà plus de 30%. Fin 2016, l’amicale des locataires de Prairial s’est rendue au Conseil régional avant de recevoir la visite de Geoffroy Didier, vice-président de la région Île-de-France, chargé du logement et de la politique de la ville, début décembre. Ce dernier avait alors pris acte des demandes de subvention des locataires mais la région n’a toujours pas donné suite.

Sur place, l’enjeu est de ne pas augmenter les loyers, d’autant que l’environnement immobilier campinois commence à prendre de la valeur avec l’arrivée du Grand Paris Express. «Il ne faut pas créer un nouveau périphérique que devront fuir les populations qui habitent ici depuis très longtemps», alerte Christian Fautré, premier adjoint au maire PCF, qui remplace actuellement le maire souffrant, Dominique Adenot.