Les locaux de la permanence Secours populaire d’Ivry-sur-Seine ne désemplissent pas. L’année dernière près de 2000 personnes ont trouvé de l’aide en poussant la porte du 12 rue Lénine. Aux familles monoparentales et accidentés de la vie, sont venus s’ajouter dans la file de bénéficiaires de nouveaux profils tels que les retraités ou les jeunes.
«Nous sommes confrontés à des personnes, des familles qui ne vivent qu’avec un euro par jour. L’aide alimentaire que l’on peut leur fournir ne suffit pas. Ils sont nombreux à ne pas pouvoir trouver de logement faute de solvabilité. Alors ils sont à la rue, vivent dans leurs voitures ou dans des squats. Nous essayons de les orienter, nous faisons également office d’écrivain public, nous montons des dossiers mais ce n’est pas toujours suffisant. Le constat de cette pauvreté croissante que nous faisons à chaque permanence, nous ne l’admettons pas», déplore Gilbert Dumortier, trésorier du comité d’Ivry.
«Parfois nous avons l’impression de ne pas pouvoir faire notre travail correctement devant l’afflux de visiteurs. Nous ne pouvons pas passer le temps nécessaire pour échanger avec le bénéficiaire, comprendre sa situation, lui apporter une écoute et pouvoir répondre à ses besoins. Nous travaillons uniquement dans l’urgence, et ce n’est pas satisfaisant» , regrette Josette Abras, secrétaire générale du comité d’Ivry, qui indique avoir parfois à gérer des tensions parmi les visiteurs.
Alors que le sénateur PCF Pascal Savoldelli leur avait réservé sa première visite, les bénévoles en ont profité pour faire part de leurs préoccupations. «L’ensemble de mes collègues, tous bords confondus, fait le constat de l’accroissement de la paupérisation en France. Il y a urgence à valoriser l’engagement de toutes les associations qui apportent de l’aide aux plus démunis. Cette année, nous avons encore la possibilité de verser une réserve parlementaire et j’ai déjà choisi d’en orienter une partie vers le Secours Populaire du Val-de-Marne. Cependant, je suis contre ce mécanisme qui a fait l’objet de beaucoup de clientélisme. A l’avenir, il faudrait réserver à ces associations une enveloppe budgétaire spécifique», propose le parlementaire, membre de la commission des finances au Sénat.
La réserve parlementaire représente 500 000€ de recettes pour le Secours Populaire sur l’ensemble de la France, et 15 000€ en Val-de-Marne sur le précédent exercice. «Dans un soucis de témoigner auprès des pouvoirs publics de l’importance de subventionner l’action du Secours Populaire en prenant conscience du travail réellement effectué, nous avons procédé à des calculs en termes de temps investis par les bénévoles et de frais de fonctionnement. Si l’on comptabilise l’ensemble des comités du département, nous sommes l’équivalent d’une PME qui emploi 80 personnes à temps complet !» souligne, Fabien Martin, secrétaire général du Secours Populaire du Val-de-Marne.
Un autre combat se profile à l’horizon 2020 avec la décision attendue concernant la reconduite du Fond Européen d’Aide aux plus Démunis. Un programme de l’Union Européenne qui permet notamment aux comités du Val-de-Marne de se partager chaque année 150 palettes de nourriture en conserve.
Le Secours Populaire Français se dit inquiet face à la suppression de la réserve parlementaire : « ces subventions participent concrètement à renforcer l’action de solidarité dans le pays ». Pour le seul exercice 2016, l’aide apportée au Secours populaire au moyen de ces réserves s’élève à plus de 500 000 euros !
Je l’ai modifié, merci !
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